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Les ARV derrière les barreaux

La police sud-africaine refuse aux migrants séropositifs sans papier en détention l’accès aux aliments qui leur sont essentiels pour continuer la thérapie antirétrovirale (ARV), selon Médecins sans frontières (MSF).

Au moins 500 personnes, dont la plupart seraient zimbabwéennes, ont été arrêtées à l’Eglise méthodiste centrale du centre-ville de Johannesburg au cours d’un raid nocturne, mercredi dernier ; depuis quatre ans, l’église sert de refuge aux Zimbabwéens qui ont fui pour échapper aux problèmes qui touchent leur pays.

Selon le capitaine Bhekizizwe Mavundla, porte-parole de la police, plusieurs centaines de personnes ont été libérées peu après avoir été placées en détention, mais au moins 250 autres sont toujours détenues, selon l’évêque Paul Verryn, de l’Eglise méthodiste centrale.

D’après Alessandra Vilas Boas, porte-parole de MSF, les détenus n’ont pas la nourriture qu’il leur faut et se sont vu refuser l’accès aux soins de santé ; leur avenir est incertain, a estimé Mme Vilas Boas.

Vendredi dernier, l’organisation n’avait été autorisée à rencontrer que 63 prisonniers, profitant de l’occasion pour remettre des médicaments ARV à un petit nombre de détenus qui allaient bientôt en manquer.

Il est impossible de savoir combien d’autres détenus ont des médicaments, ou s’ils n’en ont pas du tout, mais même ceux qui ont assez de pilules se voient confrontés au problème du manque de nourriture, a indiqué Bianca Tolboom, infirmière chez MSF.

M. Verryn s’est débattu pour obtenir l’autorisation de se rendre auprès des personnes incarcérées, mais une fois auprès d’elles, il a révélé que celles-ci se disaient victimes d’actes répréhensibles continuels de la part des forces de police.

« Nous nous sommes rendus au commissariat de police pour demander que les prisonniers bénéficient d’un service de prières et, pour résumer, on nous a donné cinq minutes, pas une de plus ». Les prisonniers ont déclaré avoir été agressés et ridiculisés par la police, et ont également indiqué qu’on ne leur donnait à manger que trois tranches de pain sur une période de 15 heures.

Selon Mme Tolboom, le régime standard dans les prisons sud-africaines consiste en deux tranches de pain le matin, deux autres, accompagnées d’une soupe, l’après-midi, suivies du repas du soir. Bien qu’il soit loin d’être idéal, ce régime serait suffisant pour un patient sous traitement si la police s’en tenait au programme, a-t-elle estimé.

Mais les membres séropositifs du groupe ne sont pas les seuls en danger. Certains prisonniers suivent un traitement contre la tuberculose, et d’autres ont besoin d’être soignés d’urgence.

« En fin de semaine dernière, je me suis rendue au commissariat avec un médecin, et nous avons dressé la liste des personnes qui devaient être examinées d’urgence dans un hôpital », a noté Mme Tolboom.

Près de trois jours plus tard, les deux patients les plus souffrants – une femme enceinte gravement anémique et une femme déclarée anémique, anorexique et atteinte de psychose aiguë – étaient les seuls à avoir été conduits dans un hôpital public pour y être soignés.

« Au troisième jour, on voyait que les femmes pleuraient toutes et que la colère montait chez les hommes, qui commençaient à s’impatienter », s’est souvenue Mme Tolboom. « Si leur vie d’immigrants zimbabwéens ne les avait pas épargnés jusque-là, ce traumatisme n’a fait qu’aggraver d’autant plus leur situation ».

M. Mavundla a refusé de confirmer ou d’infirmer les informations selon lesquelles des prisonniers auraient été emmenés dans un centre de santé pour y recevoir un traitement médical et a suggéré que toutes les allégations d’actes répréhensibles commis par la police soient portées à la connaissance de la Direction indépendante des plaintes, l’organe de supervision sud-africain.

Selon M. Verryn, son personnel et lui-même ont déjà déposé plusieurs plaintes auprès de cet organisme. Bon nombre des migrants détenus devaient être relaxés lundi soir, les procureurs ayant décidé de ne pas engager de poursuites contre la plupart des quelque 100 individus qui avaient comparu devant le tribunal de première instance de Johannesburg au cours de la journée. Entre 300 et 350 personnes devaient comparaître.

George Bizos, avocat spécialiste des droits humains et ancien conseiller juridique de Nelson Mandela, représentait un certain nombre des personnes jugées bien que la plupart des affaires se soient finalement conclues par un non-lieu, selon Richard Moultrie, collègue de M. Bizos au Centre de ressources juridiques.

MM. Bizos et Moultrie ont déclaré qu’à leur connaissance, seul un des prisonniers avait été poursuivi ; l’homme, qui s’était cassé le bras et devait être soigné d’urgence, a été libéré sous caution. Selon eux, un grand nombre des migrants sont encore en détention.

llg/he/oa/nh/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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