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L'Etat sud-africain endigue la fuite des cerveaux

Une mesure révolutionnaire, prise par le ministère sud-africain de la Santé, pourrait permettre aux personnels infirmiers de bénéficier d’une augmentation de salaire d’au moins 20 pour cent et faire d’eux les premiers bénéficiaires d’un plan conçu pour attirer davantage d’étudiants en santé et endiguer ainsi la fuite des cerveaux en offrant de meilleurs salaires.

A la suite de la récente grève d’un mois, observée par les employés du service public, Manto Tshabalala-Msimang, le ministre de la Santé, a annoncé une augmentation générale des salaires d’au moins 20 pour cent pour les personnels infirmiers du secteur public, ainsi qu’une amélioration de leur couverture médicale et des indemnités de logement dont ils bénéficient.

Dans le cadre de ce nouveau système « dérogatoire spécifiquement lié à la profession », les médecins, les dentistes, les pharmaciens et les urgentistes passeront à un système de rémunération semblable l’année prochaine, tandis que tous les autres professionnels de la santé publique bénéficieront d’importantes augmentations de salaire d’ici à 2009.

Cette récente mobilisation des travailleurs – la grève la plus longue du secteur public sud-africain – a pris fin le 28 juin a particulièrement été éprouvante pour le pays : les travailleurs de la santé, les professeurs et les employés du gouvernement sont descendus dans la rue pour protester ; les hôpitaux publics ont été obligés de transférer les patients dans des structures privées et de renvoyer tous les cas non-critiques.

En Afrique du Sud, la loi interdit aux membres de services essentiels tels que la police ou le personnel médical de faire grève. La tension est montée lorsque le gouvernement a proposé une augmentation de salaires de 6 pour cent seulement aux syndicats, qui avaient initialement exigé 12 pour cent ; un relèvement mutuellement consenti de 7,5 pour cent a mis fin à la grève.

« Le salaire de départ d’un infirmier professionnel fraîchement diplômé qui entrerait dans le secteur de la santé publique sera désormais de 96 750 rands par an (environ 13 900 dollars), ce qui représente 17 343 rands (environ 2 500 dollars) de plus que ce que cette personne aurait perçu avant juillet 2007 », a expliqué M. Tshabalala-Msimang.

Non seulement tous les infirmiers bénéficieront d’une augmentation d’au moins 20 pour cent, mais ils se verront également offrir des opportunités supplémentaires. « Les personnels infirmiers auront désormais l’occasion d’atteindre des niveaux de salaires plus élevés, en fonction de leur performance, de leur éducation et des compétences acquises », a-t-elle poursuivi.

Selon Pierre Uys, ministre de la Santé de la province du Cap-Occidental, les formateurs en soins infirmiers ont fait l’objet d’une attention particulière au sein du nouveau système et recevront 159 000 rands (environ 22 800 dollars) par an, une mesure visant à renforcer les capacités nationales dans ce domaine.

« Auparavant, ces formateurs percevaient un salaire comparable à celui des infirmiers professionnels, c’est pourquoi il était toujours très difficile de les attirer vers ce secteur », a révélé M. Uys. « Nous espérons désormais attirer un groupe de personnes peu nombreuses mais qualifiées ».

Selon le Conseil des infirmiers d’Afrique du Sud, le pays forme environ 2 500 infirmiers par an, toutefois d’après une étude réalisée en 2006 par le Centre for Global Development [Centre pour le développement mondial], plus de 4 844 d’entre eux travaillent à l’étranger. Au total, au moins 12 207 travailleurs de santé sud-africains – dont environ 21 pour cent de médecins formés dans le pays – exerçaient à l’étranger en 2006.

Le ministère de la Santé continue de considérer la « fuite des cerveaux », l’émigration des personnels de santé qualifiés, comme une tendance qui se maintient.

S’il est vrai que les rands sud-africains ne sont pas encore en mesure de rivaliser avec la livre sterling, M. Uys estime toutefois que la récente augmentation permettra au moins d’élever les salaires de la santé publique au même niveau que ceux du secteur privé en Afrique du Sud.

Bien que certaines mesures soient encore en cours de finalisation dans le cadre de pourparlers entre le gouvernement et les syndicats des travailleurs de la santé, tels que l’Union nationale des travailleurs de l'éducation, de la santé et assimilés (NEHAWU), et le Syndicat des personnels de santé et autres services d’Afrique du Sud (Hospersa), les responsables syndicaux sont satisfaits.

« Les négociations sont encore en cours, nous sommes encore en train de chercher les clés de conversion de l’ancienne structure salariale à la nouvelle, afin de déterminer la place de chacun mais, jusqu’ici, nous sommes satisfaits », s’est félicité Rifos Mahlake, négociateur pour Hospersa.

Les pourparlers devraient se conclure avant le 31 août – un mois après le 31 juillet, date butoir initiale - selon James Cornwall, négociateur en chef des secteurs de la santé publique et du développement social, mais les personnels infirmiers bénéficieront tout de même d’une augmentation de salaire rétroactive, à compter du 1er juillet.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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