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Le VIH chez les enfants, toujours un défi majeur

La vie de Claude, neuf ans, dont les deux parents sont décédés d’infections liées au VIH, a été ponctuée de séjours à l’hôpital, mais il n’a été dépisté que lorsque son institutrice s’est inquiétée de la lenteur de sa croissance.

« Lorsqu’il a commencé à prendre des antirétroviraux [ARV], on aurait dit un enfant de quatre ans, mais il a commencé à grandir à présent », a dit son institutrice.

Claude (un nom d’emprunt), qui a accès aux ARV depuis moins d’un an, est un chanceux – sur les 20 000 enfants vivant avec le VIH au Burundi, seuls 1 100 d’entre eux reçoivent ces médicaments qui prolongent et améliorent la vie des personnes vivant avec le virus.

Selon le docteur Amélie Nijimbere, pédiatre qui travaille avec la branche burundaise de la Société pour les femmes contre le sida en Afrique (SWAA), il existe très peu de centres pédiatriques dans le pays. Par ailleurs, ils sont tous privés et situés dans la capitale, Bujumbura.

« Les enfants séropositifs qui présentent des symptômes pédiatriques et qui ont besoin de traitements antirétroviraux échappent à l’œil des médecins qui ne sont pas habitués aux enfants, » a expliqué la pédiatre.

Les infrastructures pourvues de services dédiés à la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME) sont eux aussi très peu nombreux.

Si le nombre de sites offrant un service de PTME dans le pays est passé de 10 en 2005 à 28 en 2006, 16 de ces centres sont à Bujumbura, ce qui empêche un nombre important d’habitantes rurales d’y avoir accès et des milliers d’enfants continuent à naître séropositifs.

En ce qui concerne les mères qui ont accès aux médicaments pour leurs enfants, les médecins considèrent qu’il serait nécessaire de les éduquer afin qu’elles prennent conscience de l’importance d’observer scrupuleusement le traitement et de respecter les doses prescrites.

« Prescrire un sirop à une mère qui ne sait pas lire est un véritable risque » a dit Mme Nijimbere. « La dose sera inférieure ou supérieure à celle qui a été prescrite, surtout avec les infirmières débordées qui n’ont pas le temps d’expliquer aux mères. »

Selon le docteur Thiery Nahimana, coordinateur du centre d’aide aux séropositifs à l’hôpital Roi Khaled à Bujumbura, il est nécessaire de simplifier les procédures afin que les femmes puissent accéder aux services dont elles ont besoin.

« Après l’accouchement, les mères ne sont pas adressées de façon adéquate aux autres services qui leur permettraient de continuer à recevoir une aide médicale » a poursuivi M. Nahimana.

Les enfants de mères séropositives « devraient recevoir du Bactrim [un antibiotique] jusqu’à leurs six mois mais un grand nombre d’enfants y échappent à cause du manque de collaboration entre le service de prévention de la transmission et les autres services », a-t-il dit.

Mme Nijimbere a ajouté que le gouvernement était actuellement en train de préparer un protocole national pour guider les médecins dans leur pratique sur les enfants séropositifs.

Selon Théophile Sakubu, responsable de l’information et de la sensibilisation au sein du Réseau burundais des personnes séropositives, la stigmatisation est encore un facteur qui empêche les parents de rechercher un traitement pour leurs enfants séropositifs.

M Sakubu a ajouté que parfois les époux des femmes enceintes qui fréquentent les cliniques prénatales leur interdisaient de se rendre dans les services qui proposent la PTME, afin de cacher leur séropositivité à la communauté.

«Les parents préfèrent ne pas savoir, [mais] ils doivent se protéger et n’ont pas le droit de priver leurs enfants de la possibilité d’être traité au plus tôt », a-t-il plaidé.

La prévalence du VIH au Burundi est estimée à 3,3 pour cent, un taux relativement faible comparé aux pays voisins.

jb/kr/oa/mj/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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