LUSAKA
Puisque peu de personnes se rendent dans les services de conseils et de dépistage volontaire (CDV), le gouvernement zambien a instauré une journée nationale de dépistage du VIH afin d’encourager la population à connaître son statut sérologique.
Vendredi prochain, l’ensemble des services sanitaires et des ONG d’aide humanitaire proposeront gratuitement des tests de dépistage du VIH/SIDA dans les 73 districts du pays, une initiative qui sera renouvelée chaque année, selon Ben Chirwa, directeur du Conseil national de lutte contre le sida.
«Cela fait près de vingt ans que les laboratoires de dépistage du VIH ont ouvert leurs portes, mais encore trop peu de gens s’y rendent. Sur une population de plus de 10 millions d’habitants, seulement 13 pour cent (soit moins de 1,5 millions de personnes) ont subi un test de dépistage du VIH», a-t-il affirmé.
«C’est très inquiétant, surtout que la plupart des gens ne se font dépister que lorsqu’ils tombent très malades. Nous espérons que la journée nationale de dépistage va aider à changer la situation», a ajouté M. Chirwa.
Selon Nomsa Sibande, une scientifique du programme zambien de lutte contre la tuberculose associée au sida (Zambart), la stigmatisation demeure l’obstacle majeur : pour les Zambiens, le VIH/SIDA est toujours associé à la promiscuité sexuelle, et les personnes séropositives sont souvent rejetées, notamment dans les zones rurales.
Les femmes, la population la plus touchée par l’épidémie, seraient ainsi réticentes à l’idée de se faire dépister, de peur d’être rejetées par leur mari ou leur partenaire.
La Zambie affiche un taux de prévalence de 16 pour cent et, selon le ministère de la Santé, 1,2 million de personnes vivraient avec le virus.
Ben Chirma a dit espérer que la journée nationale de dépistage incitera plus de 50 000 personnes à se faire dépister, permettant ainsi aux responsables du gouvernement de réestimer le taux d’infection.
«Le conseil et le dépistage volontaire sont indispensables pour la prévention, le traitement, les soins et le soutien, car lorsque les gens connaissent leur statut sérologique, ils prennent des décisions éclairées qui leur permettent d’éviter de contaminer leurs partenaires ou de vivre positivement avec le virus», a expliqué Ben Chirwa.
Virgina Bond, anthropologue médicale auprès du Zambart, a souligné que «ces services devaient être améliorés si les gens venaient plus nombreux se faire dépister.»
La journée nationale de dépistage intervient un an exactement après que le gouvernement zambien a commencé de distribuer gratuitement des ARV dans les services de santé publique.
Bien que son objectif était de proposer gratuitement des ARV à 100 000 personnes d’ici la fin de l’année 2005, seulement 60 000 des 250 000 Zambiens qui ont besoin d’un traitement y ont actuellement accès.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions