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Du théâtre pour donner un visage au VIH/SIDA

‘In the Continuum’ est une pièce de théâtre mettant en scène Abigail, une Zimbabwéenne de classe moyenne qui travaille comme présentatrice de journal télévisé et Nia, poète en herbe d’un quartier défavorisé de Los Angeles, deux femmes très différentes mais que leur séropositivité a rapprochées. Au cours de leur vie, elles ont toutes deux éprouvé les mêmes sentiments : elle sont passées d’un état de déconcertation et d’incrédulité à un état de colère envers leur partenaire pour avoir été contaminées. Puis, elles ont craint que leur partenaire ne les accuse et ne les rejette. Au cours de leur troisième année d’études théâtrales à l’université de New York, Danai Gurira (Abigail) et Nikkole Slater (Nia) ont travaillé ensemble sur la composition de la pièce. Nikkole Slater, qui est née à Los Angeles, a expliqué qu’elle avait décidé de travailler sur la pièce après avoir entendu à la radio que la principale cause de mortalité des femmes afroaméricaines âgées entre 25 et 34 ans était le sida. «J’étais bouleversée d’apprendre cela et je me suis demandée pourquoi je n’entendais pas davantage parler de ces personnes qui mouraient», a témoigné Nikkole Slater. «Chaque fois que l’on entend parler du VIH/SIDA aux Etats-Unis, cela concerne principalement la communauté homosexuelle, alors que les homosexuels ne représentent plus la population la plus touchée par ce fléau.» Danai Gurira, elle, a grandi au Zimbabwe à une époque où le VIH/SIDA faisait déjà des ravages dans son entourage. «J’étais très énervée contre certains problèmes culturels qui, selon moi, n’étaient pas abordés, comme par exemple la question du pourcentage élevé de femmes mariées qui ont été contaminées par leur mari, la manière dont l’adultère était toléré et les répercussions que cela avait sur les statistiques du VIH/SIDA dans le pays», s’est-elle souvenu. Puis, une fois adolescente, Danai Gurira est partie vivre aux Etats-Unis, où elle fut choquée par le manque de connaissances de la population américaine sur la situation de la pandémie en Afrique. «J’avais vraiment envie de raconter l’histoire d’une femme africaine d’aujourd’hui, de présenter les problèmes culturels de mon pays, d’exposer les statistiques du VIH/SIDA au public occidental et de donner un visage au virus», a-t-elle expliqué. Danai Gurira et Nikkole Slater ont toutes deux voulu étudier le silence qui entourait la maladie. Elles ont créé leur personnage chacune de leur côté, puis elles ont mis leur travail en commun afin de pouvoir monter une pièce de théâtre. «Chaque parallélisme était comme un cadeau», a déclaré Danai Gurira. «Ce sont exactement ces parallélismes qui rendent la pièce si forte et intéressante à la fois pour un public américain et africain.» La pièce s’ouvre sur le personnage d’Abigail qui fait tout son possible pour satisfaire les attentes de la société en étant une bonne épouse et une bonne mère. Après sa deuxième grossesse, Abigail découvre sa séropositivité et l’illusion d’un mariage parfait s’écroule. Les rêves de Nia se sont également rapidement envolés lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte et séropositive alors qu’elle se voyait mener une vie heureuse aux côtés de son petit ami joueur de basket-ball. A la fin de la pièce, Abigail et Nia sont toujours confrontées à la peur d’être stigmatisées et sont en quête de courage afin de révéler leur séropositivité à leur famille et aux hommes qui les ont contaminées. «Le message que nous essayons de faire passer à la fin de la pièce concerne la possibilité qu’ont ces femmes de devenir des héroïnes au sein de leur communauté à condition qu’elles prennent la parole», a expliqué Danai Gurira. Après une tournée couronnée de succès à New York l’année dernière, la pièce a été jouée à Harare, où elle a également reçue un bon accueil. «Au Zimbabwe, on parle de cela [le VIH] tout le temps, cela fait partie de la vie, mais il est rarement mis en scène», a souligné Danai Gurira. «Le message est très superficiel, on dit à la population que ‘le sida tue’ et on lui distribue des préservatifs. Cependant, les questions culturelles sont rarement abordées.» La pièce entame sa dernière semaine de tournée africaine et est en répresentation au Market Theatre de Johannesburg, en Afrique du Sud. Après une tournée aux Etats-Unis, Danai Gurira et Nikkole Slater espèrent pouvoir de nouveau jouer en Afrique. Pour de plus amples informations: www.markettheatre.co.za

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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