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Une enquête sur le sida en prison suscite des réserves

Le projet du gouvernement sud-africain de mener une enquête nationale pour évaluer l’impact du VIH/SIDA en milieu carcéral a reçu un accueil mitigé des activistes de la lutte contre l’épidémie, pour qui ce projet ne règle pas le problème de l’accès des prisonniers au traitement du sida.

Le Département des services correctionnels s’est fixé comme objectif de proposer des tests de dépistage du VIH/SIDA à 12 500 prisonniers et membres du personnel pénitencier d’Afrique du Sud, au cours des deux prochains mois.

Il se fondera sur les résultats des tests pour élaborer des stratégies permettant d’endiguer la pandémie qui se propage dans les prisons du pays.

Tout en saluant l’initiative du gouvernement, Jonathan Berger, avocat auprès de AIDS Law Project (ALP), a expliqué ne pas comprendre comment l’enquête permettrait d’identifier les détenus dont l’état de santé nécessiterait un traitement antirétroviral (ARV).

«L’enquête servira certes à établir, de manière plus juste, le taux national de prévalence du VIH/SIDA en milieu carcéral, mais elle ne permettra pas de résoudre un problème plus immédiat qui consiste à proposer rapidement des ARV aux détenus dont l’état de santé requiert des ARV», a-t-il dit.

Jonathan Berger est membre d’une équipe juridique de l’ALP qui défend les droits des détenus de la prison de Westville, dans la ville portuaire de Durban, et qui se bat pour accélérer l’accès au traitement du VIH/SIDA.

A la prison de Westville, trois personnes sont mortes des suites du sida depuis le début du mois de septembre.

Sur les 240 établissements pénitentiaires que compte l’Afrique du Sud, seuls quatre disposent d’un centre de distribution d’ARV: la prison Grootvlei dans la province de l’Etat libre, l’établissement Pietermaritzburg situé à l’extérieur de Durban, la maison d’arrêt Qalakabusha à Empangeni dans la province du KwaZulu-Natal et le centre St Alberts de la province du Cap occidental.

Selon Manelisi Wolela, commissaire adjoint chargé de la communication auprès du Département des services correctionnels, la prison de Westville vient de recevoir une accréditation provisoire et possèdera bientôt son propre centre de traitement ARV.

«Cette étude est très importante. Elle permet non seulement à notre département de mieux établir le taux de prévalence du VIH/SIDA parmi les 240 maisons d’arrêt du pays, mais elle nous aide également à renforcer notre programme de lutte contre le virus», a déclaré Manelisi Wolela.

A l’heure actuelle, le taux de prévalence du VIH/SIDA parmi les détenus sud-africains est estimé à six pour cent, mais les résultats de l’enquête pourraient bien révéler un taux de prévalence supérieur à celui enregistré au sein de la population, qui s’établit à 19 pour cent.

«L’étude nous donnera également une idée des ravages causés par le virus sur le personnel pénitencier. Ainsi, nous pourrons mener des interventions qui complèteront nos programmes de sensibilisation, de prévention, de soins et de traitements», a-t-il ajouté.

Cette étude sera financée par une subvention de 220 000 dollars accordée par le Plan d'urgence du président américain George Bush contre le sida (Pepfar), un projet de 15 milliards de dollars sur cinq ans, qui vise à accroître les traitements, les soins et les campagnes de prévention du sida dans les pays d’Afrique et des Caraïbes.

Jonathan Berger a également regretté que l’enquête ne prenne pas en compte les prisonniers en attente de jugement.

«En règle générale, ces contrevenants sont non seulement vulnérables aux infections parce qu’ils doivent attendre jusqu’à huit mois avant de comparaître devant un tribunal et d’être jugés, mais certains d’entre eux suivent un traitement pour différentes maladies et sont contraints à interrompre leur traitement à cause des procédures. Voici un exemple de situations que l’enquête ne prend pas en compte», a-t-il conclu.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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