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Des ARV pour les militaires - étude

Alors que l’Union africaine (UA) s’apprête à constituer un corps de maintien de la paix, les armées nationales devraient fournir des médicaments antirétroviraux (ARV) à leurs soldats, selon les résultats d’une nouvelle étude.

«Seuls les soldats du Botswana et de l’Afrique du Sud reçoivent 90 jours de traitement ARV, avant d’être déployés», a déclaré Martin Rupiya, l’un des auteurs de l’étude intitulée 'The Enemy Within: Southern African Militaries' Quarter-century Battle with HIV and AIDS’ (‘L’ennemi de l’intérieur : le quart de siècle de bataille des militaires d’Afrique australe contre le VIH et le sida’).

L’étude, qui a reçu le soutien de l’Institut d’études de sécurité (ISS en anglais), un centre de réflexion basé en Afrique du Sud, s’est intéressée aux armées du Botswana, du Swaziland, de la Zambie, du Zimbabwe et de la Tanzanie.

Selon le Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (Onusida), en temps de paix, les militaires ont entre deux et cinq fois plus de risques d’être contaminés par le VIH/SIDA que la population civile. En outre, les soldats sont encore plus exposés au virus en période de crise.

D’après le docteur Reginald Matchaba-Hove, professeur à l’Ecole de médecine communautaire de l’Université du Zimbabwe, les soldats comptent parmi le groupe le plus vulnérable de la société.

«Les soldats sont en règle générale dans une tranche d’âge sexuellement active et les jeunes recrues n’ont parfois pas connaissance du monde extérieur», a-t-il expliqué, en référence à l’armée zimbabwéenne.

Le docteur Reginald Matchaba-Hove, qui a également participé à l’étude, a souligné que les soldats étaient souvent loin de leur famille pendant de longues périodes et qu’ils se retrouvaient face à des situations propices aux aventures sexuelles occasionnelles.

En effet, les militaires bénéficient d’une solde fixe, de privilèges et d’un sentiment de pouvoir, ce qui donne lieu à des relations sexuelles inégales avec la population civile. En outre, les militaires sont exposés au risque de contracter des infections en s’occupant des blessés.

De plus, le déploiement des soldats séropositifs qui se livrent à des comportements à risque peut avoir d’autres conséquences médicales, comme le développement de nouvelles souches du virus, a déclaré le docteur Reginald Matchaba-Hove, en référence au déploiement des troupes zimbabwéennes en République démocratique du Congo (RDC) pendant quatre ans, à la fin des années 1990.

Le laboratoire national Los Alamos au Nouveau Mexique, dirigé par le ministère américain de l’Energie, collecte les informations génétiques de chacune des souches du virus et a découvert de nouvelles souches en RDC.

«Lors de leur déploiement en RDC, les militaires zimbabwéens ont certainement introduit de nouvelles souches du virus dans la région, ils ont sûrement rapporté au Zimbabwe de nouvelles souches du virus du sida et d’autres maladies infectieuses contagieuses, comme le virus Ebola», a-t-il ajouté.

Jusqu’à 60 pour cent de prévalence du VIH chez les militaires

L’Afrique australe affiche l’un des taux de prévalence du VIH/SIDA les plus élevés au monde. En Zambie et au Zimbabwe, près de 20 pour cent de la population adulte est porteuse du virus - un taux qui atteint presque les 40 pour cent au Swaziland et au Botswana.

Bien qu’aucune information exacte sur le taux de prévalence du VIH/SIDA au sein des rangs de l’armée ne soit disponible, l’étude menée par l’ISS indique qu’entre 20 et 40 pour cent des soldats d’Afrique subsaharienne sont séropositifs. Dans les régions où le virus est présent depuis plus de 10 ans, entre 50 et 60 pour cent des militaires sont porteurs du virus.

Après la fonction publique, le secteur de la Défense est le plus grand employeur du Botswana. Toutefois, les chercheurs ne sont pas parvenus à avoir accès aux statistiques sur le taux de prévalence du VIH/SIDA au sein de l’armée.

Au Swaziland, les chercheurs ont rencontré les mêmes difficultés et n’ont pu accéder qu’aux résultats d’une étude menée en 2005 par le ministère de la Défense. Selon cette étude, 21,5 pour cent des recrues étaient séropositives en 2005.

L’étude ne fournit aucune statistique sur la situation en Zambie, elle rappelle néanmoins que depuis 1983, le sida a fait plus de victimes parmi les soldats que toutes les opérations militaires réunies.

En 2002, l’organisation non gouvernementale Service de diffusion de l’information sur le sida en Afrique australe (SAfAIDS en anglais) a révélé que près de la moitié des soldats zimbabwéens étaient séropositifs.

Selon les chiffres avancés par le rapport sur le développement humain du Zimbabwe de 2003, environ 75 pour cent des membres de l’armée nationale seraient décédés un an après avoir été réformés et 72 pour cent des décès enregistrés dans le milieu carcéral seraient dus au VIH/SIDA.

Comme «l’Afrique australe abrite quelque 230 millions d’habitants et affiche un taux de prévalence médian du VIH/SIDA de 20 pour cent», les pays de la région devraient concentrer leurs efforts et créer des laboratoires pharmaceutiques afin de produire des ARV bon marché et d’éviter que l’épidémie ne se propage à la population active, a recommandé Martin Rupiya.

L’ISS a exhorté les armées d’Afrique australe à mener des études complètes sur la situation du VIH/SIDA dans leurs rangs afin d’aider à la mise en oeuvre d’initiatives, comme celle proposée par Martin Rupiya.

Il a également demandé aux armées de reconnaître l’existence de relations homosexuelles entre les soldats, bien que l’homosexualité demeure un sujet tabou et même un crime dans certains pays de la région.

Toujours selon l’ISS, les autorités devraient mettre en place un système qui fasse appel à des personnes séropositives. Ces dernières seraient chargées d’informer les responsables, de conseiller aux armées de dépenser plus d’argent dans le logement des couples, de réduire le temps de déploiement des troupes et d’inciter les soldats à se servir de leur temps libre pour faire du sport, lire, se divertir afin «d’éviter de s’ennuyer et d’adopter des comportements à risque.»

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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