Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, un organisme qui finance des projets de santé dans les pays les plus nécessiteux, a prévenu le ministère togolais de la Santé que certaines irrégularités avaient été relevées dans la gestion des fonds alloués à la lutte contre le sida au Togo.
En effet, un audit aurait permis de déceler des écarts comptables dépassant les dix pour cent de marge d’erreur autorisée et représentant parfois jusqu’à vingt pour cent dans certains secteurs d’intervention. De plus, la mise en œuvre tardive de certains projets ainsi que l’adoption de mesures réduisant l’accès des ONG à l’utilisation des ressources octroyées seraient également en cause.
Un nouveau cycle de financement ne sera donc pas négocié entre le Togo et le Fonds qui a décidé de suspendre pour l’instant son aide financière au programme de lutte contre le sida dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, a précisé l’institution internationale.
Mais cette décision du Fonds suscite bien des inquiétudes chez les ONG et les associations luttant contre le VIH/sida qui redoutent de graves conséquences pour la santé des personnes vivant avec le VIH/SIDA et pour la lutte contre la pandémie, en général.
« Nous sommes inquiets car nous ne serons plus capables d’assurer les traitements antirétroviraux (ARV) aux personnes vivant avec le VIH », a expliqué Augustin Dokla, président du réseau des associations de personnes vivant avec le VIH/SIDA au Togo. « La vie de milliers de personnes est en danger et la lutte contre la pandémie est compromise ».
Quelque 3500 personnes reçoivent des ARV par l’entremise du Fonds mondial de lutte contre le sida au Togo et 18 000 autres seraient actuellement en attente de traitement.
Quant à Marc Mondji, président du Comité d'action pour la coopération internationale et l'épanouissement de la jeunesse (CACIEJ), une organisation qui bénéficiait également des subventions du Fonds, il a déclaré : « Il y a danger, car si nous arrivons à convaincre les gens de faire le dépistage, alors que le matériel pour le faire est inexistant, c’est un travail vain auquel nous nous livrons désormais ».
Depuis juillet 2004, les ONG togolaises ont bénéficié de l’appui financier du Fonds pour intensifier la lutte contre le sida dans le pays. L’organisation a financé de nombreux projets sur le VIH/SIDA pour un montant total de près de 27 millions de dollars américains.
Selon le Programme de développement des Nations unies (PNUD) le taux de prévalence au VIH/SIDA au Togo est estimé à six pour cent, pour une population totale de 4,5 millions d’habitants.
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