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Nouveaux outils de prévention du VIH, de la science à la réalité

De la circoncision masculine aux vaccins, les anciennes et les nouvelles techniques de prévention du VIH sont explorées dans le cadre de la réponse à l’épidémie, dans l’espoir que la science viendra seconder les efforts déployés pour faire changer les comportements.

Cependant, les intervenants à la troisième Conférence nationale sud-africaine sur le sida, qui s’est ouverte mardi à Durban, dans l’est du pays, ont souligné que de nombreuses questions sur ces nouvelles techniques et interventions prometteuses restaient sans réponse.

Mardi, un débat animé, mené par un panel de chercheurs, d’activistes, de journalistes et de scientifiques, s’est penché sur la question de savoir comment ces techniques pouvaient être mises en pratique une fois que les résultats des essais avaient confirmé leur efficacité.

« La science n’est qu’une partie [de la réponse], [la question ] est ce que nous faisons de cette science », a souligné Quarraisha Abdool Karim, épidémiologiste spécialisée sur les maladies infectieuses au Centre pour les programmes et la recherche en Afrique du Sud (Caprisa, en anglais).

Les conclusions d’un certain nombre d’essais et de recherches à grande échelle, avec des implications majeures pour la prévention du VIH, sont attendues en Afrique du Sud au cours des deux prochaines années.

A la fin de cette année, les résultats de Carraguard, un large essai clinique sur les microbicides soutenu par l’organisation internationale Population Council, basée aux Etats-Unis, seront publiés.

Toujours en 2007, une étude sur l’efficacité des diaphragmes dans la prévention de l’infection au VIH présentera ses conclusions, de même qu’une autre s’intéressant au traitement de l’herpès, une infection sexuellement transmissible associée à un risque accru d’infection au VIH.

Les résultats de deux autres essais sur les microbicides, ainsi que ceux d’un essai s’intéressant à l’utilisation des antirétroviraux (ARV) pour empêcher la transmission du VIH (une approche connue sous le nom de prophylaxie pré-exposition, ou PrEP), sont attendus en 2008.

« Nous avons en réserve beaucoup de nouvelles, mais elles ne seront pas toutes bonnes », a prévenu le professeur Salim Abdool Karim, un autre chercheur de Caprisa.

Il a estimé que les efforts fournis pour mettre en application des techniques que l’on savait déjà efficaces n’étaient pas suffisants, entre autres dans le cas de la Névirapine, un ARV utilisé pour limiter la transmission du virus de la mère à l’enfant, mais auquel seule une fraction des femmes enceintes en Afrique du Sud a accès.

La circoncision masculine, une pratique ancienne et controversée, a récemment montré qu’elle pouvait réduire de 60 pour cent le risque d’infection chez l’homme dans le cadre de relations hétérosexuelles.

S’adressant aux participants à la conférence mercredi, le professeur Bertran Auvert, auteur de la première étude prometteuse sur la circoncision menée en Afrique du Sud en 2005, a exhorté les dirigeants à agir en fonction des preuves disponibles et des recommandations des agences internationale telles que l’Organisation mondiale de la santé.

« Nous avons besoin d’espoir, et la circoncision fait partie de cet espoir », a-t-il plaidé. « Maintenant nous devons en faire une réalité ».

Appliquer les nouvelles méthodes de prévention

Transformer les résultats d’essais cliniques en un produit ou une intervention accessible à tous est un processus long et complexe qui, d’après certains des intervenants mardi, devrait commencer aussi tôt que possible.

Les questions d’acceptabilité et de rapport entre le coût et l’efficacité peuvent être étudiées, et les communautés éduquées, mais l’accès aux nouvelles techniques de prévention issues d’essais reste problématique.

« Beaucoup de ces produits ne seront pas fabriqués par des grands groupes [pharmaceutiques] », a souligné Glenda Gray, codirectrice de l’Unité de recherche périnatale sur le VIH à Johannesbourg. « Il n’y a pas assez de planification autour de comment et qui fabriquera [ces produits] ».

Pour des interventions telles que la circoncision masculine, l’action des gouvernements a été estimée cruciale. M. Auvert a noté que six pays dans la région avaient déjà commencé à mettre en place de larges programmes de circoncision masculine. Mme Gray a exprimé sa déception de voir que l’Afrique du Sud n’en faisait pas partie, et sa surprise que les activistes soient restés silencieux sur ce point jusqu’à maintenant.

La mise en application des nouvelles techniques de prévention doit aussi gérer les craintes de voir ces annonces entraîner une augmentation des comportements à risque.

Selon M. Auvert, de telles craintes ne sont pas prouvées et peuvent aussi être évitées grâce à des conseils appropriés et en continuant à promouvoir davantage les méthodes traditionnelles de prévention, telles que la réduction du nombre de partenaires sexuels et l’utilisation des préservatifs.

La recherche sur les moyens de rendre les préservatifs masculins et féminins plus attractifs auprès des utilisateurs réticents est un domaine qui a pourtant souvent été survolé, d’après le professeur Helen Rees, de l’Unité sud-africaine de recherche sur la santé reproductive et le VIH.

S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence, Peter Piot, le directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le sida, a désigné la prévention comme l’une des principales priorités des efforts de lutte contre le VIH/SIDA dans le monde en général, et en Afrique du Sud.

M. Piot a qualifié l’objectif du nouveau plan stratégique de l’Afrique du Sud de réduire de moitié le nombre de nouvelles infections au VIH au cours des quatre prochaines années d’« ambitieux, mais absolument nécessaire ».

ks/kn/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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