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Des nouvelles directives de prise en charge pour les réfugiés et migrants séropositifs

Machozi est une jeune femme séropositive, originaire de la République démocratique du Congo, réfugiée en Zambie pour échapper au conflit dans son pays.

Son état de santé s’est dégradé et sa numération des lymphocytes CD4 (un test permettant de déterminer l’état du système immunitaire) est de 124. Aussi, son médecin lui a conseillé de commencer un traitement antirétroviral (ART), mais Machozi l’a informé de sa décision de retourner en RDC.

Dans le village natal de Machozi, le petit dispensaire n’a pour tout personnel médical qu’une seule infirmière et manque souvent de médicaments. Dans de telles conditions, son médecin devra-t-il malgré tout commencer à la soumettre à un traitement ART ?

En Afrique du Sud, la prise en charge par le personnel médical des quelques 300 000 réfugiés, demandeurs asile et autres migrants sans papiers infectés par le VIH pose d’énormes problèmes. En effet, pour les médecins confrontés à ces situations, les politiques nationales en matière de lutte contre le VIH/SIDA n’offrent aucune solution.

En partenariat avec le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), la Southern African HIV Clinicians Society (l’Association des cliniciens du VIH d’Afrique australe) a publié un guide de recommandations sur l’accès des populations déplacées au traitement ART.

Ces recommandations portent notamment sur la manière de venir en aide aux patients prenant des médicaments antirétroviraux qui sont indisponibles dans leur pays d’accueil, à ceux qui ne parlent pas la langue locale ou qui ont été traumatisés par les expériences qu’ils ont vécues dans les zones de conflit.

« Les ARV sont disponibles désormais dans toute la région, mais nous avons eu des cas où des personnes qui avaient passé la frontière avec juste quelques doses de traitement, s’étaient présentées dans un dispensaire pour demander qu’on les soigne », a déclaré le docteur François Venter, Président de l’Association des cliniciens du VIH. « Nous avons été confrontés à quelques cas cliniques très complexes ».

Pour la législation internationale en matière de droits humains et comme pour de nombreuses législations nationales, l’accès aux soins de santé est un droit fondamental pour tous, mais ces droits ne sont pas toujours respectés.

Même dans les pays où ils sont reconnus, leur application dépend souvent de l’attitude et de la connaissance du personnel médical.

Les décideurs politiques prennent bonne note

En Afrique du Sud, où la loi garantit aux réfugiés et aux demandeurs d’asile, l’accès au même programme national ART que les Sud-africains, les patients étrangers signalent souvent qu’ils sont renvoyés des établissements hospitaliers quand ils ne peuvent pas prouver leur citoyenneté sud-africaine. Et la discrimination est encore plus catégorique, lorsqu’il s’agit de migrants économiques et ou de sans papiers.

« Certains personnels médicaux pensent qu’ils sont là pour rationner les soins », a expliqué M. Venter. « Nous disons aux médecins que soigner les patients est un devoir moral ».

Bien que ces recommandations soient plus un guide de référence pratique qu’un outil de plaidoyer, M. Venter espère que les décideurs politiques « prendront bonne note de ces avis ».

Pour Mme Laurie Bruns du HCR, il s’agit d’une étape importante vers une « harmonisation des programmes de traitement dans la région, ce qui permettra de prodiguer des soins à toutes les personnes qui en auront besoin ».

Dans ce guide de recommandations, la section 'Mythbusters' (Casser les idées reçues) bat en brèche certains arguments invoqués pour justifier le fait que les réfugiés et les migrants ne doivent pas accéder aux traitements ART.

Rejetant l’idée selon laquelle les déplacés sont bien trop mobiles pour pouvoir suivre un traitement ART, le guide note que les populations de réfugiés passent en moyenne 17 ans dans leur pays d’accueil.

L’histoire de Machozi est l’un des nombreux cas de figure présentés à la fin du guide pour donner au personnel médical des exemples concrets dont ils peuvent s’inspirer dans leur travail.

L’Association des cliniciens distribuera le guide et un poster résumant quelques points importants des recommandations à ses 12 000 membres présents dans la région, ainsi qu’aux organisations non gouvernementales (ONG) travaillant dans les secteurs de la santé et de la lutte contre le VIH/SIDA.

Grâce à ses programmes de soutien et à son partenariat avec des ONG, le HCR informe les réfugiés de leur droit aux soins de santé et leur facilite l’accès aux ART en faisant appel à des services d’interprétation et d’orientation.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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