"Le président essaie d'arriver à une solution pacifique de la crise ", a déclaré jeudi à IRIN le porte-parole de la présidence, Guillerme Neto, dans la capitale nigériane Abuja, où se trouvait M. Menezes au moment du putsch qui s'est produit peu avant l'aube.
M. Neto n'a pas fourni plus de précisions, mais les agences de presse ont informé que le Nigeria allait dépêcher un envoyé pour rencontrer les auteurs du putsch.
Le président de l'Union Africaine, également président du Mozambique, Joachim Chissano, a condamné le coup d'Etat, de même que le gouvernement américain, le Secrétaire-Général de l'ONU, Kofi Annan, et plusieurs autres chefs d'Etats de par le monde.
"L'Union Africaine n'acceptera pas le putsch et cherchera à réinstituer le gouvernement constitutionnel au pouvoir par des moyens pacifiques ", a affirmé M. Chissano jeudi à la Conférence au sommet de Sullivan à laquelle prennent part plusieurs dirigeants africains et afro-américains.
M. De Menezes a appelé mercredi " tous les démocrates, les dirigeants du monde et les chefs d'Etats africains" à aider à rétablir l'ordre démocratique dans le pays. Cité par la BBC, il aurait déclaré que le pétrole était le motif du putsch.
L'île qui a acquis l'indépendance du Portugal en 1975, l'un des plus pauvres d'Afrique est sur le point de connaître un boom pétrolier. Elle a signé un accord avec le Nigeria en 2001 pour partager les revenus de tout site pétrolier qui serait découvert dans leurs eaux communes offshore.
Le major Fernando Pereira, à la tête de l'école de formation militaire de l'île, qui a pris le pouvoir et arrêté les membres du gouvernement de cette nation d'Afrique de l'Ouest se trouvant à 240 km à l'ouest du Gabon, a exhorté ses compatriotes à retourner au travail.
M. Pereira, qui s'est autoproclamé chef du Front de Salut national, a annoncé mercredi l'établissement d'un Conseil d'Etat pour organiser des élections et rétablir l'ordre constitutionnel dans le pays. Il n'a pas fixé une date pour le scrutin ni nommé les membres du Conseil.
Pour justifier le putsch, M. Pereira a souligné que la pauvreté et la mauvaise gestion s'étaient répandues à Sao Tomé-et-Principe, aboutissant à une crise politique. Il a annoncé un couvre-feu du crépuscule à l'aube et a dissout toutes les branches de l'administration du pays, ont rapporté les agences de presse internationales.
Les protagonistes du putsch ont promis de libérer jeudi tous les membres du gouvernement ainsi que les hauts fonctionnaires publics qu'ils ont détenus. La vie paraissait être revenue à la normale, les commerces et les magasins ont ouvert, et la circulation se faisait sans encombres.
Le putsch de mercredi est le deuxième en vingt-sept ans d'indépendance. La petite armée du pays, qui compte moins d'un millier d'hommes, s'était brièvement emparée du pouvoir en 1995, puis était retournée dans les casernes après une intervention de l'Angola pour trouver une solution négociée.
Avec une population de 170 000 habitants, le pays fonctionnait sous le sceau de la démocratie depuis la fin du pouvoir à parti unique en 1990. M. Menezes, riche exportateur de cacao, a été élu président avec 65 pour cent des suffrages en septembre 2000.
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