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Possible quarantaine pour les patients infectés par la TB ultrarésistante

Le gouvernement sud-africain a fait part de son inquiétude après l’apparition d’une tuberculose à bacilles ultrarésistants, dans un pays où le corps médical se bat pour freiner la propagation de l’épidémie de VIH/SIDA.

Cette nouvelle et virulente souche de tuberculose a causé la mort de 52 personnes dans la province sud-africaine du KwaZulu-Natal. Tous les patients étaient co-infectés par le VIH et la tuberculose à bacilles ultrarésistants (XDR-TB en anglais).

Comme la XDR-TB tue les personnes séropositives généralement dans les 16 jours qui suivent le diagnostic, la mise en quarantaine des patients infectés est désormais envisagée comme mesure de prévention.

Compte tenu des risques courus par l’ensemble de la population, il est urgent de revisiter les lois relatives à la politique de santé publique, qui autorisent l’isolement des personnes atteintes de la tuberculose, selon le professeur Mary Edginton, de l’école de médecine de l’Université de Witwatersrand, à Johannesburg.

«Les individus ont le droit de refuser de se faire soigner et ou d’être pris en charge par les services de santé. Mais un juste équilibre doit être trouvé entre l’intérêt de la nation et les droits de la personne lors d’épidémies extrêmement contagieuses, comme celle de la tuberculose à bacilles ultrarésistants», a-t-elle souligné.

Les Etats-Unis disposent d’une loi qui permet d’«incarcérer et de soigner de force» les patients tuberculeux dans l’intérêt de la population, a rappelé le professeur Edginton.

Une loi semblable existe en Afrique du Sud, mais cela fait plusieurs années qu’elle n’a pas été appliquée, a-t-elle ajouté.

Elle pourrait l’être depuis que les médecins ont confirmé, mercredi, l’apparition d’une nouvelle souche de tuberculose à Johannesburg.

Une femme contaminée a refusé de se faire hospitaliser faisant ainsi craindre une rapide propagation de l’épidémie de XDR-TB parmi les quatre millions d’habitants que compte la grande métropole, capitale économique du pays.

«Etant donné les graves conséquences sanitaires, des décisions ont été prises d’urgence afin de maîtriser la situation», a expliqué le département provincial de la santé dans un communiqué.

«Comme il s’agit d’un sérieux problème de santé publique, [nous nous] sommes référés à l’article 7 de la Loi sur la santé nationale, qui limite le droit de la personne afin de protéger l’ensemble de la population», a-t-il poursuivi.

Tout en saluant les efforts déployés par le gouvernement pour maîtriser la situation, Anita Kleinsmidt, maître de conférence en droit de la santé et bioéthique à l’Université de Witwatersrand a expliqué à PlusNews que «conformément à la loi sur la limitation des droits, la mise en quarantaine du patient est préconisée uniquement lorsque l’on est sûr qu’elle permettra d’obtenir le résultat escompté.»

Le gouvernement sud-africain a récemment rencontré des experts internationaux et régionaux de la santé afin de discuter des mesures à prendre pour endiguer la propagation de cette forme pratiquement incurable de tuberculose.

Il a également annoncé que des médicaments seraient distribués dès la semaine prochaine afin de soigner les malades atteints de cette infection pulmonaire mortelle.

Stavros Nicolaou, haut responsable d’Aspen Pharmacare, un laboratoire pharmaceutique sud-africain, a fait savoir qu’il était «en train de travailler avec le gouvernement afin d’accélérer le processus d’enregistrement de la Capreomycine et de l’acide para amino salicylique [importé de Hongrie] auprès du Conseil de contrôle des médicaments.»

On ne sait toujours pas si ces médicaments sont efficaces, mais selon Stavros Nicolaou, ils permettront de proposer davantage de possibilités de traitements aux personnes atteintes.

Le gouvernement a fait part de sa détermination à contrôler l’avancée de l’épidémie et l’état des patients. Les malades seront surveillés de très près au cours des prochains mois afin d’évaluer l’efficacité des médicaments.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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