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De ‘ABC’ à ‘DRC’

Pour une lutte efficace contre le VIH/SIDA et une meilleure prévention de l’infection, mieux vaut dans certains cas penser ‘DRC’ qu’ ‘ABC’, selon un nouveau rapport publié par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC, en anglais). Le rapport, qui a été rendu public lundi, suggère que la méthode dite ‘ABC’ qui prône l'abstinence, la fidélité et l'utilisation du préservatif devrait être remplacée par le programme ‘DRC’, qui encourage le retard des premiers rapports sexuels, la réduction du nombre de partenaires et l’usage constant du préservatif. Selon la SADC, si l’Afrique australe est l’épicentre de la pandémie mondiale de VIH/SIDA, c’est parce que les habitants de la région n’utilisent pas souvent de préservatifs, qu’ils ont des partenaires sexuels multiples et que très peu d’hommes sont circoncis –des études récentes semblent indiquer que les hommes circoncis pourraient être moins exposés à l’infection au VIH que les autres. Les auteurs du rapport ont indiqué que les activités sexuelles à haut risque, comme les aventures occasionnelles et les rapports sexuels avec des travailleuses du sexe, n’étaient plus la principale cause des nouvelles infections dans des pays comme l’Afrique du Sud, le Swaziland et le Botswana. A l’heure actuelle, ce sont les personnes qui ont des partenaires sexuels multiples et qui n’ont pas toujours des rapports protégés qui alimentent la propagation de l’épidémie, alors que les populations généralement considérées à haut risque, comme les prostituées, les mineurs et les chauffeurs routiers, savent désormais mieux se protéger du virus. Selon le rapport, en Ouganda, au Kenya et au Zimbabwe – des pays où le taux des nouvelles infections a récemment baissé – la propagation de la pandémie a pu être maîtrisée avec succès car les habitants ont réduit le nombre de leurs partenaires sexuels. «Les individus ne le savent pas toujours, mais lorsqu’ils [ou leurs partenaires] ont ne serait-ce que deux partenaires sexuels réguliers, ils mettent en jeu la vie d’un grand nombre de personnes, puisqu’il suffit qu’une seule personne soit contaminée pour faire courir des risques à l’ensemble des personnes qui appartiennent à ce réseau sexuel. En outre, c’est au cours des premières semaines qui suivent la contamination [la période ‘fenêtre’] que les risques de contamination sont les plus élevés», a rappelé le rapport. Les auteurs du rapport ont souligné que l’abstinence – qui a été longtemps présentée comme étant la façon la plus facile et la plus efficace pour ralentir la propagation de l’épidémie – n’était pas la solution miracle. «Promouvoir l’abstinence auprès des jeunes peut certes les inciter à retarder le début de leur activité sexuelle, mais une fois qu’ils deviennent sexuellement actifs et qu’ils ont des partenaires sexuels multiples ils demeurent confrontés au VIH», a expliqué le rapport. Le rapport a également indiqué que «les services de conseil et de dépistage volontaire n’avaient pas permis de modifier les comportement autant qu’il était espéré. Le conseil et le dépistage volontaire demeurent importants et font figure de point de départ de l’accès aux soins et au traitement.» Selon les estimations de la SADC, le taux de prévalence du VIH/SIDA enregistré chez les 15-49 ans en Afrique australe s’élève à 11 pour cent, contre seulement un pour cent dans le reste du monde. En outre, la région abrite 40 pour cent de la population séropositive mondiale, et 37 pour cent des nouvelles infections enregistrées au cours de l’année 2005 ont eu lieu dans cette partie du globe. Des chiffres qui inquiètent les activistes de la lutte contre le sida. De plus, ces derniers accusent les gouvernements des pays d’Afrique australe de s’être engagés trop peu et trop tard dans la lutte contre la propagation de la pandémie. En 2003, environ 5,3 millions d’adultes porteurs du virus vivaient en Afrique du Sud, le pays le plus riche du continent, soit environ une personne âgée entre 15 et 49 ans sur cinq. Le rapport a également souligné que les facteurs sociaux et structurels, comme les importants mouvements de population, les écarts de richesse, les facteurs culturels et l’inégalité entre les sexes, qui exposent tout particulièrement les femmes aux dangers du sida, avaient favorisé la propagation de la maladie dans l’ensemble de la région. Les auteurs du rapport ont présenté la circoncision masculine comme un moyen efficace pour lutter contre la pandémie, ils se sont fondés sur les résultats d’une étude qui a été récemment menée selon lesquels l'ablation du prépuce était capable de réduire de 60 à 75 pour cent les risques de transmission du virus de la femme à l'homme. Des enquêtes ont en effet prouvé que la face interne du prépuce était constituée de cellules particulièrement sensibles au VIH. «La circoncision masculine ne suffit pas à elle seule pour enrayer la pandémie de sida, et les hommes circoncis doivent continuer à utiliser des préservatifs et à réduire le nombre de leurs partenaires sexuels», a rappelé la SADC. «Cependant, si un plus grand nombre d’hommes était circoncis, cela réduirait fortement le nombre de nouvelles infections au sein de l’ensemble de la population», a-t-elle conclu, tout en rappelant que davantage de recherche dans le domaine était nécessaire.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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