JOHANNESBURG
L’Association des médecins zimbabwéens pour la défense des droits de l’homme a dit craindre une aggravation de l’épidémie de sida à l’occasion des démolitions forcées, en cours dans les quartiers précaires et des marchés de la capitale.
Une des principales inquiétudes des membres de la ZADHR concerne l’impact qu’aura la perte de leur logement sur les familles, les enfants et les personnes infectées ou affectées par le VIH/SIDA.
Dans un communiqué, la ZADHR a mis en garde contre “l’exacerbation de l’épidémie de VIH tandis que les structures communautaires se fissurent ou disparaissent” et a prédit une “inévitable résurgence du VIH multi-résistant aux médicaments, déjà trés répandu, puisque les traitements sont interrompus”.
La ZADHR a évoqué l’exemple du quartier Hatcliffe Extension, dans la banlieue est de la capitale Harare, qui abritait auparavant 15 000 personnes, pour illustrer les conséquences qu’auront ces démolitions sur la santé des populations jetées hors de chez elles.
Dans ce quartier précaire, 180 nourrissons ayant perdu au moins un de leurs parents à cause du sida étaient pris en charge par des soeurs catholiques, qui géraient la crèche, tandis que 375 orphelins et enfants vulnérables allaient à l’école primaire et 103 adultes suivaient un traitement antirétroviral dans une clinique locale désormais fermée.
La ZADHR appelle désormais toutes les associations médicales nationales et internationales à exiger du président Robert Mugabe, et “quelque soit leur degré d’influence”, pour qu’il interrompe “l’Opération restaurer l’ordre”.
Au moins 370 000 personnes sont désormais sans abri depuis le lancement de cette opération le 19 mai dernier. Le principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), avance le chiffre beaucoup plus élevé d’1,5 millions de personnes à la rue.
Pour le gouvernement du président Mugabe, les démolitions de quartiers illégaux permettront de faire baisser la criminalité qui s’est installée dans les marchés et aux abords de la capitale.
Selon Mohammed Abdiker, le directeur de l’Organisation internationale pour les migrations au Zimbabwe, qui apporte de l’aide aux personnes vivant dans les centres de transit, “des discussions sont en cours entre les Nations unies et le gouvernement pour voir si nous pourrions obtenir des fonds pour aider les gens”.
“La crise humanitaire est sérieuse, nous devons faire quelque chose rapidement pour venir en aide aux personnes déplacées”, a-t-il ajouté.
Avec 24,6 pour cent de sa population infectée par le virus, le Zimbabwe affiche le quatrième taux de prévalence le plus élevé de la planète et enregistre la plus forte augmentation du taux de mortalité infantile au monde.
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