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« Je dois rester en bonne santé dans l’intérêt de mon bébé »

Zufan Alebachew, une travailleuse du sexe de 22 ans à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, a grandi dans la région Amarha du nord du pays. Elle a raconté à IRIN/PlusNews comment un mariage forcé, alors qu’elle était encore très jeune, avait bouleversé le cours de sa vie.

« Je suis l’aînée de mes parents. Mon père avait l’habitude de battre ma mère. Jusqu’à ce qu’elle tombe malade et qu’elle meurt, elle faisait toujours en sorte que j’aille à l’école. En ce temps-là, j’avais des espoirs et des rêves, mais après sa mort mon père m’a forcée à me marier à quelqu’un que je ne connaissais même pas et j’ai dû abandonner l’école.

J’ai alors commencé une nouvelle vie, malheureuse, faite de plus grandes responsabilités et de violence conjugale. Les travaux domestiques et ceux des champs étaient si difficiles à gérer qu’au bout de deux ans, je me suis enfuie à Addis Abeba, où j’ai trouvé un travail comme employée de maison pour les quatre années suivantes.

J’ai aussi repris les cours du soir et j’ai terminé mon cursus secondaire, en espérant que cela me permettrait d’obtenir un emploi mieux rémunéré.

Un jour, le fils de mon employeur, un consommateur de drogues, est rentré à la maison, en provenance de la région où il travaillait. Un soir, il a quitté la maison tard et il est revenu, complètement sous l’emprise de la drogue. Je dormais.

Il m’a réveillée et a commencé à être violent. Il a fait pression sur ma gorge et m’a menacée de me tuer si je criais. Il m’a violée.

Je suis tombée enceinte à la suite de ce viol. Je voulais mourir. J’ai pensé que ma présence sur cette terre n’était que souffrance pour moi. J’ai été mise à la porte de la maison quand mes employeurs ont découvert que j’étais enceinte. Je n’ai pas réussi à trouver un autre emploi alors, en désespoir de cause, je suis devenue une travailleuse du sexe.

Sur les conseils des médecins qui suivaient ma grossesse, j’ai fait le test de dépistage du VIH. Il était positif. Après la session de conseil, j’ai réalisé que mon enfant n’avait que moi.

Il a maintenant deux ans et n’a pas contracté le virus. Je suis sous antirétroviraux, je sais que je dois prendre soin de moi afin de pouvoir être une bonne mère. Je dois rester en bonne santé dans l’intérêt de mon bébé ».

rm/kr/he/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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