1. Accueil
  2. Southern Africa
  3. Eswatini
  • News

« Tu n’as pas à souffrir en silence, tu n’as pas à souffrir du tout »

Albertina Nyatsi, une enseignante du Swaziland mère d’une adolescente, vit avec le VIH depuis plusieurs années. Sa décision de vivre ouvertement sa séropositivité lui a certainement coûté son premier emploi, mais elle ne le regrette pas. Elle a raconté son histoire à IRIN/PlusNews.

« J’ai grandi dans le nord du pays. Mon père est mort quand j’avais deux ans et j’ai été élevée par ma mère. J’ai deux frères et cinq soeurs.

« Il y a deux choses que j’aime vraiment faire, c’est enseigner et communiquer avec les gens sur le VIH. C’est un gros travail au Swaziland : les études les plus prudentes montrent que plus d’un adulte sur quatre est séropositif, mais la plupart des gens ne vont pas se faire dépister.

« Ils sont comme je l’étais –à vivre dans le déni, refusant d’accepter que le VIH est un sérieux problème et qu’ils peuvent être infectés. Cela vient de la peur –tu as peur de savoir la vérité sur ta situation. L’une des raisons est que tu as peur que ta famille t’abandonne. Ma famille ne l’a pas fait.

« J’ai une relation formidable avec ma fille. Elle a 17 ans et nous vivons ensemble dans un appartement. Elle sait que je suis séropositive, et peut-être que cela nous a même rapprochées.

« Beaucoup de gens qui apprennent qu’ils sont séropositifs décident de garder cela secret, même vis-à-vis de leurs proches. Ils craignent que leur famille ne les rejette, mais il faut donner le bénéfice du doute à tes amis et aux gens que tu aimes. Si tu crois en eux, peut-être qu’ils croiront en toi. Ma fille s’est opposée à beaucoup de gens qui disaient des choses sur moi parce que j’étais séropositive, mais elle m’aime toujours et nous comptons l’une sur l’autre.

« Ce n’est pas facile de vivre avec le VIH. Ma situation m’a coûté mon emploi d’enseignante, je pense. J’ai fait mes études à l’Institut Ste Elizabeth au Lesotho, puis j’ai été mutée par le ministère de l’Education à l’école de Zinyane [dans le nord du Swaziland] pour y enseigner l’économie domestique.

« C’est à ce moment là que j’ai découvert que j’étais séropositive. Je ne suis pas certaine de la façon dont j’ai été infectée, mais il est probable que ce soit par des relations sexuelles. Au début, le médecin m’a dit que j’avais la tuberculose, et il m’a recommandé de faire le dépistage du VIH parce qu’il a dit que c’était une infection opportuniste qu’on trouvait chez les gens vivant avec le VIH.

« J’étais choquée quand j’ai eu le résultat. J’ai pensé ‘je ne suis pas aussi maigre que ces gens dans les journaux qui ont le sida’.

« Je l’ai dit au proviseur –j’avais le sentiment que je devais le faire parce que j’étais malade, j’ai dû m’absenter et renoncer à enseigner pendant un moment. Deux semaines après, le proviseur m’a dit de rentrer chez moi et de ne pas revenir. Il a dit que mon contrat ne serait pas renouvelé. Il n’a donné aucune explication.

« J’ai obtenu un nouveau poste à l’école de Emoengeni [toujours dans le nord] et là c’était vraiment différent. Je pense que les gens devraient être honnêtes, si tu caches quelque chose tu deviens stressé et ce n’est pas bon pour ta santé. Donc je leur ai dit que j’étais séropositive, et le proviseur et les autres enseignants m’ont vraiment soutenue.

« Aujourd’hui, je parle avec des gens du VIH et ils peuvent s’identifier à moi, parce qu’avant d’être dépistée, je niais la réalité du VIH. Je dis aux groupes auxquels je parle que ‘je suis comme n’importe qui’, je suis comme eux.

« L’organisation que j’ai aidé à créer, ‘Les Swazis pour la vie positive’, ne dit pas autre chose : tu n’as pas à souffrir en silence, tu n’as pas à souffrir du tout, si tu prends soin de toi-même et que tu as une attitude positive ».

jh/ks/he/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join