1. Accueil
  2. Global

Un accord pour la réduction du prix d’ARV de nouvelle génération

Un accord conclu avec des industries pharmaceutiques va permettre de réduire le prix de 16 antirétroviraux (ARV) de nouvelle génération dans 66 pays en développement, ont annoncé mardi la Fondation Clinton et l’initiative Unitaid.

Grâce à cet accord, négocié par la Fondation de l’ancien président américain Bill Clinton avec les compagnies indiennes de production de médicaments génériques Cipla et Matrix, le prix des ARV de deuxième ligne baissera de 25 pour cent dans les pays à faibles revenus et de 50 pour cent dans ceux à revenus intermédiaires, a précisé un communiqué de cette Fondation qui milite en faveur de la lutte contre le sida.

De même, l’un de ces ARV de nouvelle génération, un traitement de première ligne réunissant trois ARV en une seule gélule –qui présente l’avantage d’être plus efficace, d’entraîner peu d’effets secondaires et de ne nécessiter qu’une seule prise quotidienne- coûtera désormais 339 dollars par an, soit moins d’un dollar par jour, ce qui constitue une réduction de 45 pour cent par rapport au prix de vente actuel dans les pays à faibles revenus, notamment en Afrique subsaharienne.

Avec plus de 25 millions de personnes vivant avec le VIH, selon les Nations Unies, l’Afrique subsaharienne est le continent le plus touché au monde par l’épidémie.

« Sept millions de personnes ont besoin de traitements contre le sida dans le monde », a dit M. Clinton dans le communiqué. « Nous essayons de répondre à ce besoin avec les meilleurs médicaments disponibles à l’heure actuelle, à des prix abordables pour les pays à revenus faibles et intermédiaires. »

Les traitements de deuxième ligne sont prescrits aux patients séropositifs de plus en plus nombreux qui ont développé des résistances aux traitements plus anciens, mais ils coûtent 10 fois plus chers que les médicaments de première ligne. Près d’un demi million de personnes devraient en avoir besoin en 2010.

Le communiqué conjoint de la Fondation Clinton et d’Unitaid a précisé que l’accord avait été rendu possible grâce à l’initiative Unitaid de facilité internationale d’achat de médicaments, lancée en 2006 par cinq pays (France, Brésil, Chili, Norvège et Grande-Bretagne), et adoptée depuis par d’autres pays, dont 18 africains.

Cette « initiative de solidarité », financée principalement par une taxe sur les billets d’avion, a pour ambition de constituer une source « stable, prévisible et innovante » de financement de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, permettant de mieux négocier les prix des médicaments auprès d’industries pharmaceutiques rassurées par la pérennité des ressources.

Unitaid estime pouvoir réunir 405 millions de dollars en 2007 et 675 millions en 2009, pour les mettre à disposition de ses partenaires –tels que les agences des Nations Unies, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ou encore la Fondation Clinton- afin que ces derniers achètent et distribuent ces traitements vitaux dans une cinquantaine de pays en développement.

« [Le coût des traitements contre le sida] est un fardeau très lourd pour les budgets de la santé des pays, et les gouvernements craignent partout dans le monde de ne pas pouvoir suivre. Notre annonce d'aujourd'hui répond directement à ce défi », a dit Bill Clinton, cité par l’agence de presse française AFP, lors d’une conférence de presse au siège de sa fondation à New-York.

Lutte pour la réduction du prix des médicaments essentiels

M. Clinton a précisé que sa fondation, qui fournit aujourd’hui des ARV à 750 000 personnes dans le monde, commencerait à acquérir ces médicaments dès juillet, grâce à Unitaid.

« Chaque personne touchée par le VIH a droit aux médicaments les plus efficaces », a dit Philippe Douste-Blazy, ministre français des Affaires étrangères et président d'Unitaid. « Je suis ravi que notre partenariat avec le président Clinton aboutisse à réduire le prix des traitements de seconde ligne, et qu'ils soient proposés aussi bien aux pays à faibles qu'à moyens revenus ».

M. Clinton a fustigé mardi les industries pharmaceutiques qui, en se fondant sur les accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) établissant des règles en matière de protection de la propriété intellectuelle, refusent de mettre leurs brevets à disposition des fabricants de génériques, ce qui permettrait d’approvisionner les pays du Sud en traitements anti-sida moins coûteux.

En janvier dernier, la firme suisse Novartis a intenté un procès à l’Inde, pour obliger cette dernière à interrompre la production générique d’un de ses médicaments contre le cancer. Affirmant que le médicament de Novartis n’était pas « nouveau » mais simplement « la nouvelle formule d’un ancien médicament » -une pratique appelée ‘evergreening’, courante dans l’industrie pharmaceutique-, l’Inde avait autorisé son industrie générique à le fabriquer, la loi indienne ne protégeant que les « innovations ». Le procès est encore en cours.

En novembre 2006, s’appuyant sur une clause de l’OMC, qui autorise les pays en développement à utiliser temporairement un brevet sans l’accord de son détenteur en cas d’« urgence sanitaire nationale », la Thaïlande a décidé d’accorder des « licences obligatoires » pour l’importation et l’utilisation locale des versions génériques de deux médicaments contre le sida fabriqués par les géants pharmaceutiques américains Merck et Abbott.

Vendredi dernier, le Brésil a également annoncé qu’il cassait le brevet d’un médicament contre le sida de la firme Merck pour pouvoir importer d’Inde la formule générique de ce médicament. Comme dans le cas de la Thaïlande, cette décision a été prise suite à l’échec de négociations avec ces laboratoires pour obtenir une réduction des prix.

« Aucune compagnie ne mourra jamais du prix élevé des médicaments anti-sida dans les pays [pauvres], mais les patients eux peuvent en mourir », a dit M. Clinton. « Je crois en la propriété intellectuelle... mais cela ne doit pas nous empêcher de fournir des médicaments essentiels à ceux qui en ont besoin dans les pays à revenus faibles et intermédiaires ».

ail/


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join