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Les publicités mensongères sur le sida inquiètent

La publication dans des journaux d’encarts publicitaires permet à la médecine traditionnelle d'attirer une plus large clientèle mais les affirmations extravagantes de certains prétendus guérisseurs du sida inquiètent de plus en plus au Mozambique. L’un de ces encarts affirme par exemple que «des guérisseurs traditionnels ayant travaillé en Afrique et en Europe disposent désormais de médicaments antirétroviraux africains qui permettent de soigner les personnes souffrant de diverses maladies comme le sida, la tuberculose, l'asthme, les hémorragies, la mycose, l'anémie, la blennorragie, la syphilis et la paralysie». «Ils peuvent également trouver des solutions aux problèmes de couple, de malchance, de chômage, de promotion de carrière», poursuit le texte. Certains journaux, comme l'hebdomadaire indépendant "Savana", ont refusé de publier ces publicités. «Nous ne publions pas de telles déclarations avant qu'elles n’aient été vérifiées au préalable par des scientifiques», a expliqué Fernando Gonçalves, l’éditeur de Savana. «Dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA, nous ne pouvons pas accepter de publier une publicité qui décevrait l’opinion publique». Aurélio Morais, le porte-parole de l’association mozambicaine de la médecine traditionnelle (Ametramo, en portugais) partage le point de vue de Fernando Gonçalves. «Tout tradipraticien qui prétend pouvoir soigner les personnes vivant avec le VIH/SIDA est un charlatan», a-t-il affirmé. «Avant de faire de la publicité, la personne qui ‘peut soigner le sida’ doit nous rencontrer pour discuter et avant tout partager ses expériences». Aurélio Morais a demandé à ce que l'on mette un terme à ce genre de publicité. «Qu'un guérisseur fasse de la publicité pour ses services et qu’il indique son adresse est une chose, mais qu'il mentionne de but en blanc qu’il peut soigner les personnes atteintes du sida en est une autre», a-t-il ajouté. Ametramo a formé ses membres à la prévention et au traitement du VIH/SIDA pour compléter le travail accompli par la médecine occidentale. Une question en débat au sein des rédactions Almiro Santos, le directeur de l’hebdomadaire sportif Desafio, a souligné que tous les guérisseurs n’exagéraient pas forcément. Ceux qui réussissent à soigner des infections liées au VIH doivent être soutenus, a-t-il estimé, et ils ne doivent pas être confondus avec ceux qui prétendent avoir des remèdes miracles, «car ces gens-là sont des opportunistes». Alexandre Chiure, représentant de la rédaction du quotidien “Diário de Moçambique” à Maputo, la capitale mozambicaine, s’est montré plus prudent en ce qui concerne une interdiction définitive de tels encarts publicitaires, car ils contribuent à la survie des journaux et offrent un service public. «Nous ne devons pas interdire ce genre de publicité car certaines personnes s'intéressent à la médecine traditionnelle», a-t-il plaidé. «La plupart des habitants du Mozambique sont nés et ont grandi avec ces pratiques et ils croient en leurs pouvoirs». Comme aucune loi ne régule la médecine traditionnelle au Mozambique, les auteurs de publicité mensongère ne sont pas inquiétés. «Les guérisseurs traditionnels doivent, certes, pouvoir faire de la publicité pour les domaines dans lesquels ils travaillent», a dit Felisbela Gaspar, une biologiste qui travaille auprès du département des plantes médicinales et de la médecine traditionnelle de l'Institut national de la santé. «Mais lorsqu'ils disent qu’ils peuvent soigner les personnes atteintes du VIH/SIDA, non seulement ils mentent mais en plus ils jouent avec la vie des gens», a-t-elle déploré. Le Conseil national de lutte contre le sida s’inquiète également des journaux qui encouragent la publicité mensongère. Diogo Milagre, le directeur exécutif adjoint du Conseil, a ainsi demandé au gouvernement d’intervenir. Bien que les journaux ne soient parvenus à aucun consensus, «les éditeurs prêtent plus d’attention au problème, et par conséquent, ces publicités sont moins fréquentes dans les journaux qu'auparavant», a indiqué Fernando Gonçalves. Pourtant, dans les rues de Maputo, les affiches vantant les mérites de prétendus experts capables de soigner les personnes atteintes d'impuissance sexuelle, du VIH/SIDA, de blennorragie ou de diabète sont toujours courantes.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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