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Le président limoge son Premier ministre, mais le différend continue

Il aura fallu moins d’un mois pour voir voler en éclat la fragile cohabitation politique en Guinée Bissau.

Le nouveau président de cet Etat d’Afrique de l’ouest, Joao Bernardo Vieira, a annoncé le week-end dernier la dissolution du gouvernement dirigé par son rival, le Premier ministre Carlos Gomes Junior.

« Les conflits entre certaines institutions, notamment celui qui oppose le gouvernement à quelques services de base, entravent le bon fonctionnement de l’Etat », a déclaré M. Vieira dans un décret publié dans la nuit de vendredi dernier, accusant son rival politique d’être incapable de payer les salaires des fonctionnaires et de relancer l’économie.

Les deux hommes étaient à couteaux tirés depuis des mois. Durant la campagne électorale, Gomes Junior avait traité M. Vieira de « bandit et de mercenaire qui a trahi son peuple ». Plus tard, il avait refusé de reconnaître l’ancien chef d’Etat militaire comme étant le nouveau président de la république. M. Vieira, quant à lui, avait omis de mentionner le nom du Premier ministre lors de son discours d’investiture.

Et après le décret de ce week-end notifiant le limogeage du Premier ministre, les dissensions sont encore plus grandes.

Gomes Junior, qui occupe les fonctions de Premier ministre depuis les élections législatives de l’année dernière, a indiqué qu’il ne quitterait pas son poste. Se basant sur les dispositions de la Constitution, il a rappelé que celle-ci exige que le nouveau Premier ministre soit choisi dans les rangs du parti majoritaire, le Parti pour l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap-Vert (PAIGC).

"Je suis le premier secrétaire du parti majoritaire et la Constitution stipule que je dois être le Premier ministre", a-t-il déclaré lundi à sa sortie d’une réunion au palais présidentiel. "Je suis celui que le parti a choisi pour diriger le gouvernement de ce pays."

Si le président et le parti au pouvoir ne parviennent pas à s’entendre sur le choix d’un candidat pour le poste de Premier ministre, la Constitution stipule que le président doit dissoudre l’assemblée nationale et organiser des élections dans un délai de 90 jours, une solution que M. Viera hésite à appliquer.

Ce dernier incident dans le différend qui oppose M. Vieira au Premier ministre, M. Gomes, intervient à un mauvais moment pour la Guinée Bissau, un pays qui tente désormais de projeter une image de stabilité pour obtenir l’aide nécessaire à la reconstruction de l’économie et de ses infrastructures ravagées par des années de combat et de négligence, depuis la guerre civile de 1998-99.

Des représentants du Fonds monétaire international (FMI) sont arrivés samedi à Bissau, la capitale de la Guinée Bissau, le sixième pays le plus pauvre de la planète, et une table ronde des bailleurs internationaux est prévue Bruxelles en décembre.

Peu de temps après l’annonce du décret présidentiel de vendredi soir, des soldats étaient déployés autour des différents ministères du pays. Bien que les troupes se soient retirées, les services gouvernementaux étaient restés fermés lundi.

M. Vieira a rencontré lundi les représentants du parti au pouvoir, le PAIGC, et du Forum de la convergence pour le développement (FCD), une coalition des partis de l’opposition, avant le nomination officielle du nouveau Premier ministre.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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