NAIROBI
Le gouvernement kenyan a cédé à la pression exercée par la société civile et a rejeté le projet d'amendement de loi qui risquait de compliquer l’importation de médicaments antirétroviraux (ARV) génériques à moindre coût dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Martha Karua, ministre de la Justice, a déclaré jeudi dernier devant le parlement que les amendements de la loi sur la propriété industrielle n’aideraient ni le gouvernement ni la population kényane – des propos rapportés par le quotidien The Daily Nation.
Si la loi avait été amendée, le Kenya n’aurait pu importer la version générique d’un médicament qu’après avoir reçu «l’accord explicite» du détenteur du brevet.
La loi actuellement en vigueur autorise «l’importation parallèle», c’est-à-dire qu’elle permet à la fois l’importation de produits brevetés et de leurs copies.
Un amendement semblable avait été proposé en 2002, puis également rejeté.
«Nous sommes ravis de la décision qui a été prise. Nous allons pouvoir continuer à acheter les médicaments les moins chers possibles», s’est réjoui James Kamau, coordinateur du Mouvement pour l’accès au traitement (TAM, en anglais) au Kenya.
Cette décision «est synonyme de vie pour des milliers de Kenyans, qui n’ont pas les moyens d’acheter les médicaments brevetés», a-t-il ajouté
La Coalition de la société civile sur le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme a organisé la semaine dernière une manifestation dans les rues de Nairobi, la capitale, pour protester contre ces amendements.
Selon la Coalition, si la loi avait été amendée, cela aurait eu des conséquences dramatiques sur la vie des personnes séropositives, qui auraient dû payer jusqu’à 1 000 pour cent plus cher leur traitement ARV.
Quelque 70 000 Kenyans suivent actuellement une thérapie ARV, mais on estime à 200 000 le nombre de malades qui en auraient besoin.
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