«Nous avons commencé à prescrire des traitements par AZT/névirapine l’année dernière, sur plusieurs sites dans différentes régions du pays. Selon les résultats que nous obtiendrons, nous envisagerons d’étendre ce nouveau traitement à l’ensemble du pays», a dit le docteur
Robert Ayisi, du Programme national de contrôle du sida et des autres infections sexuellement transmissibles (NASCOP en anglais).
A l’heure actuelle, c’est une prophylaxie à base de névirapine qui est proposée aux mères séropositives, un traitement qui n’est efficace qu’entre 50 et 60 pour cent. Or, avec «un traitement à base d’AZT et une césarienne, les risques de transmission du virus passent en dessous du seuil des 10 pour cent», a expliqué le docteur Ayisi, qui coordonne les campagnes de prévention du gouvernement.
Selon le docteur Dorothy Mbori-Ngacha, responsable des programmes de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant (PTME) au Centre de contrôle des maladies (CDC), la réduction des risques de transmission du virus de la mère à l’enfant est loin d’être suffisante au Kenya.
«Même si l’ensemble des femmes enceintes séropositives recevait de la névirapine, seul un nouveau-né sur deux ne serait pas contaminé», a-t-elle précisé.
Le CDC, un organisme américain, fournit une aide technique au nouveau programme national kényan, que finance le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la paludisme.
Deux fois plus de mères ont eu accès aux services PTME en 2006 au Kenya, avec 500 000 femmes suivies contre 250 000 en 2005, selon le CDC. De plus en plus de femmes enceintes se rendent dans les services de soins prénatals dès le début de leur grossesse, permettant la réduction des risques de transmission du VIH.
Ainsi, en cas de séropositivité, de l’AZT est prescrite dès la 28e semaine de grossesse, la mère prenant le médicament deux fois par jour jusqu’à l’accouchement. Le nouveau-né et la mère reçoivent ensuite un dose de névirapine, a expliqué le docteur Mbori-Ngacha.
Les femmes enceintes qui suivent le nouveau traitement sont regroupées en trois catégories, a-t-elle ajouté.
La première catégorie correspond aux patientes qui se rendent dans les services de soins prénatals dès le début de leur grossesse et qui suivent un traitement par AZT durant toute la grossesse.
Le deuxième groupe est composé des femmes qui viennent en consultation prénatale dès le début de leur grossesse, mais qui présentent déjà des symptômes du sida. Ces patientes bénéficient d’un traitement antirétroviral très actif et suivent un traitement après l’accouchement.
Enfin, une troisième catégorie regroupe les femmes qui ne se rendent dans les services de soins prénatals qu’à la fin de leur grossesse et qui ne peuvent en conséquence recevoir que de la névirapine.
Selon le médecin, le traitement par AZT/névirapine étant plus compliqué à administrer que celui à base uniquement de névirapine, les patientes doivent être davantage suivies.
«Nous savons qu’il est difficile d’observer un traitement, mais comme l’AZT n’est prescrit que pendant une courte période, il y a peu de risques que le virus développe des résistances», a-t-elle ajouté.
Le docteur Mbori-Ngacha a expliqué que des études menées par l’Université de Nairobi ont montré que «les femmes étaient très déterminées et ne voulaient pas transmettre le virus à leur enfant».
Ainsi, plus de 90 pour cent d’entre elles ont suivi la thérapie, tandis que les autres ont été contraintes à l’arrêter en raison de nausées ou de vertiges.
Selon le docteur Ayisi, des conseillers sont présents sur l’ensemble des 1 060 sites où l’AZT est prescrit et veillent à ce que les patientes observent leur traitement.
Au cours des douze derniers mois, le Kenya a augmenté le nombre de centres de PTME à travers le territoire ainsi que le personnel de santé qualifié, qui est passé de 5 000 personnes en 2005 à 10 660 en 2006.
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