Depuis 2005, Samah Riyadh, âgée de 20 ans, fait un travail d’éducation des populations sur le VIH/SIDA et les moyens de lutter contre la propagation de l’épidémie. En trois ans, elle a vu la situation évoluer.
« Au début, les gens avaient des connaissances vraiment limitées sur le VIH/SIDA, et regardaient le problème avec indifférence... Les populations commencent maintenant à comprendre ce que c’est et comment cela se transmet », a-t-elle constaté.
Samah fait partie des centaines de jeunes gens qui ont reçu une formation dispensée par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) dans la province d’Aden, dans le sud du pays.
Les jeunes sont informés sur la transmission du VIH, la prévention, la prise en charge et la protection ; les droits des personnes vivant avec le VIH ; et les messages d’éducation. Un accent est mis sur les moyens d’aider les communautés à répondre à la stigmatisation, le déni et la discrimination.
Selon le Programme commun des Nations Unies sur le sida, ONUSIDA, le taux de prévalence du VIH parmi les personnes âgées entre 15 et 49 ans est de 0,2 pour cent.
« [Le projet] a commencé comme une petite initiative menée par quelques personnes, mais il s’est maintenant transformé en un véritable effort national, entraînant un large débat et une ouverture d’esprit sur le sujet », a dit à IRIN/PlusNews Nasim Ur-Rehman, chargé de communication pour l’UNICEF.
Il a souligné que le nombre relativement peu élevé de cas enregistrés risquait d’entraîner une certaine complaisance sur les risques de propagation de l’épidémie à l’avenir, et que davantage d’actions en faveur de la sensibilisation étaient essentielles.
Selon le Programme des Nations Unies pour le développement, 45,9 pour cent des 21 millions d’habitants du Yémen ont moins de 15 ans. Le Yémen est aussi l’un des pays qui enregistre une hausse du nombre de cas d’infection au VIH et dans lequel des groupes à haut risque ont été identifiés.
Le programme de sensibilisation de l’UNICEF a aussi couvert les gouvernorats de Sanaa, Taiz et al-Hudeidah. Il a commencé en 2005 à Aden, ciblant un certain nombre d’écoles secondaires. Il cible aujourd’hui les communautés vulnérables, y compris les réfugiés.
Mulhem Saif, consultant pour ce programme, a expliqué qu’il y avait 44 788 pairs éducateurs dans les régions ciblées, et que dans le seul gouvernorat d’Aden, plus de 15 000 personnes vulnérables avaient bénéficié d’une formation.
« Les pairs éducateurs ont commencé à cibler les camps militaires à Aden. Au cours des trois premiers mois de 2008, plus de 6 000 personnes ont été informées par de jeunes volontaires », a-t-il dit à IRIN/PlusNews, ajoutant que les volontaires visaient aussi les jeunes dans les centres sociaux, les prisons et les orphelinats.
En avril 2005, l’UNICEF a soutenu une étude dans quatre quartiers vulnérables d’Aden, où vivent quelque 200 000 personnes. Cette enquête a révélé que seulement 28 pour cent des gens avaient une bonne connaissance de la transmission et de la prévention du VIH. Les résultats de l’étude ont été utilisés pour définir la base du projet de pairs éducateurs, en termes de planification et de mise en oeuvre.
Le 15 avril, l’UNICEF a clôturé un atelier national de trois jours sur l’éducation par les pairs dans la capitale yéménite, Sanaa, rassemblant plus de 120 jeunes venus de six gouvernorats, qui représentaient les écoliers et les jeunes déscolarisés.
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