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Un nouveau revers dans la lutte contre le sida

Autorités sanitaires, activistes et experts de la lutte contre le sida au Zimbabwe ont dénoncé la récente hausse du prix des tests CD4 permettant d’évaluer la résistance du système immunitaire, une mesure qui risque d’avoir des conséquences négatives sur une lutte contre l’épidémie déjà fragile.

Ces tests sont indispensables et permettent d’évaluer dans quelle mesure un système immunitaire est affaibli par le virus. Le taux de CD4 sert de paramètre essentiel pour décider de la mise sous traitement antirétroviral (ARV) d’un patient. Il permet également de d’évaluer l’efficacité d’une thérapie ARV.

Le Zimbabwe compte peu de centres pratiquant ces test, aussi les responsables de ces centres se croient permis de facturer des frais exorbitants aux patients, a dénoncé David Parirenyatwa, ministre de la Santé.

«Dernièrement, le coût du test, notamment dans les établissements sanitaires privés, a considérablement augmenté. La plupart des Zimbabwéens n’ont pas les moyens de s’acquitter de ces frais, il s’agit là d’un revers que nous devons gérer de toute urgence», a-t-il déclaré. «Nous sommes face à une situation où les patients finissent par mourir prématurément parce qu’ils ont pris des médicaments ARV sans avoir subi au préalable des tests CD4 qui permettent d’évaluer leur état de santé.»

Seuls deux centres sanitaires proposent des tests CD4 au Zimbabwe. Tous deux sont des établissements privés, situés à Bulawayo, la deuxième plus grande ville du Zimbabwe, qui compte près de deux millions d’habitants.

Il y a deux semaines, ces centres ont décidé de multiplier par deux le prix des tests CD4 – une décision qui a suscité la révolte des activistes. Ainsi, la population doit désormais payer 50 000 dollars zimbabwéens (200 dollars américains au taux officiel) pour se faire dépister.

«En règle générale, un patient débute un traitement ARV lorsque son taux de CD4 est inférieur à 200», a expliqué Ambivalence Dube, une activiste engagée dans la lutte contre l’épidémie à Bulawayo et experte sanitaire. «Cependant, compte tenu de la récente augmentation du prix des tests [CD4], rares seront les personnes à vouloir subir un test, et cela aura des conséquences négatives sur la lutte contre l’épidémie.»

Parmi les malades qui commencent une thérapie ARV sans avoir subi préalablement un test CD4, nombreux sont ceux qui souffrent de complications, a indiqué Mme Dube.

Les établissements sanitaires publics ne sont pas en mesure de faire subir des tests CD4 aux malades car ils ne reçoivent pas suffisamment de financements de la part du gouvernement. Par conséquent, les centres de dépistage privés ont su tirer avantage de cette situation en augmentant le prix des tests.

Selon le Conseil national de lutte contre le sida, créé par le gouvernement afin de combattre la pandémie, au moins 14 000 Zimbabwéens meurent chaque mois d’infections liées au VIH/SIDA.

Pour les experts sanitaires, ce taux de mortalité élevé est dû à une mauvaise alimentation et à un accès limité aux médicaments ARV qui prolongent l’espérance de vie. Au mois de juillet dernier, sur les 600 000 personnes dont l’état de santé nécessitait un traitement ARV, seuls 46 000 malades y avaient accès gratuitement.

D’après les estimations du Programme commun des Nations unies sur le sida, Onusida, le Zimbabwe affiche le quatrième taux de prévalence du VIH/SIDA le plus élevé au monde : le pays compte 11,5 millions d’habitants et 20,1 pour cent de sa population sexuellement active est séropositive.

Malgré la récente baisse du taux d’infection, les observateurs ont tiré la sonnette d’alarme. Ils ont indiqué que compte tenu de l’effondrement de l’économie nationale et du secteur de la santé, le Zimbabwe avait encore beaucoup de chemin à parcourir avant de remporter la bataille contre l’épidémie.

nn/ks/he/kn/cd/ail




This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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