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« Je préfèrerais faire ma vie avec un homme séropositif »

Joséphine Nakalema*, 22 ans, est née séropositive, mais n’en a pris conscience qu’à l’adolescence. Aujourd’hui conseillère VIH/SIDA qualifiée, Joséphine a confié à IRIN/PlusNews comment son diagnostic tardif avait affecté sa famille et perturbé sa vie amoureuse.

« Quand j’étais petite, je tombais malade tellement souvent que mes camarades de classe m’avaient surnommée "moussoujja", qui veut dire fièvre en Luganda [une des langues parlées en Ouganda]. Ma mère est morte quand j’étais très jeune, alors mon père s’est occupé de moi. Chaque fois que je tombais malade, il s’inquiétait beaucoup, mais je n’avais jamais compris pourquoi il prenait mes épisodes de maladie tellement au sérieux ; je lui disais toujours de ne pas s’inquiéter, que j’irais mieux ».

« À 17 ans, je suis tombée gravement malade, j’ai failli mourir. Les médecins m’ont conseillé de me faire dépister. Je n’avais pas peur, je savais comment le VIH se transmettait et, comme je n’avais jamais eu de rapports sexuels, j’étais certaine que le résultat serait négatif. Mais mon père paraissait très inquiet, et j’ai compris pourquoi quand j’ai reçu les résultats ».

« Il m’a alors expliqué que ma mère était morte du VIH et, bien qu’il n’ait jamais eu de confirmation à ce sujet, il avait toujours soupçonné que j’étais moi aussi infectée. Pour la première fois de ma vie, j’ai vu un homme pleurer ».

« J’avais peur pour ma propre santé et j’étais déprimée de ce que ma séropositivité représenterait pour moi, pour le restant de mes jours, mais j’étais encore plus inquiète pour mon père. Lorsque les médecins ont confirmé que j’étais atteinte du VIH, on aurait dit que ça l’avait effondré – rongé par la culpabilité, il était si stressé pour mon avenir qu’il en est devenu gravement dépressif.Et il est tombé très malade, ce qui, d’après moi, était en partie dû au stress ».

« Un an à peine après mon diagnostic, mon père est décédé. Il avait pris des dispositions auprès d’amis à lui, à qui il avait demandé de s’occuper de moi et de payer mes frais de scolarité, alors je n’ai pas de problème d’argent. Mais il me manque tellement…Il était à la fois ma mère, mon père et mon meilleur ami ».

« À l’époque où j’ai été déclarée séropositive, je sortais avec un garçon du quartier. Il était tellement gentil et m’a tellement soutenue pendant ma maladie et celle de mon père, aussi. Il avait juré de ne jamais me quitter, malgré ma séropositivité ».

« Mais au fil des années, j’ai beaucoup pensé à cette relation. Il voulait qu’on aille plus loin, et disait qu’on pourrait utiliser des préservatifs ; il voulait m’épouser. Mais je ne pouvais pas. Et si je lui transmettais le virus ? Je ne pouvais pas prendre le risque de le voir souffrir autant que j’avais souffert, je n’aurais pas pu le supporter ».

« Alors, je lui ai dit que nous devions rompre. Il ne voulait pas, mais aujourd’hui, j’ai coupé les ponts avec lui. Ça me fait vraiment mal, mais je crois que je n’ai pas le choix ».

« Ce qui ne veut pas dire que je ne veux pas avoir de relation. Mais je préfèrerais faire ma vie avec un homme séropositif. Je sens que j’ai besoin d’un bébé et d’un mari pour être comblée ».

*Un nom d’emprunt

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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