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Assez des «mêmes vieux» messages contre le sida

Les activistes sud-africains trouvent dépassés les messages de prévention contre le VIH/SIDA affichés depuis des années et sans grande conséquence sur les comportements des populations. Selon les experts, la distribution de brochures comportant des messages tout aussi accrocheurs les uns que les autres n’a eu que très peu d’impact. Bien plus qu’une campagne de sensibilisation et une formation de base, les gens veulent savoir comment mettre en pratique dans leur vie quotidienne les connaissances acquises sur le sida. Et pourtant de nombreuses d’associations locales continuent de distribuer des brochures véhiculant des messages banals du type "Utilisez des préservatifs" ou "Brisez le silence", conçus il y a plus de dix ans. Certains experts ont ainsi constaté que de nombreux Sud-africains ont perdu tout intérêt vis-à-vis des modes de transmission du virus. En outre, le taux d’infection au VIH est resté très élevé puisqu’il touche plus de 21 pour cent des adultes sexuellement actifs. Sally Ward, directrice chez Soul City, une société spécialisée dans la production de brochures didactiques sur le VIH/SIDA, a confié à PlusNews que les gens en ont assez d’entendre rabâcher les mêmes messages sur le sida. "La pandémie a changé au fil des ans, ainsi que les besoins en information", a t-elle indiqué. «Les gens ne veulent plus entendre parler de la nécessité d’utiliser des préservatifs ; ils veulent plutôt savoir de quelle matière d’aborder le problème des rapports sexuels protégés avec leur partenaire.» Prenant l’exemple de la vaste campagne de sensibilisation menée sous le slogan "ABC» (abstinence, fidélité et utilisation de préservatif), Nonhlanhla Xaba, chef de service à la fondation pour le sida basée à Durban en Afrique du sud, a indiqué qu’elle n’avait pas atteint les objectifs escomptés. "Il est regrettable de constater que cette campagne se poursuit encore, bien que l’on sache que, en raison de l’inégalité des sexes, les femmes ne peuvent appliquer ces recommandations", a t-elle précisé. Xaba a tenu à souligner que les messages sur le sida devraient être révisés régulièrement. "Actuellement, on a encore tendance à véhiculer les mêmes messages que ceux conçus il y a quelques années malgré leurs lacunes." Pour qu’ils aient un impact maximum, les messages sur le VIH/SIDA doivent être bien pensés et testés auprès d’un public ciblé avant leur publication. Ainsi, avant de lancer un nouvelle brochure, l’équipe de formation de Soul City procède à une profonde évaluation. Tout récemment, Soul City a conçu des brochures portant sur les traitements antirétroviraux. L’équipe a d’abord interrogé des agents de santé, des docteurs, des infirmières et des patients pour recueillir des informations de base, puis a débattu du contenu de la brochure au cours d’un atelier. Plusieurs ébauches de la brochure ont été écrites et la copie finale de la brochure a été testée auprès d’un public ciblé. Le processus a pris pratiquement une année, a t-elle indiqué. "Il est difficile de concevoir une brochure portant sur un sujet médical complexe, mais facile à comprendre," a t-elle fait remarquer. La société Soul City a été créée en 1994 alors que très peu de brochures conviviales étaient disponibles sur le marché. Elle a conçu une série de documents didactiques, notamment des affiches, des bandes dessinées et des vidéos et elle travaille aussi à la réalisation de programmes de télévision et de radio "éducatifs". "Nous n’avons pas la culture de la lecture en Afrique du sud," a fait remarquer Xaba. "Les jeunes gens en particulier ont besoin de se distraire tout en se formant, par le biais de pièces de théâtre, de jeux, et de modules d’enseignement fondés sur des activités." Selon Xaba, de très nombreux programmes de formation n’ont pas eu les effets escomptés parce qu’ils ont été conçus par des personnes qui avaient certes de très bonnes connaissances médicales, mais qui étaient très peu au fait des réalités culturelles qui déterminent si la cible sera en mesure de comprendre le message. Certains organismes de formation reconnaissent d’ailleurs que, du message au changement de comportement, il y a un long chemin à parcourir. Laura Washington, animatrice chez Project Empower, un organisme de formation basé à Durban, a confié à PlusNews que son groupe s’est rendu compte qu’on ne réduisait pas les comportements à haut risque en préconisant l’utilisation du préservatif, mais en s’attaquant aux structures sociales, notamment les relations entre les individus, l’inégalité des sexes et l’image que la société se fait de la sexualité. Project Empower a décidé de dépasser le simple sujet du sida en organisant des ateliers pour débattre plus largement des interdits culturels et des problèmes liés à la prise de contrôle, à la tolérance et au pouvoir de la société. Le sujet du VIH/SIDA n’est abordé que de manière indirecte. "Les gens doivent s’engager dans un processus d’apprentissage et explorer ce que les nouvelles connaissances acquises leur ont apportés à un niveau personnel," a expliqué Washington.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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