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Plus assez de lits dans les hôpitaux pour les patients séropositifs

Partie du district de Buzi, à l’intérieur des terres, pour arriver à Beira, sur la côte mozambicaine, en quête d’une vie meilleure, Ana Ndongue, 19 ans, gagnait sa vie en vendant des beignets aux pêcheurs. Celui dont elle s’était éprise, Manuel, est décédé d’une infection liée au sida en 2006.

Les rêves d’Ana ont alors commencé à se transformer en cauchemars.

Aujourd’hui elle aussi infectée au VIH/SIDA, Ana est hospitalisée à l’Hôpital Central de Beira (HCB), couchée sur un matelas entre deux lits, dans le couloir de l’infirmerie, seule, sans visites, car elle n’a pas de famille à Beira.

« Je suis hospitalisée depuis deux mois et la prise en charge laisse à désirer, probablement parce que nous sommes nombreux », a-t-elle dit.

Selon les professionnels de la santé, la propagation de l’épidémie a provoqué une surpopulation dans les infirmeries de cet hôpital, le plus grand de Sofala, la province du Mozambique la plus affectée par le VIH, avec un taux de prévalence de 26,5 pour cent.

Le nombre d’hospitalisations augmente chaque mois, selon les registres de l’hôpital. L’infirmerie de médecine générale a accueilli en mars dernier 120 patients, presque le double de sa capacité, et l’infirmerie de phtisiologie, spécialisée en tuberculose –la première infection opportuniste liée au VIH- recense 90 patients, soit 50 de plus que sa capacité.

En février, 107 patients ont partagé 75 lits dans les infirmeries de médecine générale. Dans l’infirmerie de phtisiologie, 74 patients ont occupé 40 lits, a déclaré Carlos Oliveira, chef du département.

La réserve de lits a été épuisée. Les couloirs sont remplis de lits supplémentaires, ce qui rend difficile le passage, a dit Célia Silva, directrice de l’hôpital de jour, spécialisé dans le VIH/SIDA.

Soixante pour cent des patients de l’infirmerie de médecine générale et 90 pour cent des malades en phtisiologie sont séropositifs, a-t-elle précisé.

Au cours des cinq dernières années, le nombre d’hospitalisations dues au sida a triplé, a dit Mme Silva. « Cette augmentation reflète sans aucun doute la réalité de la maladie ».

Deuxième vague d’épidémie

Le Mozambique se trouve dans ce que l’on appelle la « deuxième vague de l’épidémie », caractérisée par une brusque augmentation des maladies opportunistes. La première vague est l’infection généralisée, et la troisième, la mortalité.

La maladie n’affecte pas seulement les patients, mais aussi les employés de l’hôpital, ce qui provoque des sérieux problèmes pour le fonctionnement du HCB, a indiqué Mme Silva.


Photo: Alfredo Mueche/PlusNews
Le nombre d'hospitalisations liées au sida n'a cessé d'augmenter ces dernières années
« Il y a un grand absentéisme : médecins, infirmiers, aides-soignants et auxiliaires sont infectés et certains d’entre eux ne peuvent plus travailler à cause de leur état déplorable de santé », a-t-elle dit à IRIN/PlusNews, regrettant qu’en dépit de la proximité des services de dépistage et de traitement, le personnel médical hésite à s’y rendre.

L’hôpital de jour reçoit quotidiennement 400 patients, et chaque médecin fait plus de 20 consultations journalières, ce qui est considéré comme un nombre très élevé, selon Alberto Vaquina, directeur provincial de santé de Sofala.

Mme Silva a souligné que les patients « attendent pendant des heures dans les couloirs bondés » pour être pris en charge.

Heureusement, une agréable brise souffle depuis la plage de Macuti, à un pâté de maison de l’hôpital, ce qui soulage l’air étouffant que les vieux ventilateurs des infirmeries n’arrivent pas à alléger.

Cristina Rui, 27 ans, habite dans la périphérie de Beira. Elle suit sa quatrième semaine de traitement contre la tuberculose. Chaque jour, elle doit marcher plus d’une heure pour arriver à la grande porte d’entrée du vieux bâtiment colonial repeint en blanc, jaune, rouge et gris qui abrite l’HCB.

« J’ai déjà donné ma carte et pris place dans la queue. Ici il faut arriver tôt pour être reçu tôt. Lorsque j’arrive tard, à sept heures du matin, parfois je reste jusqu’en début d’après-midi à l’hôpital », a-t-elle dit.

Depuis l’arrivée au HCB en avril 2003 du traitement antirétroviral (ARV) jusqu’en avril 2007, 18 675 personnes séropositives s’y sont rendues, et 2 697 d’entre elles suivent actuellement ce traitement.

En moyenne, de 90 à 120 malades commencent le traitement chaque mois, ce que Mme Silva considère une bonne nouvelle, puisqu’ils n’étaient que 20 à 35 il y a cinq ans.

En raison de la forte demande d’ARV, quatre services supplémentaires ont été ouverts, et deux autres doivent ouvrir prochainement à Beira.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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