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Les forces armées s’attaquent au sida dans leurs rangs

La propagation du VIH/SIDA parmi les militaires est un phénomène que les forces armées africaines ont longtemps préféré étouffer, considérant cette discrétion comme un impératif de sécurité nationale. Mais face à la réalité, elles ont décidé d’unir leurs forces pour réagir. Des experts civils et militaires de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), qui regroupe 13 pays d’Afrique australe et de l’Est, se sont réunis la semaine dernière à Windhoek, la capitale namibienne, pour aborder plus ouvertement ce sujet sensible et réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour apporter une réponse régionale au VIH/SIDA dans le secteur de la défense. «L’affaiblissement des forces africaines de défense nationale pourrait remettre en question les efforts entrepris pour mettre en place des institutions publiques efficaces et crédibles», a déclaré Angela Ndinga-Muvumba, une chercheuse du Centre pour la résolution des conflits (CCR), une institution à vocation continentale basée en Afrique du Sud qui a participé à l’organisation de cette rencontre. «Dans la mesure où de nombreux pays membres de la SADC affichent un taux de prévalence d'au moins 25 pour cent, un grand nombre de soldats de ces pays sont confrontés au VIH/SIDA», peut-on lire dans le document préparatoire de la réunion de Windhoek, rédigé par le CCR et l’université de Namibie. Plusieurs études ont montré que les militaires, parce qu’ils vivent souvent de longues périodes loin de leur foyer et de leur partenaire, sont considérés comme des groupes à risques car particulièrement vulnérables à l’infection au VIH. Les rares études menées au sein des armées africaines ont révélé que les taux de prévalence du VIH parmi les soldats étaient plus élevés qu’au sein du reste de la population. En Afrique du Sud, ce taux d’infection parmi les militaires est estimé à 23 pour cent, contre 21,5 pour cent pour l’ensemble de la population. Depuis le début des années 1980, les forces armées africaines sont conscientes de l’existence du sida, mais elles ne disposent ni des ressources nécessaires ni d'un cadre politique adéquat pour affronter le problème, a révélé Martin Rupia, chargé du projet MilAIDS, un programme de recherche sur le sida et les militaires de l’Institut d’études stratégiques de Pretoria, la capitale sud-africaine. De manière générale, les forces armées des pays de la région ont tenté de limiter le problème en écartant –officieusement- du processus de recrutement les candidats séropositifs. Mais elles ne sont pas parvenues à protéger les jeunes soldats de l’infection au VIH, tandis que toute tentative pour évaluer l’impact de l’épidémie dans ses rangs était considérée avec suspicion. «Le pas a désormais été franchi», a affirmé Martin Rupia. L’engagement pris par l’organe de la SADC chargé de la politique, de la défense et de la sécurité de reconnaître le sida comme étant un problème pour lequel les forces armées ont besoin d’aide devrait permettre de faire des militaires des «agents de changement» au sein de la société, a-t-il espéré. «Au nom de la SADC, nous nous engageons à intégrer le problème du sida aux initiatives mises en place par l'organe chargé des questions de sécurité», a annoncé vendredi dernier Victor Simunja, le vice-ministre namibien de la Défense, dont le pays préside actuellement cet organe. «Cette année marquera le début de la mise en oeuvre du plan stratégique indicatif conçu par cet organe [de sécurité] (SIPO).Le problème du sida sera intégré dans ce plan», a-t-il ajouté, à l’occasion de la clôture de la rencontre d’experts de Windhoek. En tant que présidente de l’organe de la SADC pour la politique, la défense et la sécurité, la Namibie établira un plan d'action qu'elle «partagera avec les autres états membre de la SADC», a déclaré Adekeye Adebajo du CCR. «[Ce plan] sera transmis aux chefs de gouvernement lors du sommet annuel de la SADC en août prochain.» Bien que les forces de l'armée de la région fassent faire le test de dépistage du VIH/SIDA à leurs effectifs, elle n'ont pas les moyens de conseiller les soldats séropositifs et de leur proposer une meilleure alimentation ou des soins à domicile. Comme les autorités militaires semblent désormais prêtes à parler davantage du sida, des programmes permettant de mieux s’attaquer au problème devraient pouvoir être mises en place via le SIPO, a conclu Adekeye Adebajo.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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