«La prévention du VIH/SIDA en milieu du travail n'est plus un acte social mais un investissement de taille pour les entreprises: une personne malade constitue une perte pour l'entreprise à laquelle elle travaille», a rappelé Papa Nalla Fall, l’un des responsables du CNP.
Au Sénégal, 36 entreprises appliquent la charte de lutte contre le VIH/SIDA adoptée fin 2003, sur les 73 sociétés qui s’étaient engagées à améliorer l’information, l’éducation et la communication en vue d’un changement de comportement des salariés et des employés.
Selon ses auteurs, dont le Bureau international du travail (BIT), la charte concernerait 250 000 travailleurs du secteur formel et 320 entreprises d’ici 2009.
«Nous exhortons les entreprises à percevoir le sida comme une maladie qui représente une menace pour les moyens de subsistance et les droits fondamentaux du travail», a lancé le professeur Oumar Faye, le directeur de la santé du Sénégal, en marge d’une rencontre sur la question à Dakar, la capitale du Sénégal.
«[La pandémie] sape les efforts accomplis pour assurer aux hommes et aux femmes un travail productif satisfaisant», a-t-il poursuivi.
L’entreprise signataire de la charte s’engage à lutter contre la stigmatisation et la marginalisation de ses employés vivant avec le VIH, via des campagnes de prévention et la mise en place de mécanismes de prise en charge des patients, y compris psychosociale, en toute confidentialité.
«L’épidémie est à un tel tournant que la réponse du secteur privé est indispensable», a insisté le docteur Aïssatou Conté, la coordonnatrice du programme d’action de lutte contre le VIH au sein de l’organisation patronale.
Le taux d’infection au VIH parmi les travailleurs du secteur formel reflète la moyenne estimée au niveau national, soit environ un pour cent, un taux de séroprévalence relativement bas en Afrique de l’Ouest où la pandémie est désormais généralisée à l’ensemble de la population.
Pour les responsables sanitaires et patronaux, le Sénégal doit rester vigilant et ne pas obérer son développement économique et social en négligeant l’impact de la pandémie sur ses forces vives.
«Le Sénégal n’est pas à l’abri d’une flambée du fléau comme dans les autres pays, la pérennisation de la lutte devra passer par les entreprises», a expliqué le docteur Ibra Ndoye, qui coordonne les activités du Comité national de lutte contre le sida.
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