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Faut-il cacher la cause du décès des patients séropositifs ?

Pour la première fois en Afrique du sud, un médecin comparaît devant le Conseil sud-africain des professions de santé (HPCSA en anglais), un organisme national de contrôle sanitaire, pour avoir écrit sur le certificat de décès d’une de ses patientes que la cause de sa mort était le sida.

Greer van Zyl, porte-parole du HPCSA, a confirmé que la famille d’une jeune femme morte en avril 2005 avait porté plainte contre le docteur Leon Wagner. Mais pour l’heure, seule une plainte a été officiellement déposée et l’audience devant le Conseil a été reportée, a-t-il précisé.

«La famille [de la défunte] a porté plainte contre le docteur Wagner et l’accuse d’avoir écrit sur le certificat de décès que la cause de la mort était le sida sans disposer de preuves tangibles ou avoir examiné le corps», a affirmé Greer van Zyl.

«Elle poursuit le médecin pour manque de professionnalisme et non respect de la confidentialité de la patiente. Compte tenu de la complexité de l’affaire, le dossier se trouve actuellement entre les mains du Comité des droits de l’homme et de l’éthique», a-t-il ajouté.

En Afrique du Sud, le sida n’est jamais mentionné sur les certificats de décès que les médecins remettent à la famille de la personne défunte, même si la personne est morte de maladies liées au virus : ils mentionnent des maladies comme la tuberculose ou la pneumonie afin de ne pas révéler le statut sérologique et d’éviter que la famille ne souffre de stigmatisation.

«Le conseil disciplinaire du HPCSA a rejeté les objections formulées par le docteur Wagner quant aux charges qui lui sont reprochées et les accusations sont maintenues jusqu’à la reprise de l’audience, dont la date sera fixée par le plaignant et le défendeur», a signalé Greer van Zyl.

Membre de AIDS Law Project (ALP), une organisation non gouvernementale qui fournit une assistance juridique aux personnes séropositives, Fatima Hassan a reconnu que l’affaire était délicate. Mais selon elle, HPCSA saura la traiter avec toute l’attention qu’elle mérite.

Cette affaire relance le débat sur les raisons pour lesquelles les familles veulent dissimuler la véritable cause du décès de leurs proches séropositifs. Bien que 5,5 millions de Sud-Africains, sur une population de 45 millions, soient concernés, les personnes séropositives et leur famille continuent de souffrir de stigmatisation, selon le parti d’opposition Alliance démocratique.

«La politique actuelle, qui protège la confidentialité du patient à tout prix, pourrait en réalité menacer l’efficacité des campagnes de sensibilisation au VIH/SIDA», a souligné Gareth Morgan, chargé des questions de santé au sein de l'Alliance démocratique.

«Si l’on inscrivait le sida comme cause de la mort sur le certificat de décès, on parviendrait certainement à mieux contrôler la propagation de l’épidémie et à éradiquer la stigmatisation dont sont victimes les malades. En outre, cela permettrait de contraindre les familles et le gouvernement à reconnaître le danger que représente le VIH/SIDA», a-t-il poursuivi.

Le gouvernement sud-africain a souvent été critiqué pour son manque d’engagement dans la lutte contre la pandémie et pour la lenteur à laquelle les traitements antirétroviraux (ARV) sont mis à la disposition des patients infectés. Nombreux sont ceux qui réclament la démission de la ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang, qui promeut les bienfaits de la nutrition au détriment de ceux des médicaments ARV.

Dans un certificat de décès, la première page est remise à la famille du défunt. Elle indique si la personne a succombé à une mort naturelle ou non. En revanche, la deuxième page, remise au gouvernement, contient davantage de détails et précise si le décès est lié ou non au VIH/SIDA ou à d’autres facteurs. L’Etat l’utilise pour établir des statistiques.

cd/ab


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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