Conformément à la politique actuellement en vigueur, les personnes séropositives vont cesser de percevoir des subventions dès lors que leur état de santé s’améliore et qu’elles sont à même de chercher un emploi, une perspective qui dérange certains activistes contre le sida.
L’Afrique du Sud affiche un taux de chômage élevé, de l’ordre de 35 pour cent, et la plupart des personnes malades étaient déjà sans emploi, ou trop faibles pour travailler, quand elles ont reçu la subvention de 109 dollars américains par mois qu’octroie le gouvernement.
Pourtant, le Consortium sida, un collectif d’ONG sud-africaines engagées dans la lutte contre l’épidémie, a salué la décision du gouvernement, soulignant que «plus vite de nouvelles mesures seront appliquées et mieux ce sera».
«Elles aideront à décourager certains bénéficiaires qui ont une fâcheuse tendance à rester malade», a indiqué Rhulani Lehloka, responsable de la communication auprès du Consortium sida. Elle a ajouté que le Consortium recommande «au gouvernement de ne pas attendre plus de six mois avant de commencer à mettre en place de nouvelles directives.»
D’après les chercheurs du Centre d’études juridiques appliquées de l’Université de Witwatersrand de Johannesburg, 25 pour cent de la population reçoit une aide de l’Etat et un grand nombre de ces bénéficiaires a contracté délibérément des maladies comme la tuberculose ou n’a pas bien suivi le traitement afin de continuer à percevoir des subventions.
Le docteur Yogan Pillay, directeur de la planification stratégique au ministère de la Santé, a indiqué que le gouvernement avait chargé une équipe d’étudier les différents moyens d’aider l’ensemble des personnes malades ayant besoin d’une aide financière.
«Ces subventions ne s’adressent pas uniquement aux personnes séropositives, mais également à un grand nombre de patients qui souffrent de maladies de courte durée. Elles seront versées sur une période pouvant aller de six à douze mois. Grâce à ce nouveau système, nous espérons pouvoir apporter une aide financière et alimentaire aux personnes malades», a-t-il poursuivi.
Toujours selon le docteur Pillay, le gouvernement sud-africain verse des subventions ponctuellement ou de façon permanente à 1,5 million de personnes, et décaisse ainsi quelque 140 millions de dollars américains par an.
Une équipe composée de représentants des divers ministères, dont celui de l’Agriculture, du Travail et des Finances, doit mener des consultations avec des organisations de la société civile avant de demander, au Cabinet d’étudier ses propositions de recommandations, probablement en 2007.
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