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La co-infection VIH et paludisme sur le devant de la scène

Les experts sanitaires sont de plus en plus convaincus que le paludisme, souvent relégué au deuxième plan par le VIH/SIDA, a joué un rôle beaucoup plus important dans la propagation du VIH qu’on a pu le penser jusqu’à maintenant.

« La maladie [le paludisme] a été pendant beaucoup trop longtemps considérée comme un problème sanitaire indépendant du VIH... Il est grand temps que le paludisme bénéficie du même intérêt mondial que le VIH », a dit à IRIN/PlusNews Malama Muleba, directeur de la Fondation zambienne contre le paludisme (ZMF).

M. Muleba a reconnu que l’intérêt scientifique pour les dangers de la co-infection VIH et paludisme était en hausse et avait permis de ramener le paludisme sous le feu des projecteurs.

Bien que les deux infections aient formé une combinaison mortelle dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne au cours des dernières décennies, les études menées pendant longtemps sur la question de la co-infection n’ont pas réussi à évaluer l’impact du paludisme sur le VIH, et inversement.

Mais les résultats d’une récente étude menée par le département de recherche en sciences de la santé publique de l’Université de Washington, aux Etats-Unis, a démontré que le paludisme alimentait la propagation du VIH, tandis que le VIH augmentait également le nombre de cas de paludisme.

Publiée dans l’édition de décembre 2006 de la revue spécialisée américaine Science, l’étude a montré que le paludisme augmentait la charge virale –la quantité de virus présente dans l’organisme- d’une personne séropositive, rendant donc le VIH plus facilement transmissible au partenaire sexuel de cette personne.

« Le paludisme a contribué de manière considérable à la propagation du VIH en augmentant la probabilité de transmission du virus par l’acte sexuel », a dit le docteur Laith Abu-Raddad, l’une des co-auteurs de l’étude.

Les chercheurs ont également découvert que le VIH jouait aussi un rôle dans la propagation du paludisme, dans la mesure où l’affaiblissement du système immunitaire par le VIH avait alimenté l’augmentation du nombre de cas de paludisme, et probablement facilité l’expansion du paludisme en Afrique.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que plus de 90 pour cent des quelque un million de décès attribués au paludisme chaque année dans le monde sont enregistrés en Afrique. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) considère le paludisme comme la principale cause de décès dans de nombreux pays africains, avec un enfant mourrant de cette infection toutes les 30 secondes.

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, le 25 avril, le Partenariat « Roll back malaria » (« Faire reculer le paludisme »), une initiative créée en 1998 par l’OMS, l’UNICEF, le Programme des Nations Unies pour le développement et la Banque mondiale, a annoncé son objectif de parvenir à un taux de réussite de 50 pour cent dans le cadre des demandes de subventions adressées au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

L’organisme international de financement de la lutte contre les trois épidémies fournit 64 pour cent des fonds mondiaux dédiés aux programmes contre le paludisme.

« La lutte contre le paludisme marche... Si les nations les plus riches accroissaient leur soutien lors du sommet du G8 [les huit pays les plus industrialisés de la planète] en juin en Allemagne, nous pourrions réduire considérablement ce nombre d’un million de morts par an du paludisme », a dit Michel Kazatchkine, le nouveau directeur exécutif du Fonds mondial, dans un communiqué publié à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme.

En Namibie, où le taux de prévalence du VIH est proche de 20 pour cent et où le paludisme constitue près de neuf pour cent de l’ensemble des décès enregistrés en structure hospitalière, l’ONG Social marketing association (SMA) a aussi souligné la nécessité d’obtenir des engagements pour lutter de front contre les deux épidémies.

Les résultats des études sur la co-infection VIH et paludisme « sont effrayants, mais aussi très importants parce que le paludisme, dans un sens, a été relégué au second plan par l’épidémie de VIH/SIDA... Cela mérite plus qu’un événement annuel ponctuel pour vraiment s’attaquer aux deux épidémies », a dit à IRIN/PlusNews Mauritius Ngishindwa, le coordinateur régional de SMA.

Faisant écho à ces sentiments, M. Muleba de la ZMF a estimé que des événements tels que les Journées mondiales de lutte contre le sida et le paludisme devraient être des événements permanents, dans la mesure où les décès causés par les deux épidémies étaient quotidiens.

« La volonté politique affichée par les ministres de la Santé du continent récemment, lors du lancement de la Campagne de l’Union africaine pour l’élimination du paludisme en Afrique, est un grand pas en avant », s’est réjoui M. Muleba.

Au cours de la troisième session de la Conférence des ministres de la Santé de l’Union africaine, qui s’est tenue en Afrique du Sud du 9 au 13 avril, les délégués se sont engagés à réduire la morbidité due au paludisme de 75 pour cent d’ici 2015, à travers l’accès universel à la prévention et aux programmes de lutte contre l’épidémie.

hh/he/jk/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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