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La consommation de drogues et d’alcool menace la lutte contre le sida

L’augmentation de la consommation de drogues et d’alcool au Kenya pourrait menacer les progrès accomplis dans la lutte contre le VIH/SIDA depuis deux ans, a prévenu l'Agence nationale contre les stupéfiants (Nacada).

Le taux de séroprévalence a légèrement baissé en 2006, à 5,9 pour cent contre 6,1 pour cent en 2005. Si la majorité des contaminations se fait par voie sexuelle, l’échange de seringues usagées entre les consommateurs de drogues injectables et la consommation d’alcool contribuent à la propagation de l’épidémie, selon la Nacada.

«Lorsqu’ils consomment de la drogue et de l’alcool, les gens perdent leurs inhibitions, le sens des responsabilités et ils n’ont plus peur du VIH/SIDA», a expliqué Jennifer Kimani, coordonnatrice nationale de la Nacada.

Selon une étude menée en 2004 par le Bureau des Nations unies sur la drogue et le crime auprès de 1 420 toxicomanes vivants dans différentes régions du Kenya, certains de ceux qui connaissaient leur statut sérologique continuaient à échanger leurs seringues et à avoir des rapports sexuels non protégés tout en sachant les risques qu’ils faisaient courir aux autres.

Toujours d’après les résultats de l’étude, entre 68 et 88 pour cent de l’ensemble des consommateurs de drogues injectables du pays sont séropositifs. Bien que la plupart d’entre eux aient des partenaires sexuels multiples, seule une minorité utilise systématiquement des préservatifs.

Les responsables du gouvernement font également part de leurs inquiétudes quant au rôle de l’alcool dans la propagation de l’épidémie à travers le pays, et notamment parmi les jeunes.

Dorothy Asunda (un nom d’emprunt), une jeune fille de 23 ans qui étudie à l’Université de Nairobi, la capitale du Kenya, a indiqué avoir eu plusieurs partenaires sexuels au cours des deux dernières années et ne pas s’être toujours protégée.

«J’ai conscience de tous les risques que je prends, je connais tout du sida. Mais parfois lorsque je bois quelques verres, ces risques ne me paraissent plus très importants et je ne pense plus du tout à utiliser un préservatif», a-t-elle dit, ajoutant avoir peur du dépistage.

Sarah Macoun, directrice du Centre de traitement de la toxicomanie de Nairobi (Place Addiction Treatment Center) a dit que certains de ses patients affirmaient avoir eu des rapports sexuels non protégés après avoir consommé de la drogue ou de l’alcool.

«Très souvent, lorsqu’ils ont décroché, les patients souhaitent se faire dépister car ils ont conscience des risques auxquels ils se sont exposés lorsqu’ils étaient sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool», a-t-elle expliqué.

Pour des raisons culturelles, les parents ont des difficultés à parler de l’alcool, de la drogue et de la sexualité avec leurs enfants, ce qui participe à l’aggravation du problème au Kenya.

«Il est souvent trop tard quand les parents se rendent comptent que leurs enfants se droguent. Il existe très peu de centres de désintoxication au Kenya et ces derniers sont privés et extrêmement chers, donc hors de portée de la plupart des familles», a dit Jennifer Kimani, de la Nacada.

Certaines organisations non gouvernementales (ONG) proposent des services de désintoxication et le Conseil national de contrôle du sida (Nacc en anglais) tente actuellement de localiser les régions fortement touchées par le problème afin de pouvoir apporter des réponses ciblées.

«Nous étudions les différentes actions que nous pourrions mener, nous pensons éventuellement à la mise en place d’un programme d’échange de seringues», a dit Peter Mutie, chargé de communication du Nacc.

«Comme la consommation de drogues est illégale au Kenya, nous devons tout d’abord nous adresser aux autorités», a-t-il ajouté.

Mme Kimani a émis quelques réserves quant à la mise en place d’un tel programme, craignant que l’échange de seringues accentue le problème.

«Il faut que le ministère de l’Education, qui est responsable de l’éducation des enfants, le ministère de la Santé, qui est responsable de la santé physique des enfants, des organismes comme le nôtre, des organisations religieuses et le ministère de la Jeunesse travaillent tous ensemble», a-t-elle souligné.

«Tous ces acteurs travaillent, mais de façon indépendante», a-t-expliqué. La lutte contre la toxicomanie doit être menée de front avec la prévention du VIH».

cd/ab

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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