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Nouvelles données, pour une meilleure image de l'épidémie

L’épidémie de VIH est restée relativement stable en Afrique de l’Ouest et centrale depuis 2005, montrant même des signes de léger recul dans certains pays, selon le dernier rapport du Programme commun des Nations Unies sur le sida, ONUSIDA, élaboré selon une méthode statistique considérée comme plus fiable que les précédentes.

Selon le Rapport sur l'épidémie mondiale de sida 2007 (en anglais), publié par l’ONUSIDA le 20 novembre, 33,2 millions de personnes vivent aujourd’hui dans le monde avec le virus –soit 16 pour cent de moins qu’en 2006.

L’organisme onusien a expliqué cet important écart en grande partie par l'amélioration des méthodes de recensement du nombre de cas, la réalisation d’enquêtes de séroprévalence ou la réévaluation des statistiques dans des pays lourdement touchés par l’épidémie, notamment l’Inde et plusieurs pays d’Afrique, comme l’Angola, le Kenya, le Nigeria et le Zimbabwe.

Plus de 68 pour cent des personnes séropositives dans le monde vivent en Afrique subsaharienne, où l’ épidémie figure toujours parmi les principales causes de décès. Si le nombre de cas continue globalement à augmenter en raison de la croissance démographique, a noté l’ONUSIDA, la tendance générale, à quelques exceptions près, est à la stabilisation.

La stabilisation s’observe dans la majorité des pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, où le ralentissement de l’épidémie constaté au cours des dernières années dans plusieurs pays semble se confirmer : c’est le cas principalement parmi les femmes enceintes dans les zones urbaines en Côte d’Ivoire (de 10 pour cent en 2001 à 6,9 pour cent en 2005) et au Burkina Faso, où le taux de prévalence s’établit désormais à moins de deux pour cent.

Les statistiques les plus récentes récoltées au Mali semblent également indiquer un mouvement identique au sein de la population générale, avec un taux national de séroprévalence estimé à 1,3 pour cent en 2006. Au Togo, qui enregistre l’un des taux de prévalence les plus élevés d’Afrique de l’Ouest, une légère baisse est aussi constatée parmi les femmes enceintes –de 4,8 pour cent en 2003 à 4,2 pour cent en 2006.

L’inégalité entre hommes et femmes, est encore largement remarquée en Afrique de l’Ouest et centrale : en République centrafricaine, pays le plus touché d’Afrique centrale –avec un taux de prévalence national estimé par les autorités à 6,2 pour cent-, 7,8 pour cent des femmes adultes sont infectées, contre 4,3 pour cent des hommes. Même constat au Bénin, où le nombre de femmes infectées -1,5 pour cent- est deux fois plus élevé que le nombre d’hommes.

La disparité régionale est aussi soulignée dans le rapport de l’ONUSIDA : au Nigeria, pays qui compte le plus grand nombre de personnes infectées au VIH en Afrique de l’Ouest, 1,6 pour cent des femmes à Ekiti, dans l’ouest du pays, vivent avec le virus. Elles sont 10 pour cent dans l’Etat de Benue, dans le sud-est.

Au Cameroun, ces disparités sont également importantes : de 1,7 pour cent dans le nord à 8,7 pour cent dans le nord-ouest, la capitale Yaoundé affichant un taux de 8,3 pour cent. Cet écart régional, souvent entre zones rurales et urbaines, est également noté au Tchad : environ sept pour cent des habitants des villes vivent avec le virus, contre trois fois moins dans les campagnes, tandis qu’au Liberia, 0,8 pour cent des populations rurales sont infectées –elles sont 2,8 pour cent à Monrovia, la capitale.

Dans le mouvement général vers la stabilisation ou la baisse des taux d’infection, la Sierra Leone est l’un des pays qui se démarque : la dernière enquête menée en 2006 sur les femmes enceintes a révélé que 4,1 pour cent d’entre elles étaient séropositives, alors qu’elles étaient trois pour cent dans ce cas en 2003, des chiffres qui suggèrent une progression de l’épidémie –une hausse, ou une baisse, du taux de prévalence devant néanmoins se maintenir sur plusieurs années pour être significative.

En République démocratique du Congo, le taux de prévalence est resté relativement stable dans la capitale, Kinshasa, mais a augmenté dans des villes de province, notamment à Lubumbashi, la deuxième ville congolaise, dans le sud-est du pays, qui affichait un taux de 6,6 pour cent en 2005, contre 4,7 pour cent huit ans plus tôt.

Des causes multiples qui ne doivent pas inciter à la complaisance

Pour expliquer les tendances à la stabilisation relevées dans la majorité des pays d’Afrique de l’Ouest, et plus généralement en Afrique subsaharienne, l’ONUSIDA avance deux raisons possibles : le taux de mortalité dû à des infections liées au VIH/SIDA, et le taux d’incidence du VIH –le nombre de nouvelles infections.

Le rapport estime que les nouvelles données contenues dans le rapport ne doivent pas inciter à la complaisance.

« Dans les pays où le nombre de personnes nouvellement infectées est plus ou moins égal au nombre de personnes décédées, la prévalence va rester [la même]. La prévalence du VIH peut dès lors apparaître comme stable, mais elle cache une persistance du nombre élevé de nouvelles infections et de décès », selon le document.

Dans le cas d’un déclin du taux de prévalence, les facteurs potentiels sont un nombre élevé de décès parallèlement à une baisse du taux d’incidence, a poursuivi l’ONUSIDA, qui souligne également que l’épidémie de VIH/SIDA a certainement atteint son pic dans les années 90, les personnes infectées à ce moment-là étant pour beaucoup décédées au cours des années suivantes.

Pour l’ONUSIDA, les efforts de prévention menés par les partenaires de la lutte contre le sida au cours des dernières années ont aussi certainement un rôle à jouer dans la réduction du nombre de nouvelles infections, en encourageant un changement de comportement, avec l’adoption de pratiques sexuelles à moindre risque –notamment une hausse de l’utilisation du préservatif et de l’âge du premier rapport sexuel, et une diminution du nombre de partenaires.

Ces dernières tendances sont constatées dans plusieurs pays d’Afrique, indiquant que les programmes de prévention de l’infection semblent avoir atteint une partie de leur public, s’est réjoui l’organisme onusien.

« De manière indiscutable, nous commençons à avoir un retour sur investissement », a dit Peter Piot, directeur exécutif de l’ONUSIDA, dans un communiqué. « Mais avec chaque jour 6 800 nouvelles infections et plus de 5 700 décès [dont plus de trois quarts en Afrique subsaharienne] à cause du sida, nous devons accentuer nos efforts afin de réduire l’impact du sida dans le monde de manière significative ».

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le plus gros organisme de financement de la lutte contre les trois épidémies et l’un des principaux pourvoyeurs de fonds pour les programmes de traitement et de prévention du VIH/SIDA en Afrique, a également salué la publication de ces statistiques, considérées comme plus fiables que les précédentes.

« Plus les statistiques sont fiables, mieux nous pouvons combattre l’épidémie », a dit le professeur Michel Kazatchkine, le directeur exécutif du Fonds mondial, dans un communiqué. « Il est frappant de constater que les nouvelles statistiques ne montrent pas seulement que le nombre de personnes infectées par le VIH est moins [élevé]qu’on ne le pensait précédemment, mais aussi que la propagation de l’épidémie ralentit dans de nombreuses régions ».

Même si les causes de ces tendances encourageantes sont nombreuses, a-t-il analysé, des éléments indiquent que « l’augmentation de l’investissement dans la prévention et le traitement [du VIH/SIDA] portent leurs fruits. »

ail/ 


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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