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Accélérer l’accès au traitement du sida, mais pas à n’importe quel prix

Au moment où le gouvernement zambien dresse un bilan des progrès accomplis en matière de distribution de traitements antirétroviraux (ARV) au cours de l’année 2005, des voix s’élèvent pour souligner que la quantité ne doit pas primer sur la qualité. Le gouvernement zambien s’était fixé l’objectif de fournir des traitements à 100 000 personnes séropositives avant la fin de l’année 2005. Mais deux mois après la date butoir, environ la moitié d’entre elles bénéficie de ces traitements qui prolongent et améliorent la vie des personnes vivant avec le virus. «Selon les données compilées, en novembre dernier, 43 771 personnes suivaient un traitement ARV. Cependant, lorsque l’ensemble des centres du pays nous auront envoyé leurs rapports, nous devrions atteindre les 50 000», a indiqué le docteur Albert Mwango, coordinateur national du programme gouvernemental de traitement antirétroviral du Central Board of Health (CBoH). Bien qu’il n’ait pas atteint son objectif, le pays a fourni de gros efforts. «La Zambie est arrivée à atteindre la moitié de son objectif, ce qui est déjà un exploit, si l’on considère les divers défis auxquels le pays est confronté en matière de système de santé», a-t-il souligné. Selon les projections du CBoH, chaque année, 85 000 personnes séropositives supplémentaires devraient avoir besoin d’un traitement. Pourtant, en raison d’une pénurie de médicaments ARV ces dernières semaines, aucun nouveau patient n’a pu commencer un traitement, a indiqué le docteur Mwango. «Le processus d’approvisionnement est déjà en cours mais il se pourrait que nous ne recevions pas les médicaments avant le milieu de l’année», a-t-il dit. «Cependant, nous avons assez de médicaments pour les personnes qui suivent déjà un traitement». Des activistes de la lutte contre l’épidémie se demandent si la précipitation avec laquelle le gouvernement a voulu atteindre son objectif ne serait pas la cause de la pénurie de médicaments, comme le pays en a déjà connu par le passé. En 2004, le docteur Brian Chituwo, qui était à l’époque le ministre zambien de la Santé, avait reconnu devant le Parlement que les stocks de Triomune-30, une combinaison à dose fixe de névirapine, de lamivudine et de stavudine, étaient épuisés. Clément Mfusi, coordinateur du réseau de personnes vivant avec le VIH/SIDA en Zambie (NZP+), a estimé que le gouvernement devait s’occuper davantage des personnes qui étaient déjà sous traitement plutôt que de vouloir augmenter à tout prix le nombre de personnes sous traitement. «La Zambie a fait du bon travail [en augmentant le nombre de patients sous traitement], mais elle doit intensifier ses efforts pour améliorer les systèmes d’aide aux personnes qui suivent déjà un traitement», a plaidé M. Mfusi. Sansa Myint, responsable du programme VIH/SIDA de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Zambie, a reconnu que l’objectif ‘3 fois 5’ fixé par l’OMS -fournir des ARV à trois millions de personnes vivant dans les pays en développement d’ici fin 2005- était un objectif ambitieux. Cela a néanmoins permis de mobiliser les parties concernées par la lutte contre le VIH/SIDA et de les inciter à combattre la pandémie, même s’il y a encore des progrès à accomplir notamment dans le domaine du suivi des patients et des systèmes d’information, a-t-elle ajouté. «En Zambie, les systèmes de santé sont confrontés à de nombreux défis. En outre, le VIH/SIDA a ajouté un poids énorme sur des systèmes de santé déjà en mauvais état», a indiqué le docteur Mwango. Par exemple, il était très difficile d’obtenir des informations, depuis le bureau national, sur la situation dans les différents districts du pays, et rien n’a été entrepris pour améliorer le système d’échange d’informations. Le docteur Mwango a expliqué qu’un nouveau système de gestion de l’information sanitaire (HIMS), adopté par l’ensemble des partenaires, avait été mis en place, permettant la mise à jour quotidienne des données relatives aux ARV, recueillies sur l’ensemble du territoire. «Les programmes de traitement ARV sont également confrontés au manque de personnel sur le terrain. Il s’agit là d’un problème qui doit être résolu, dans la mesure où le peu de personnel que nous avons, part, une fois formé, vers d’autres pays», a-t-il noté. Entre 20 et 30 centres sanitaires supplémentaires vont ouvrir leurs portes d’ici 2007 et permettre d’élargir la distribution d’ARV. «Certains centres sanitaires, situés dans les zones rurales des neuf provinces, vont bientôt dispenser des services de traitement ARV», a fait savoir le docteur Mwango. Le docteur Brian Chituwo a rappelé la volonté affichée en juillet dernier par le gouvernement de supprimer le principe de la participation financière des patients pour l’accès au traitement ARV. La mise en place de cette nouvelle politique a cependant enregistré des retards dans les centres sanitaires situés en dehors de la capitale Lusaka.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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