JOHANNESBURG
Afin de freiner la propagation du VIH/SIDA, les activistes sud-africains ont demandé que la prostitution soit dépénalisée, afin que les professionnelles du sexe puissent être protégées et soignées.
«En pénalisant la prostitution, le gouvernement fait courir des risques accrus d’infection à ces hommes et à ces femmes. En outre, il expose les professionnelles du sexe à la violence», a expliqué Nathan Geffen, porte-parole de Treatment Action Campaign (TAC), un groupe de pression engagé dans la lutte contre le VIH/SIDA.
Selon Nathan Geffen, qui a participé à la première ‘Journée internationale de défense des droits des professionnelles du sexe’ début mars dans la ville côtière de Cape Town, cette journée de soutien était nécessaire afin de mettre un terme aux violences physiques et aux abus sexuels auxquels sont confrontées les professionnelles du sexe.
En considérant la prostitution comme une profession illégale, le gouvernement entrave les efforts de prévention du VIH/SIDA au sein de cette population à hauts risques : il est en effet difficile pour les professionnelles du sexe d’avoir accès à l’information et aux services sanitaires en raison de l’interdiction et de la stigmatisation qui frappe leur activité.
«Les professionnelles du sexe ne sont souvent pas en mesure de négocier l’utilisation du préservatif avec leurs clients. Par conséquent, une dépénalisation de la prostitution permettrait à ces hommes et femmes de bénéficier d’une protection légale et d’améliorer leurs conditions de travail», a-t-il ajouté.
Pour les organisateurs de cette journée, membres de Sex Worker Education and Advocacy Taskforce (SWEAT), la dépénalisation de la prostitution encouragerait également les professionnelles du sexe à promouvoir la prévention du sida et du sexe à moindres risques auprès de leurs collègues et de leurs clients.
Ils estiment également que les problèmes de violence et de harcèlement pourraient être résolus par une modification de la loi.
«En Afrique du Sud, les professionnelles du sexe travaillant dans la rue sont sans cesse harcelées ou arrêtées. La loi sur les crimes sexuels considère la prostitution comme un délit, mais ce sont des décisions municipales qui sont utilisées lors des arrestations des professionnelles du sexe», a expliqué Jayne Arnott, directrice du SWEAT.
Jayne Arnott a reconnu que la police y recourait parfois trop souvent, les professionnelles du sexe pouvant être arrêtées jusqu’à cinq fois par mois. «Elles subissent des abus sexuels de la part des officiers de police, qui demandent des faveurs sexuelles en échange d’un arrêt des poursuites judiciaires.»
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