1. Accueil
  2. Africa
  • News

Le troisième âge oublié par les campagnes de sensibilisation contre le VIH

La pandémie de VIH/SIDA a modifié la structure des familles africaines. A une période de leur vie où elles pourraient être prises en charge par leurs enfants devenus adultes, les personnes du troisième âge se retrouvent presque démunies et contraintes de s’occuper de leurs enfants malades et de leurs petits-enfants orphelins. Selon le rapport de HelpAge International (HAI), présenté l’année dernière en Afrique du sud à la conférence sur le vieillissement en Afrique, outre les responsabilités familiales que leur impose la pandémie, les personnes du troisième âge ont encore des activités sexuelles qui les exposent aussi au risque de transmission du VIH. "On pense généralement que les personnes âgées, notamment les femmes, n’ont pas de vie sexuelle. Bien au contraire, elles en ont une et sont parfois infectées, même si les cas ne sont pas nombreux", a indiqué à PlusNews Tavengwa Nhongo, le représentant régional pour l’Afrique de HAI et auteur du rapport. La société refuse de le reconnaître et exclut de facto les personnes du troisième âge des campagnes de prévention contre le VIH/SIDA, a-t-il ajouté. Une étude menée au Zimbabwe a révélé que la plupart des supports de communication utilisés dans le cadre des campagnes de prévention sur le VIH/SIDA sont généralement rédigés en anglais et que les images utilisées font la part belle aux enfants, aux jeunes et aux personnes entre deux âges. "Les personnes âgées sont donc exposées aux risques d’infection du VIH puisqu’elles ne sont pas informées et ne reçoivent aucun conseil susceptible de les amener à changer de comportement", indique le rapport. De même, elles peuvent aussi perpétuer de fausses idées sur le VIH/SIDA et contredire les messages de prévention adressés aux jeunes placés sous leur responsabilité. Or le troisième âge, perçu comme une source de sagesse dans les communautés, pourrait apporter une contribution majeure aux campagnes de lutte contre le VIH, note Nhongo. Le rapport préconise que les campagnes de sensibilisation ciblent les personnes âgées puisqu’elles sont désormais un élément clé de la survie des familles affectées par le virus et qu’elles accomplissent leur devoir "sans aucune aide financière ni reconnaissance pour leurs actions". En Afrique du sud, en Namibie et au Zimbabwe, 60 pour cent des orphelins du sida vivent avec leurs grands-parents. Ces derniers sont parmi les plus pauvres de la communauté. Les parents investissent tous les moyens financiers dont ils disposent pour soigner leurs enfants malades : ils vendent leurs biens pour pouvoir payer les médicaments et les traitements et se retrouvent ensuite sans le sou. La prise en charge de leurs petits enfants orphelins est alors un difficile combat entre la survie et la famine, note le rapport. En Tanzanie, l’étude a révélé que les problèmes économiques n’étaient pas uniquement un fardeau pour les personnes âgées. Les orphelins se rendent aussi compte que leurs grands-parents ne peuvent satisfaire tous leurs besoins. Selon Nhongo, même lorsqu’une aide financière est fournie pour assurer la prise en charge des orphelins, les personnes âgées n’y ont pas souvent accès. "En Afrique du sud, par exemple, les grands-parents qui s’occupent d’enfants orphelins peuvent bénéficier des subventions accordées aux familles d’accueil, mais très peu de personnes le savent", indique le rapport. C’est aussi le cas dans de "nombreux autres pays africains", pense Nhongo, car les grands-parents ne "savent pas que ces services existent". Et, quand bien même ils le sauraient, les conditions d’attribution, la bureaucratie et les nombreux documents à fournir suffisent à les décourager", a-t-il dit à PlusNews. Bien que les personnes âgées soient entièrement responsables du bien-être de leurs petits enfants, elles ne revendiquent pas souvent leurs droits. "L’incapacité des gouvernements, des organisations non-gouvernementales (ONG) et de la société dans son ensemble à reconnaître et à apporter une aide substantielle aux soignants du troisième âge contribue à accélérer l’érosion des droits des enfants et des personnes âgées", prévient le rapport. Le rapport suggère de revoir la politique d’assistance aux orphelins pour tenir compte du rôle des personnes âgées dans leur prise en charge et ainsi de leur donner les moyens de faire face à ces défis.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join