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La lenteur des tests cliniques entrave l’accès aux traitements ARV

L’accès aux traitements antirétroviraux (ARV) dans la province du KwaZulu-Natal est ralenti par les délais trop longs que nécessitent les tests cliniques permettant de surveiller l’évolution du VIH/SIDA. Dans certaines structures de santé de cette province de l’est du pays, il faut attendre six semaines pour recevoir les résultats des tests de laboratoire pour la numération des CD4, ont dit des travailleurs de la santé, alors que dans l’idéal, ces résultats devraient être disponibles dans un délai de quelques jours. La numération des lymphocites CD4, qui permet d’évaluer la résistance du système immunitaire d’une personne séropositive, est le test qui détermine si un patient a besoin d’un traitement ARV ou pas. Les directives internationales en vigueur pour le suivi des patients sous ARV se fondent sur la numération des CD4 et la charge virale, qui établit la quantité de virus présente dans l’organisme, pour évaluer l’impact d’un traitement ARV sur la santé du patient. Selon les normes préconisées par l’Organisation mondiale de la santé, un patient séropositif dont le nombre de CD4 est inférieur à 200 doit être mis sous ARV. En Afrique du Sud, le patient qui se trouve dans ce cas est éligible au programme gouvernemental de distribution gratuite de ces médicaments, via le système de santé publique. Lorsque les personnes vivant avec le VIH ont atteint un stade avancé de l’infection, un accès rapide à ces médicaments qui prolongent et améliorent la vie des patients infectés par le virus est crucial. Dans certains cas, un délai d’attente de plusieurs semaines pour les résultats des tests de laboratoire est synonyme de vie ou de mort. Les délais d’attente ont été imputés au manque de personnel et d’équipements ainsi qu’à l’inefficacité du service postal qui permet de transporter les prélèvements sanguins et les résultats entre les hôpitaux et les laboratoires. L’équipement qui sert à mesurer les CD4 coûte cher, sans compter les charges supplémentaires que représentent le recrutement et la formation du personnel technique, l’entretien et le remplacement des équipements défectueux, le transport et le stockage des échantillons. Chaque mois, quelque 55 000 tests CD4 sont effectués en Afrique du Sud, où 25 laboratoires sont capables de mener ces tests, tandis que 10 structures sont équipées pour faire les tests de charge virale. Au KwaZulu-Natal, seuls sept des 11 districts sanitaires de la province ont un laboratoire équipé pour les tests CD4. Il en résulte que de nombreuses structures de santé, particulièrement celles situées dans des zones rurales, doivent envoyer les prélèvements sanguins sur de longues distances, au laboratoire spécialisé le plus proche. Même si le département provincial de la santé prévoit de mettre en place des infrastructures adéquates pour le suivi du VIH/SIDA dans les 11 districts, cela sera toujours insuffisant pour répondre à la demande de la province en matière de tests, a commenté Alan Smith, chef du département de virologie de l’hôpital Albert Luthuli à Durban, qui supervise l’ensemble des laboratoires virologiques du KwaZulu-Natal. L’expansion des services de laboratoires est aussi limitée par le manque de ressources humaines. Smith a souligné que le personnel formé était difficile à trouver, parce que “ces personnes qualifiées préfèrent [travailler] dans le secteur privé”, où les salaires sont plus élevés. Dans le laboratoire de l’hôpital Albert Luthuli, par exemple, le personnel est “débordé” et il faut trois semaines pour effectuer les tests de charge virale, a dit Smith. Smith a souligné que l’analyse des tests CD4 devait être effectuée rapidement, dans la mesure où les celulles utilisées pour le test ont une durée de vie de cinq jours au maximum. L’Afrique du Sud prévoit d’ouvrir 18 laboratoire supplémentaires pour effectuer les tests CD4 et huit pour la charge virale, avant la fin de l’année. Pourtant, tous les problèmes ne seront pas résolus, le système postal public actuel n’étant “pas efficace”, a dit Smith. “Etant donné que la mise sous traitement d’un patient dans le cadre du programme gouvernemental d’accès gratuit aux ARV dépend de ce test de numération des CD4, la longueur des délais pour l’obtention des résultats retarde l’accès du patient aux ARV”, a-t-il souligné. Des experts de la santé ont attribué cette “inefficacité” au fait que le marché des tests de laboratoires au KwaZulu-Natal a été attribué à des sociétés qui n’avaient pas la capacité de rendre le service requis. Les sociétés qui ont obtenu les marchés ont alors sous-traité la question du transport des échantillons à d’autres entreprises, ce qui complique le système de livraison. Les délais dans la livraison des résultats des tests ont poussé des hôpitaux, comme celui de l’Eglise écossaise à Tugela Ferry, au nord de Durban, à recourir à un service de courrier privé pour acheminer les prélèvements sanguins du et vers le laboratoire. Selon le docteur Tony Moll, le chef de l’unité VIH/SIDA de l’hôpital, cela a permis à son département d’obtenir les résultats de la quasi-totalité des différents types de tests dans un délai de deux semaines, sans avoir à dépendre du service public de courrier “terriblement lent”, qui a une rotation dans les zones rurale d’entre cinq à six semaines. Cependant, utiliser les services d’une entreprise de courrier privée coûte cher, et l’unité sida de l’hôpital a dû avoir recours à des financements de bailleurs de fonds pour financer ce service.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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