Des acteurs sud-africains de la lutte contre le sida ont salué l’annonce mardi d’un accord avec des compagnies pharmaceutiques destiné à rendre les antirétroviraux de nouvelle génération plus accessibles dans les pays en développement.
Cet accord, conclu par la Fondation de l’ancien président américain Bill Clinton avec deux compagnies indiennes de fabrication de médicaments génériques, doit permettre de réduire de 25 à 50 pour cent le prix de 16 ARV de nouvelle génération dans 66 pays à revenus faibles et intermédiaires. Il a été rendu possible grâce au soutien de l’initiative internationale de facilité d’achat de médicaments Unitaid.
L’accord concerne notamment des ARV dits de deuxième ligne, prescrits aux patients séropositifs qui ont développé des résistances aux médicaments de première intention, ou qui sont confrontés à des complications –notamment d’importants effets secondaires- en les utilisant.
Cette avancée a été largement saluée en Afrique du Sud, le deuxième pays au monde le plus touché par l’épidémie en nombre de personnes infectées après l’Inde, et où de plus en plus de patients ont besoin de passer à des traitements plus récents et plus efficaces.
L’organisation médicale internationale Médecins sans frontières (MSF) estime qu’au moins 20 pour cent des patients sous ARV ont besoin de passer à des traitements de deuxième ligne environ cinq ans après avoir commencé leur traitement, dans la mesure où le virus mute et devient peu à peu résistant aux médicaments de première ligne.
MSF a joué un rôle majeur dans l’accès aux ARV en Afrique du Sud, depuis que l'organisation a commencé à distribuer gratuitement ces traitements en 2001 à Khayelitsha, un bidonville situé non loin de la ville du Cap, dans le sud du pays.
Marta Darder, qui coordonne la campagne pour l’accès aux médicaments essentiels à MSF, a dit à IRIN/PlusNews que l’initiative de la Fondation Clinton était une « intervention opportune », étant donné le prix des ARV de deuxième ligne disponibles dans le cadre des programmes gouvernementaux d’accès à ces traitements contre le sida.
« Prenez le Kaletra [un ARV fabriqué par le laboratoire américain Abbott], par exemple. Il constitue une composante importante du traitement de deuxième ligne utilisé en Afrique du Sud mais il coûte au gouvernement jusqu’à 77 dollars par mois et par patient, contre 16 dollars pour un traitement de première ligne », a-t-elle souligné.
En dehors de ce problème de coût élevé, l’ancienne version du Kaletra était aussi un médicament qui présentait l’inconvénient de ne pas résister à la chaleur et donc de nécessiter une réfrigération constante, une exigence irréaliste dans des pays aux ressources limitées, où l’alimentation en électricité est aléatoire et les coupures quasi quotidiennes.
Après les négociations avec les deux firmes pharmaceutiques indiennes, la Fondation Clinton introduira deux nouveaux médicaments qui ont les mêmes vertus thérapeutiques que le Kaletra, ce qui permettra de créer la compétition nécessaire pour faire réduire les prix. Jusqu’à présent, le laboratoire Abbott a le monopole.
« Nous saluons l’initiative de Clinton, particulièrement au moment où le programme national de distribution d’ARV veut donner un grand coup d'accélérateur », a dit le docteur David Kalombo, responsable national du Plan global de soins, de gestion et de traitement du VIH et du sida, le programme sud-africain de lutte contre l’épidémie.
D’ici la fin 2007, 120 000 personnes séropositives supplémentaires devraient venir s’ajouter à la liste des plus de 300 000 patients qui reçoivent déjà des médicaments ARV dans les secteurs publics et privés.
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