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Réduire le risque de transmission du VIH pendant l’allaitement au sein

L’allaitement au sein par les mères séropositives est inévitable dans les milieux défavorisés, et les agents de santé doivent faire en sorte de réduire les risques pour l’enfant, selon une récente étude publiée par Linkages, un programme sur les techniques d’allaitement du nourrisson. Selon Linkages, l’allaitement au sein reste «une des pratiques de survie de l’enfant les plus efficaces.» Pourtant, d’autres études révèlent que l’allaitement au sein augmente de 15 pour cent le risque de transmission du VIH à l’enfant, alors que les substituts de lait maternel multiplient par six les risques de maladie infectieuse telle que la diarrhée et les infections respiratoires pendant les deux premiers mois du nourrisson. Dans un rapport relatif à cette question, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a noté que «lorsque les substituts de lait sont tolérés, possibles, abordables, réguliers et sans risque, il est déconseillé aux femmes séropositives d’avoir recours à l’allaitement au sein.» Le lait en poudre, par exemple, réduit d’un tiers le risque de transmission du VIH par l’allaitement au sein, mais cette solution nécessite un approvisionnement régulier en eau potable et en bois pour chauffer et stériliser le lait du nourrisson. Par ailleurs, l’allaitement au sein étant une pratique très ancrée dans les familles et les communautés africaines, les mères qui choisissent d’alimenter leur nourrisson en utilisant du lait en poudre sont souvent considérées comme suspectes par la communauté. Néanmoins, Linkages a affirmé qu’il est possible de réduire le risque de transmission du VIH lors de l’allaitement au sein si les mères observent certaines règles et se soignent. Une des principales recommandations formulées par ce rapport est l’allaitement exclusif pendant les six premiers mois du nourrisson, car l’alimentation mixte peut provoquer des lésions sur la paroi intestinale fragile du nourrisson et augmenter le risque d’infection. «Cette recommandation me semble difficile à appliquer mais pas impossible. C’est aussi la meilleure pratique d’allaitement pour les femmes qui ne connaissent pas leur sérologie ou qui ne sont pas séropositives,» fait remarquer Anna Coutsoudis, chercheur au département de pédiatrie et de la santé de l’enfant à l’école de médecine Nelson R. Mandela de l’université du Natal. Coutsoudis, qui a créé la première banque communautaire de lait maternel en Afrique pour les orphelins du VIH/SIDA, pense que les gouvernements et les centres de soins de santé doivent s’impliquer davantage. «Ils doivent investir plus d’argent dans la promotion de l’allaitement au sein car tout le monde en bénéficie, pas seulement les mères séropositives, » a t-elle dit. Une des retombées de la politique d’éducation des femmes en faveur d’un allaitement au sein sans risque sera la réduction du nombre de maladies du sein chez les femmes vivant avec le VIH, a indiqué Coutsoudis. Les lésions du mamelon, les inflammations et les abcès du sein sont les trois maladies susceptibles d’augmenter les risques de transmission du VIH pendant l’allaitement. «Des études montrent que 11 à 13 pour cent des femmes infectées par le VIH souffrent d’une ou plusieurs de ces maladies pendant l’allaitement, » indique le rapport. Selon Coutsoudis, ce problème peut être résolu. «Je travaille dans un milieu défavorisé de Durban, mais très peu de femmes souffrent de ces infections parce qu’elles sont généralement bien informées par leurs conseillers. De nombreuses femmes séropositives ont besoin qu’on leur apprenne comment allaiter correctement leur enfant,» a t-elle ajouté. Le rapport indique également que le recours aux médicaments antirétroviraux pour traiter les femmes séropositives peut être «une solution pour empêcher la transmission du VIH au nourrisson.» Mais pour Coutsoudis, il convient de mener des études plus approfondies pour voir si cette solution s’avère efficace dans la pratique. Le risque de transmission est encore plus grand lorsque la mère est infectée pendant qu’elle allaite. «A ce stade, l’utilisation du préservatif est importante – les partenaires doivent être conscients de tous les risques encourus et privilégier l’utilisation des préservatifs pour les rapports sexuels,» a t-elle précisé. Il est important aussi d’apporter un support nutritionnel à la mère allaitante car les dépenses énergétiques et le manque de sommeil souvent associés aux soins apportés à l’enfant, et à l’allaitement en particulier, minent le système immunitaire déjà affaibli des femmes séropositives. Selon Coutsoudis, «un tel support ne nécessite pas d’importantes sommes d’argent. Il s’agit d’offrir un peu plus de nourriture à la mère…un repas supplémentaire et du lait.»

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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