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Webster Katope: « Je n’avais aucune idée que j’avais la tuberculose »

Webster Katope*, 43 ans, est pasteur à Lusaka. Marié et père de trois enfants, il a découvert qu’il avait la tuberculose en 2007. Il a confié à IRIN/PlusNews les difficultés qu’il a rencontrées au cours de son traitement médicamenteux de neuf mois.

« Je n’avais aucune idée que j’avais la tuberculose parce que je ne toussais jamais vraiment beaucoup. Je n’avais jamais souffert d’accès de toux prolongés de toute ma vie. Quand j’ai eu le paludisme, fin 2006, à peu près, je suis allé dans une clinique. On m’a donné des médicaments anti-paludiques, mais le problème a persisté même après que j’ai eu terminé le traitement, et je suis tombé très malade. C’est à ce moment-là que le docteur m’a fait tous ces tests, dont une analyse des expectorations et des selles et une analyse d’urine, et j’ai été déclaré tuberculeux ».

« Ma première réaction a été de penser que c’était la fin du monde, pour moi. J’avais entendu beaucoup de mauvaises choses sur le lien qui existe entre le VIH et la tuberculose, alors je savais qu’il y avait de fortes chances que je sois séropositif. Je ne pouvais pas supporter cette idée, mais je remercie Dieu, parce que d’une certaine manière, cela m’a aidé ; ça m’a préparé à accepter mon statut sérologique lorsque finalement j’ai été déclaré séropositif, il y a environ sept mois ».

« J’ai commencé le traitement environ trois semaines après avoir quitté le centre de santé, l’année dernière (2007). C’était un mélange de médicaments différents ; il y en avait tellement que je ne me souviens même plus de leurs noms. Je devais tous les prendre d’un coup, chaque jour. En apparence et au goût, ils ressemblaient à n’importe quel autre médicament ordinaire, mais ils avaient beaucoup d’effets secondaires ».

« Au cours du premier mois [de traitement], j’avais beaucoup d’hallucinations sur différentes choses. Le problème, c’était que parfois je croyais vraiment ce que je voyais, et que je commençais à ressentir une sorte de crainte à l’idée que je puisse ne plus avoir d’hallucinations. J’avais aussi des rêves récurrents : je rêvais de la même chose à de nombreuses reprises la même nuit, ou même sur une période de plusieurs jours ».

« Les médicaments ont également perturbé mon appétit. La plupart du temps, je n’avais pas faim après les avoir pris. Mais j’ai toujours suivi les instructions du médecin, qui m’avait dit de ne jamais sauter de prise, et j’ai toujours réussi à suivre le traitement à la lettre ».

« Le plus gros problème que j’ai eu, et que j’ai encore, c’est ce que le médecin appelle la “neuropathie périphérique”. À cause de ce problème, les extrémités de mes membres sont engourdies et extrêmement sensibles, et j’ai des difficultés à faire certains gestes censés être automatiques, notamment, à marcher. J’ai aussi du mal à garder l’équilibre, bien que ce ne soit plus aussi problématique que lorsque je prenais les médicaments ».

« Six mois plus tard, je suis retourné à la clinique pour me faire examiner. On m’a donné moins de médicaments qu’avant. Puis, j’ai finalement terminé ma dose au bout de neuf mois. Aujourd’hui, je me sens beaucoup mieux, bien que j’aie encore quelques problèmes avec mes pieds ».

« Ma femme a été un vrai soutien. Elle connaissait son statut sérologique avant moi, mais elle m’a dit qu’elle avait eu peur de me le révéler. Elle l’avait découvert lorsqu’elle était enceinte de notre dernière-née, au cours d’un [examen] anténatal. Lorsque je suis tombé malade, elle n’a pas voulu m’inquiéter. Elle m’a juste encouragé à aller me faire dépister [au VIH]. Elle ne m’a dit la vérité qu’après que j’ai eu commencé à prendre mes médicaments [contre la tuberculose].

« Certains se doutent que nous sommes séropositifs, ils nous le demandent, même. Mais connaissant les gens, nous avons décidé de garder ça pour nous ; les gens parlent. Mais, bien entendu, nous leur dirons quand le moment sera propice ».

« Je perçois encore ma petite pension [de pasteur]. Celle qui a été très affectée, c’est ma femme, en tant qu’institutrice de maternelle. Elle a été licenciée lorsqu’elle est tombée malade. Maintenant qu’elle va mieux depuis qu’elle a commencé à prendre les ARV (médicaments antirétroviraux), elle cherche un [nouvel] emploi ».

* Un nom d’emprunt

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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