Le Réseau africain des organisations islamiques s’est réuni en novembre dernier pour discuter des questions liées au VIH/SIDA et à la violence à l’égard des femmes. Cependant, cette rencontre n’a pas permis l’émergence d’une stratégie globale de lutte contre l’épidémie.
Lors du lancement du Réseau en mars 2005, à Abuja, au Nigeria, les chefs religieux s’étaient engagés à promouvoir tous les moyens efficaces de prévention, dont l’abstinence, la fidélité et lorsque cela est vraiment nécessaire l’utilisation systématique du préservatif.
Néanmoins, un grand nombre de chefs religieux présents à Zanzibar ont réprouvé l’utilisation du préservatif. Selon eux, le préservatif encouragerait la population, notamment les jeunes, à avoir des partenaires sexuels multiples.
«La majorité [des chefs religieux] restent sur leur position et n’encouragent pas l’utilisation du préservatif. Ils préfèrent mettre l'accent sur la fidélité et l'abstinence, comme moyens les plus efficaces de prévention de la maladie, sans toutefois rejeter la possibilité qu'un couple séropositif utilise des préservatifs», a expliqué le docteur Issa Ziddy, secrétaire adjoint du Réseau.
Pour d’autres participants, l’heure est venue pour le Réseau de se prononcer en faveur de l’utilisation du préservatif.
«Selon moi, il est grand temps de définir clairement les méthodes de prévention. Nous devons certes mettre l’accent sur l’abstinence et la fidélité, mais nous devons également encourager l’utilisation du préservatif afin de protéger les personnes qui ne peuvent s’abstenir ou être fidèles», a déclaré Ebyan Salah, conseillère spécialisée dans les questions de genre auprès du gouvernement fédéral de transition de la Somalie. «Chaque instrument doit être utilisé [pour lutter contre l’épidémie], y compris les préservatifs.»
Malgré la crise politique dans laquelle est plongée la Somalie et les efforts entrepris pour former un gouvernement, une grande partie de la population est sensibilisée au VIH/SIDA. En effet, les activistes, dont les chefs musulmans, parlent ouvertement de la pandémie.
Toutefois, la promotion de l’utilisation du préservatif demeure taboue et il est difficile de se procurer des préservatifs en Somalie, a-t-elle précisé.
Le docteur Hamid Suleiman, membre de la Commission de lutte contre le sida de Zanzibar, a indiqué aux délégués que les religieux de l’île n’encourageaient pas l’utilisation du préservatif et que ces derniers ne s’étaient impliqués dans la lutte contre le virus que tardivement, à partir de 2002.
Au sommet d’Abuja en 2005, les chefs religieux musulmans du Nigeria, du Sénégal et de Tanzanie s’étaient engagés à sensibiliser leurs fidèles au VIH/SIDA pendant leurs sermons ou autres événements religieux.
«Au cours des trois dernières années, les chefs musulmans de Zanzibar ont activement participé à la lutte contre la propagation de l’épidémie», a souligné le docteur Hamid Suleiman. «Comme la population est majoritairement musulmane, le message passe très facilement.»
Zanzibar affiche un taux de prévalence du VIH/SIDA de l’ordre de 0,9 pour cent, contre 0,6 en 2002. Selon le personnel de santé, le manque d’information et l’inquiétante augmentation de la consommation de drogues injectables menacent d’aggraver la situation si des mesures d’urgence ne sont pas prises.
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