Les mouvements migratoires illégaux, accentués par la dégradation de la situation économique au Zimbabwe, ont rendu de très nombreux Zimbabwéens vulnérables à différentes formes de dangers, y compris l’infection au VIH.
Les mouvements migratoires non répertoriés sont parfois considérés comme un phénomène naturel potentiellement bénéfique, mais des responsables de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Harare, la capitale zimbabwéenne, ont rappelé que les migrants illégaux étaient souvent exposés au risque d’être exploités.
« Plus de 21 000 personnes sont parties vers l’Afrique du Sud rien qu’en janvier cette année », a dit Nicolas Simmonds, chargé d’information et de communication de l’OIM au Zimbabwe. « [Savoir] combien d’entre eux sont des migrants clandestins est difficile à évaluer avec certitude, mais les dangers auxquels la plupart d’entre eux sont exposés dans le pays hôte sont clairs. »
Dans un pays étranger, les migrants non répertoriés jouissent de « peu de droits légaux » et ont souvent peu ou pas d’accès à la santé, a précisé M. Simmonds.
Pour tenter de limiter cette vulnérabilité, l’OIM a commencé à informer les populations sur les dangers de l’immigration illégale, par le biais d’une initiative multimedia qui a débuté l’année dernière.
Nommée « Bon voyage », la campagne est récemment partie sur les routes grâce à un camion équipé d’une scène, pour y jouer des pièces de théâtre interactives d’éducation et d’un écran pour la diffusion de films.
Cette campagne, d’une durée de trois mois, s’est particulièrement concentrée sur les jeunes.
« Nous craignons qu’il y ait de plus en plus de jeunes qui tentent de franchir illégalement les frontières sans avoir aucune idée des risques qu’ils courent », a dit M. Simmonds.
Au-delà du risque d’être sous-payés, voire pas payés du tout, et d’être victimes d’abus sexuels dans les pays hôtes, les migrants clandestins risquent de se noyer en traversant des rivières, d’être victimes de bandits de grands chemins ou d’agresseurs sexuels qui ciblent les migrants clandestins lorsque ces derniers franchissent les frontières.
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Zimbabwe a salué les efforts déployés par l’OIM, soulignant que même si cela n’empêcherait pas les migrants illégaux de tenter leur chance, cela les aiderait à identifier et éviter certains de ces dangers.
« La plupart des migrants se rendent compte que l’herbe n’est pas si verte de l’autre côté de la frontière », a dit à IRIN/PlusNews James Elder, le porte-parole de l’UNICEF au Zimbabwe. « Les normes sociales et culturelles, qui influencent et réduisent généralement les comportements à risque [dans la communauté d’origine], peuvent disparaître lors du processus de migration, laissant les groupes mobiles, en particulier les jeunes filles et garçons, exposés au travail du sexe et à l’infection au VIH ».
En partenariat avec le ministère zimbabwéen de l’Intérieur, et grâce à un financement du Département britannique pour le développement international (DFID), l’OIM a dit espérer que cette initiative permette aux Zimbabwéens d’être informés des documents nécessaires à l’émigration et de prendre conscience que pour quelques migrants clandestins qui ont réussi à l’étranger, bien d’autres ont mis leur vie et celle de leur famille en danger.
Environ 2 000 migrants illégaux zimbabwéens sont expulsés chaque année d’Afrique du Sud, tandis que 38 000 autres ont été renvoyés du Botswana en à peine plus d’un an.
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