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Une nouvelle feuille de route pour endiguer l'épidémie du sida

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme vient d’injecter 28,5 millions de dollars dans les programmes de lutte contre la propagation du VIH dans le Sud Soudan et a fourni une nouvelle feuille de route pour endiguer l’épidémie.

Ce financement intervient plus de deux ans après la signature de l’accord de paix global qui a mis fin à 21 années de guerre dans le Sud où les rares services de santé existants étaient assurés par les Nations Unies et des organisations non gouvernementales (ONG).

Selon Patrick Sweeting, directeur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Sud Soudan, la nouvelle feuille de route a été élaborée par le PNUD et le Fonds mondial, en collaboration avec la SSAC (Southern Sudan AIDS Commission). Cette feuille de route devrait, d’ici fin juillet, conduire à la mise en place d’une politique nationale et d’un cadre stratégique de lutte à VIH/SIDA.

Pour Tekleab Kedamo, coordonnateur de programme au Fonds mondial, la feuille route comprend deux volets : un volet planification, qui vient juste d’être achevé, et un volet coordination. La SSAC devrait jouer un rôle crucial dans la mise en œuvre de ce nouveau plan.

Auparavant, il y avait de sérieux problèmes de communication entre les différents acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH.
« Il n’y a pas eu assez de coordination et en trois ans nous n’avons eu que deux rencontres de coordination », a fait remarquer M. Kedamo.

La nouvelle feuille de route prévoit également d’appliquer au Sud Soudan les trois principes directeurs approuvées par l’ONUSIDA en matière de lutte contre le VIH/SIDA et considérés comme la méthode la plus efficace : un mécanisme de coordination, une cadre stratégique et un système de suivi-évaluation.

Il faut agir très vite

Lors de la signature en 2005 de l’accord de paix, feu John Garang, ex-leader de l’ancien mouvement rebelle du Sud Soudan, avait prédit qu’après la guerre le sida allait devenir le premier ennemi de la région.

Certes, le taux de prévalence au HIV est encore faible, comparé à celui des pays voisins tels que le Kenya et Ouganda. Cependant, de récentes études ont montré que ce faible taux est très souvent observé dans les régions où l’existence d’un conflit limite les déplacements des populations, et donc réduit les risques d’infection au VIH.
 
Selon Amber Kimbro, chargée de programme du VIH/SIDA au PNUD, les chances de conserver ce taux de prévalence s’amenuisent rapidement. Décrivant la situation à Juba, la capitale du Sud Soudan, Mme Kimbro a indiqué que les préservatifs étaient encore rares dans cette région.

En outre, les seules traces visibles de l’existence d’une campagne de sensibilisation au VIH sont les vielles enseignes rouillées, qui remontent à l’époque de la présence de garnisons militaires, et sur lesquelles il est inscrit « Risque d’explosion ».

« La signature de l’accord de paix a donné lieu à des mouvements massifs de population notamment chez les personnels militaires, commerçants et camionneurs, mais aussi chez les déplacés et réfugiés », a-t-elle fait remarquer. « Il faut agir très vite ».

Le centre de prévention et de dépistage volontaire du VIH/SIDA de Juba est l’un des six centres choisis par le SSAC pour couvrir cette vaste région peu peuplée.

Selon une récente étude de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 20 pour cent des personnes ayant subi des tests de dépistage à Juba étaient séropositives.

Bien que ces tests aient été faits volontairement, donc pas très représentatifs de la population dans l’ensemble, leurs résultats sont alarmants, a dit un analyste des Nations Unies qui a requis l’anonymat.

Le PNUD et le Fonds mondial reconnaissent que le niveau de sensibilisation et le taux de prévalence au VIH varient d’une région à l’autre.

Une enquête de surveillance comportementale menée en 2006 auprès des populations affectées par le conflit a d’ailleurs montré que le taux de prévalence chez les personnes âgées entre 15 et 49 ans allait de 0,4 pour cent à Rumbek, une ville du centre du Sud Soudan, à 4,4 pour cent à Yei, près de la frontière ougandaise, dans l’extrême Sud.

De sérieux revers dans la conduite du programme

Bellairo Ahoy Ngong, directeur du SSAC, a admis que la conduite du programme de lutte conte le sida dans le Sud Soudan a connu de sérieux revers, dus en partie au fait que les donateurs n’ont pas honoré leurs engagements financiers.

Sous financé, le SSAC n’a commencé à exister réellement qu’en juin 2006, après une longue période d’inactivité. Il a hérité d’un programme que Mme Kimbro qualifiait de «flou et basique », laissé par le New Sudan AIDS Council, l’organisation en charge de la lutte contre sida pendant la guerre civile.

En autres problèmes, il faut également citer le manque d’agents de santé qualifiés qui s’explique par le fait que les personnels compétents ont rejoint des ONG qui offraient des salaires plus attractifs.

Selon M. Kedamo, une partie du financement du Fonds mondial, qui s’étalera sur une période de cinq ans, servira au recrutement de personnel supplémentaire et à la construction de nouveaux hôpitaux et centres de santé dans la région.

En dépit de la nouvelle feuille de route et de la disponibilité des financements, d’autres obstacles pourraient compromettre la mise en œuvre des programmes de renforcement de la prévention contre le VIH.

En effet, selon M. Kedamo, les problèmes d’insécurité ont déjà amené les acteurs de la lutte contre le sida à suspendre leurs activités dans le sud-est du pays où le mouvement rebelle de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) est encore très présent.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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