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Les prix des ARV s’envolent alors que la crise économique se durçit

Les personnes vivant avec le VIH/SIDA au Zimbabwe chancellent sous le poids de l’augmentation du prix des traitements contre le sida, qui a été multiplié par quatre en l’espace de trois mois. En juillet déjà, une première augmentation avait fait passer le prix d’une combinaison d’antirétroviraux (ARV) de 200 000 dollars zimbabwéens (7,7 dollars américains) à 450 000 dollars zimbabwéens (17 dollars). Désormais, ces traitements coûtent, dans la plupart des pharmacies, 1,2 millions de dollars zimbabwéens, soit 46 dollars. Les activistes ont prévenu que, dans le climat économique actuel, ces augmentations de prix pouvaient avoir des conséquences graves pour les patients qui suivent ce traitement, censé prolonger leur espérance de vie. Le Zimbabwe, le quatrième pays le plus infecté au VIH au monde, connaît une crise économique sévère, qui se traduit par de sérieuses pénuries de combustible et de nourriture dues à des sécheresses récurrentes et à la désorganisation de la production agricole entraînée par le programme gouvernemental de redistribution des terres. «Les gens renoncent à [leurs] médicaments – ils doivent choisir entre manger et éduquer leurs enfants ou prendre des ARV. Il est de plus en plus difficile d’obtenir des denrées de base… les ARV sont bien bas sur la liste des priorités», a déclaré Lynde Francis, qui dirige Le Centre, une organisation non-gouvernementale qui prend en charge 4 500 personnes. Mme Francis a prévenu que les personnes qui arrêtaient leur traitement parce qu’elles n’avaient plus les moyens d’acheter les médicaments mettaient leurs vies en danger. «Ces médicaments doivent être pris quotidiennement…. N’importe quel arrêt peut entraîner une résistance [aux ARV]», a-t-elle noté. Cependant, le ministre zimbabwéen de la Santé et du Bien-être de l’enfant, David Parirenyatwa, a déclaré à PlusNews que le programme gouvernemental de prise en charge continuait à vendre ses médicaments au même prix – 50 000 dollars zimbabwéens, soit deux dollars. En mai dernier, environ 5 000 personnes recevaient des ARV subventionnés par l’Etat au Zimbabwe, sur un total de 15 000 personnes sous traitement, selon le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui finance la lutte nationale contre l’épidémie à hauteur de quelques 46 millions de dollars. Mais bien que le prix des ARV subventionnés par l’Etat soit fixe, les coûts du transport, des traitements contre les infections opportunistes et des examens en laboratoire sont excessivement élevés, selon Mme Francis. «Il y a un grand nombre de coûts cachés, tout est devenu définitivement trop cher”, a-t-elle dit. Le ministre Parirenyatwa a ajouté que la distribution des ARV par l’Etat serait certainement affectée par la hausse des prix. «Je m’attends à ce que les patients du secteur privé accourent vers le secteur public donc nous devons étendre nos capacités de prise en charge pour pouvoir les absorber», a-t-il ajouté. Il est difficile de quantifier le nombre de personnes ayant accès aux ARV dans le secteur privé, mais le ministre a signalé que «ce doit être un nombre significatif, sachant que des compagnies fournissent des médicaments à leurs employés et que certaines personnes préfèrent avoir recours aux pharmacies». Une source travaillant dans l’industrie pharmaceutique et qui a requis l’anonymat a admis que «c’est le secteur privé qui fait actuellement face à une crise» compte tenu de problèmes de ruptures dans les approvisionnements qui l’oblige à avoir recours aux stocks du programme public. En 2002, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence sur le front du sida, permettant l’importation et la fabrication locale de médicaments génériques meilleur marché. Selon Douglas Shoniwa, le président de l’Association des pharmaciens (Retail Pharmacists, Association), même la fabrication locale de médicaments génériques s’est trouvée paralysée par le manque de devises étrangères. «Ils ont besoin d’importer des matières premières pour faire des ARV mais ils manquent de devises étrangères», a-t-il expliqué. Les bailleurs de fonds occidentaux ont gelé l’aide qu’ils accordaient au Zimbabwe après les violences post-électorales de 2000 et 2002 et l’adoption du programme de réforme foncière. «La politisation criminelle du sida par le Fonds mondial, le PEPFAR [le plan d’urgence du Président américain contre le sida] et d’autres bailleurs [a provoqué] une baisse obscène du volume de l’aide», a commenté Mme Francis. L’année dernière, le Fonds mondial a rejeté la demande de 218 millions de dollars du Zimbabwe pour des ‘raisons techniques’. M. Parirenyatwa a accusé l’institution financière, basée à Genève, de parti-pris politique. Une accusation que l’organisme nie avec énergie. «Si nous ne pouvons pas obtenir d’argent du Fonds mondial ou du PEPFAR, nous ferons tout notre possible avec les moyens dont nous disposons», a-t-il ajouté. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 280 000 Zimbabwéens auraient besoin de traitements ARV. Le gouvernement a de son côté estimé que l’objectif national de proposer des ARV à 55 000 personnes serait atteint d’ici la fin 2005.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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