Selon un rapport rendu public par le ministère sud-africain de la Santé vendredi, le taux de prévalence du VIH a enregistré une légère hausse en 2005 en Afrique du Sud, le deuxième pays le plus touché au monde par la pandémie de sida après l’Inde.
Les résultats de cette ‘enquête de séroprévalence VIH et syphilis parmi les femmes qui consultent les services de santé prénatale’, menée en 2005 par le ministère de la Santé, ont révélé que 30,2 pour cent des femmes enceintes étaient infectées au VIH, contre 29,5 pour cent en 2004, une faible augmentation qui serait «caractéristique d’une stabilisation de l’épidémie», selon les autorités.
Sur les 5,54 millions de personnes qui vivent avec le VIH en Afrique du sud – un pays de 46,6 millions d’habitants -- 4,9 millions de personnes ont entre 15 et 49 ans ; plus de 235 000 personnes ont 14 ans ou moins.
Les femmes enceintes âgées entre 25 et 29 ans sont les plus touchées par la pandémie, avec un taux d’infection de 40 pour cent. Les auteurs du rapport ont néanmoins noté une baisse encourageante du taux de prévalence parmi les femmes de moins de 20 ans.
«Cela prouve que les plus jeunes ont changé leurs comportements, qu’ils ont cessé de se livrer à des comportements sexuels à risque, en étant notamment fidèles à leur partenaire», a précisé le rapport, ajoutant que «ces progrès doivent être encouragés afin que le nombre de grossesses précoces puisse également chuter».
La région la plus affectée est celle du KwaZulu Natal, dans l’est du pays, où sont recensés 39,1 pour cent des cas, et la moins touchée celle de l'Eastern Cape, dans le sud-est avec 15,7 pour cent du total.
L'enquête s'est également intéressée à la syphilis, une infection sexuellement transmissible, dont le taux de prévalence à l'échelle nationale est estimé à 2,7 pour cent en 2005. Ce chiffre est également en légère hausse par rapport à celui enregistré l’année dernière et établi à 1,6 pour cent.
Les enquêtes annuelles menées depuis 1990 auprès des femmes enceintes par le gouvernement rendent compte de la situation générale de la pandémie en Afrique du Sud.
Cependant, un rapport publié par l'Institut sud-africain des relations raciales (SAIRR) a tiré la sonnette d’alarme, insistant sur le fait que la réponse nationale au VIH/SIDA demeurait inadaptée.
«Les autres pays [de la région] sont parvenus à réduire leur taux de prévalence du VIH/SIDA, alors que l’Afrique du Sud continue à afficher le taux d’infection le plus élevé. Cette situation est inquiétante», a déclaré Marco MacFarlane, chercheur auprès du SAIRR, à l’Association de la presse africaine.
L’année dernière, le ministère de la Santé a estimé qu’entre 6,29 millions et 6,57 millions de personnes étaient porteuses du virus en 2004 – un chiffre qui a été depuis revu à la baisse. Le ministère a justifié cette différence en mentionnant les récentes «améliorations du système de surveillance du VIH».
Le rapport, en anglais