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Plus de complaisance dans la lutte contre la tuberculose

La tuberculose (TB) revient en force et se présente cette fois-ci sous une nouvelle forme : une combinaison de l’épidémie VIH et de nouvelles souches de tuberculose particulièrement résistantes aux médicaments existants. Cette combinaison a développé de nouveaux cas de tuberculose et le nombre de décès liés à cette maladie a considérablement augmenté cours de la dernière décennie.

Le Bacille de Koch, la bactérie déterminant la tuberculose, est connu depuis bien longtemps. Grâce à de puissants à de puissants antibiotiques, la maladie a été endiguée dans les pays développés et les scientifiques n’avaient du coup plus besoin de poursuivre leur travaux pour développer de nouveaux médicaments et diagnostiques. En outre, les bailleurs avaient également cessé de financer les programmes de lutte contre la tuberculose et la communauté scientifique internationale s’était tournée vers d’autres sujets de recherche.

Aujourd’hui, c’est le monde entier et l’Afrique subsaharienne en particulier qui en paient le prix. En Afrique, très peu de pays disposent de la technologie nécessaire pour dépister les cas de tuberculose pharmaco résistante. L’absence de laboratoires bien équipés, rend encore plus difficile le diagnostic des patients atteints de la tuberculose et co-infectés au HIV.

Dans des pays comme le Lesotho et le Mozambique, le faible accès aux services de santé dans les zones rurales reculées peut expliquer que de nombreux cas de tuberculose se sont pas dépistés et traités, notamment les cas de tuberculose multi et extra résistante (respectivement MDR et XRD TB).

Au Kenya, où certains bidonvilles surpeuplés comme ceux de la capitale Nairobi constituent des lieux propices au développement de la tuberculose multirésistante, il est possible de diagnostiquer les souches pharmaco résistantes, mais les services de santé ne peuvent offrir aucun traitement. Seuls quelques patients peuvent se procurer les médicaments appropriés à des coûts 300 fois supérieurs à celui d’un traitement antituberculeux classique proposé par l’organisation internationale Médecins sans Frontières (MSF).

Avec des ressources plus importantes et des laboratoires mieux équipés, l’Afrique du Sud est le pays africain le plus à même de détecter et prendre en charge les nouvelles formes très dangereuses de la tuberculose.

Cependant, les experts affirment que les programmes de contrôle de la tuberculose mis en œuvre en Afrique du Sud ne sont pas parvenus à prendre en charge les nouveaux cas de tuberculose multirésistance et de co-infection au VIH.

Certains experts pensent que les faibles taux de guérison obtenus dans la lutte contre la tuberculose en Afrique du Sud s’expliquent par les lacunes relevées dans la mise en œuvre du programme de traitement de brève durée sous surveillance directe (DOTS), recommandé par l’OMS. Pour d’autres, il convient de mettre en place une stratégie de traitement beaucoup plus centrée autour du patient, qui s’inspirerait des méthodes utilisées dans le traitement du sida.

L’apparition en 2006 de cas de tuberculose extra-résistante (XRD-TB) et quasi-incurable dans la Province du KwaZulu-Natal, pose également le problème du contrôle des infections au niveau des structures de santé, ainsi que la nécessité d’une hospitalisation et d’un traitement forcés des personnes infectées.

Le principe de la mise en quarantaine pourrait également aggraver le phénomène de la stigmatisation, qui justement dissuade un grand nombre de personnes de suivre le traitement antituberculeux. Dans le bidonville de Soweto, à Johannesburg, l’étroite association entre la tuberculose et le VIH fait que les personnes présentant des symptômes de la tuberculose préfèrent parfois ne pas se faire traiter plutôt que d’être informées d’une éventuelle séropositivité.

La tuberculose a toujours affecté les groupes les plus marginalisés de la société, ce qui explique sûrement le fait qu’elle ne figure plus sur l’agenda public.

Le récent rapport publié par Panos, une organisation non gouvernementale internationale d’aide au développement, révèle que lorsque des journalistes traitent de la tuberculose, ils ne font pas généralement le lien entre la maladie, la pauvreté et d’autres facteurs socio-économiques, ou omettent d’interroger les personnes affectées par la maladie.

La journée mondiale de la tuberculose, célébrée le samedi 24 mars a été l’occasion pour les activistes, les spécialistes de la santé et les journalistes, d’insister sur la nécessité d’apporter une réponse urgente à la tuberculose, particulièrement en Afrique Australe où le taux d’infection au VIH est extrêmement élevé.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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