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Le taux d’infection au VIH en baisse

Le taux de prévalence du VIH/SIDA au Ghana est en baisse pour la première fois depuis cinq ans et s’établit désormais à 3,1 pour cent contre 3,6 en 2003, a révélé une nouvelle étude sentinelle publiée mardi. L’enquête a montré que les taux d’infection au VIH ont diminué dans 14 des 35 zones étudiées et que six sites sentinelles, tous situés dans le sud du pays, enregistraient un taux de prévalence de plus de cinq pour cent, contre huit sites en 2003. “Je pense que les stratégies prônant le changement de comportement commencent à payer”, a dit à PlusNews le professeur Sakyi Awuku Amoa, directeur de la commission ghanéenne contre le sida (GAC). “Mais je ne veux pas trop insister sur nos succès pour l’instant”. “J’espère que ces dernières statistiques nous aideront à orienter nos stratégies dans la bonne direction pour nous permettre d’enregistrer une baisse du taux de prévalence au cours des trois prochaines années”, a ajouté Amoa. Entre septembre et décembre 2004, 15 711 prélèvements sanguins ont été effectués dans 35 sites sentinelles répartis sur tout le territoire, sur des femmes enceintes venues pour des consultations prénatales et sur des patients soignés pour des infections sexuellement transmissibles (IST). Le sud du Ghana, où la population est plus dense qu’au nord, est le plus touché par l’épidémie. Le taux de prévalence du VIH/SIDA y varie entre trois et 6,5 pour cent, tandis que les régions du nord du pays, qui ont toujours été moins affectées, affichent un taux moyen de 1,8 pour cent. Dans les régions les plus fréquentées par les voyageurs, les transporteurs et les commerçants, les taux de prévalence frôlent les six pour cent. Ainsi à Ho, la capitale de la région de la Volta frontalière du Togo à l’est, 5,8 pour cent de l’échantillon sont séropositifs, tandis que Tema, le principal port du Ghana situé à 20 kilomètres de la capitale Accra, affiche 6,4 pour cent. Dans la région ouest, frontalière avec la Côte d’Ivoire, les taux de prévalence atteignent 6,8 pour cent dans les petites villes de Wenchi et de Fanteakwa. Ce sont les taux les plus élevés d’infection au VIH enregistrés en milieu rural. Dans la région est, le site sentinelle de Koforidua, la capitale régionale, révèle un taux de prévalence de 5,4 pour cent tandis qu’Agomanya enregistre un taux de 7,4 pour cent, le plus haut du pays, contre 9,2 pour cent en 2003. Situé près du barrage hydroélectrique d’Akosombo, le centre administratif d’Agomanya a toujours eu les taux d’infection au VIH les plus élevés du pays. Ces cultivateurs, qui ont perdu leurs terres avec la création artificielle du lac Volta dans les années 1960, ont dû migrer et leurs femmes travailler dans les hôtels et les débits de boisson des villes de la région où elles se sont adonnées à la prostitution. Les autorités se sont gardées de tout triomphalisme à l’annonce de ces dernières statistiques. “Cette baisse ne veut pas dire que le nombre de personnes infectées au VIH diminue au Ghana”, a dit le docteur Nii Akwei Addo, directeur des projets pour le programme national de contrôle du sida (NACP). “Il faut une baisse sur trois années consécutives pour que ces chiffres soient significatifs”. “Par ailleurs, on pourrait se réjouir si tous les indicateurs étaient en baisse, ce qui n’est malheureusement pas le cas dans l’étude 2004”, a ajouté Akwei Addo. Les résultats de l’enquête ont soulevé un certain nombre de préoccupations, tant au niveau des taux de prévalence que du nombre élevé de jeunes souffrant de la syphilis, ce qui laisse penser que de plus en plus de jeunes ont des relations sexuelles non protégées. L’enquête a montré une hausse des infections, de l’ordre de 0,1 pour cent, chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans et les jeunes de 25 à 29 ans par rapport à 2003, soit un taux d’infection de 4,5 pour cent en 2004. Selon les officiels du programme de lutte contre le sida, ce dernier chiffre est inquiétant car il peut indiquer soit que l’activité sexuelle de ces jeunes est en hausse, soit que les campagnes de sensibilisation ont eu peu d’impact sur ces deux groupes d’âge. “On ferait mieux de commencer à mettre en place des sites sentinelles dans les écoles où dans les lieux où se concentrent les jeunes”, a dit le docteur Warren Naamara, coordinateur du programme des Nations Unies contre le sida (Onusida) au Ghana. “Si nous voulons que les chiffres baissent, nous ne devons pas nous limiter aux résultats relevés au niveau des consultations prénatales et des IST, mais nous devons aller vers cette population que l’on connaît mal”, a estimé Naamara. Dans le même temps, les officiels de la santé ont assuré que le gouvernement ferait tout pour atteindre ses objectifs concernant les traitements antirétroviraux (ARV). A l’heure actuelle, les ARV sont disponibles dans quatre hôpitaux du sud du pays. Le gouvernement prévoit d’étendre ces traitements aux dix hôpitaux régionaux du Ghana d’ici la fin de l’année. “Cela va nous demander beaucoup d’efforts mais nous devons relever le défi et atteindre nos objectifs cette année”, a dit Akwei Addo. “Un nouveau centre de traitement va déjà ouvrir ses portes en avril, à l’hôpital public de Koforidua”. Selon les autorités ghanéennes, 2 028 personnes reçoivent actuellement des traitements ARV subventionnés par l’Etat, sur les quelque 70 000 qui en auraient besoin. En 2004, le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose a accordé au Ghana un financement de 15 millions de dollars sur deux ans pour la distribution de ces ARV. Par ailleurs, le gouvernement ghanéen a prévu un budget de six millions de dollars en 2005 pour subventionner ces traitements.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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