JOHANNESBURG
Pour que la baisse du taux de prévalence du VIH/SIDA constatée au Zimbabwe en 2005 se confirme, les jeunes du pays doivent s'engager davantage dans la lutte contre la pandémie, a plaidé le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
Le Zimbabwe, qui figure parmi les pays les plus touchés par la pandémie, est l'une des premières nations africaines à enregistrer une baisse significative du taux d'infection au VIH, selon les Nations unies: il est ainsi passé de 24,6 pour cent en 2003 à 20,1 pour cent en 2005.
Une enquête épidémiologique intitulée 'Evidence for HIV decline in Zimbabwe' (Preuves de la baisse du VIH au Zimbabwe), publiée l'année dernière par le Programme commun des Nations unies sur le sida, Onusida, a conclu que cette baisse du taux de prévalence du VIH était en partie liée à une baisse du nombre de nouvelles infections parmi les jeunes.
En dépit de ces résultats encourageants, l'Unicef a tiré la sonnette d'alarme, estimant que la mise à profit des bénéfices de cette victoire dépendrait de la manière dont la société encourageait les jeunes, la catégorie de population la plus exposée au virus, à participer à la lutte contre le VIH/SIDA.
«Lorsque les communautés et les familles décideront de parler ouvertement des dangers de la pandémie à leurs enfants, davantage de jeunes s'engageront dans la lutte contre le virus», a affirmé James Elder, porte-parole de l'Unicef.
M. Elder a émis l'espoir que le programme 'Young People We Care' (YPWC) de l'Unicef, qui vient d'être étendu à une province supplémentaire, permettra d'encourager les jeunes du pays à faire passer le message 'Se protéger soi-même'.
«L'objectif est d'encourager les jeunes à s'occuper davantage des personnes vivant avec le virus, tout en prenant part à des activités qui réduiront la transmission du virus parmi leurs pairs et qui briseront les tabous qui accompagnent le VIH/SIDA», a affirmé M. Elder pour définir le rôle de YPWC.
Dans le cadre du projet YPWC, quelque 7 000 jeunes volontaires accompagnent les facilitateurs de l'Unicef qui se rendent dans les foyers affectés par le virus afin de leur prodiguer des soins. Plus de 5 000 personnes bénéficient du soutien et de l'aide des volontaires.
Pendant que les facilitateurs soignent les malades, les jeunes, eux, s'occupent des tâches ménagères et apportent un soutien psychologique à des jeunes qui ont perdu leurs parents à cause du sida.
Mais selon le Family AIDS Caring Trust (FACT), une ONG qui travaille avec la jeunesse, il reste beaucoup à faire pour convaincre ces jeunes de participer à la lutte.
«A part au sein de quelques organisations dévouées, l'accent est trop rarement mis sur le rôle que peuvent jouer les jeunes en tant que pairs éducateurs et promoteurs de changements comportementaux», a regretté Bertha Mukome, porte-parole de FACT.
Un avis que partage l'Unicef : «Une jeunesse informée, innovante et moderne est essentielle pour l'avenir du Zimbabwe», a estimé le docteur Festo Kavishe, représentant de l'Unicef dans le pays.
«Préparez [les jeunes] dès maintenant à lutter contre le sida et l'on pourrait voir le Zimbabwe atteindre son réel potentiel. Ignorez-les, et la plus grande partie du travail effectué jusqu'à aujourd'hui sera réduit à néant», a-t-il plaidé.
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