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L'éducation, un rôle clé dans la lutte contre le VIH/sida, selon les ONG

Le VIH/sida se propage à une vitesse alarmante en République du Congo (RC).
Face à cette situation, des organisations non gouvernementales ont, grâce à l'appui financier des Nations Unies et d'autres bailleurs, renforcé leurs efforts et développé des programmes de sensibilisation et d'éducation pour tenter de freiner la montée exponentielle de l'épidémie.

L'Association Panafricaine Thomas Sankara (APTS), l'une de ces ONG, mène des
campagnes de proximité dans les quartiers pour montrer aux gens de tous les
horizons, le danger que représente le sida pour la société. Ce groupe fait
appel à des clubs d'animateurs sociaux pour informer et éduquer les jeunes
contre la propagation du VIH et les infections sexuellement transmissibles.

Dans le cadre de son projet intitulé " Femmes-Sida : mieux connaître pour mieux agir ", financé par le bureau du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) au Congo, un réseau d'éducateurs a été mis en place, l'an dernier, et s'attellent à la tâche de sensibilisation et d'éducation.

" Nous conseillons aux jeunes gens, la fidélité et le port du préservatif
pour se préserver contre la maladie, " a déclaré le président de l'APTS,Céphas Germain Ewangui. " Notre campagne est aussi destinée aux prostituées,qui, selon les enquêtes que nous avions réalisées, pratiquent deux tarifs correspondant à l'usage ou non du préservatif. "

" Et nous nous opposons à ceux qui prétendent que le sida est un châtiment de Dieu, " a-t-il ajouté.

Pour l'APTS, la participation des chefs religieux à un processus de
coopération peut être d'une importance capitale. " Il est facile d'organiser des conférences-débats au cours desquelles les religieux peuvent prendre la parole et tout mettre en ouvre pour combattre le sida. C'est l'une des
approches qui justifient le taux d'infection de 2 % au Sénégal, un des plus faibles au monde," poursuit M. Ewangui.

Pour l'Association des volontaires de l'éducation pour la santé publique
(Avesap), " il est plus facile à nos dirigeants de prendre un certain nombre de mesures, par exemple, changer de comportement ou avoir un comportement plus responsable, car il est onéreux d'acheter les antirétroviraux pour soigner les malades ". A travers des discussions, des débats ou des réunions
de groupes, l'Avesap forme des éducateurs qui, à leur tour, forment d'autres personnes. Cette année, à la demande des chefs d'établissements scolaires, l'Avesap a organisé des campagnes d'éducation contre le VIH/sida, à l'intention de certaines écoles.

Pour l'Association Monde Action (AMA), le message doit être diffusé
partout - dans les bars, dans les lieux de travail, dans les écoles, sur les terrains de jeu - jusqu'à ce que tous les tabous aient disparu et que le silence soit rompu, jusqu'à ce que tout le monde comprenne que la meilleure protection contre le sida consiste à changer de comportement.

" Chez nous au Congo, rares sont ceux qui témoignent de leur séroposivité, "
lâche Artur Madzou, secrétaire général d'AMA. " Il est clair que le mur de silence entrave notre lutte. Car il est évident que si les malades de sida s'associent à la lutte, en parlant de leur état, ils contribueront, comme sous d'autres cieux, à faire évoluer les comportements ", commente-t-il. "
Nous luttons aussi contre la marginalisation des personnes touchées par la maladie, " ajoute-t-il.

Tout en reconnaissant les vertus de la sensibilisation et de l'éducation,
Jean-Claude Ganga, directeur d'Afrique Avenir, estime que le gouvernement devrait combattre le sida en luttant contre la pauvreté qui contribue si fortement à la propagation du virus.

Signalons que dans cette lutte contre le sida, la Fondation Congo Assistance
que dirige Antoinette Sassou-Nguesso, épouse du chef de l'Etat, a déjà mis
en oeuvre un programme de prévention de la transmission de la mère
séropositive à l'enfant.

Grâce à un partenariat avec le laboratoire allemand, Bohringer Ingelheim, le Congo bénéficie, gratuitement, pendant cinq ans, de la Viramune, le médicament qui empêche la transmission du sida de la mère à l'enfant, au moment de l'accouchement. La somme de 170 millions de francs CFA (263 668
dollars) dégagée de l'enveloppe gagnée lors du Grand Prix de l'amitié
France-Afrique qui s'est tenu à Paris en juin 2001, est utilisée pour le
démarrage du programme Viramune.

Rappelons que le gouvernement s'était engagé, à l'occasion du conseil des
ministres du 16 novembre 2001, à relancer, de manière effective, la lutte contre le sida. Il avait promis l'adhésion du Congo àl'initiative "Access"
pour bénéficier des réductions des prix des antirétroviraux auprès des
principales firmes pharmaceutiques, de telle sorte que la trithérapie du
sida qui est, actuellement à 400 000 francs CFA par mois et par patient,
soit établie entre 21 000 et 56 000 francs CFA par patient et par mois. 584 millions de francs CFA étaient également promis pour le traitement de 1 000 patients par an. Or, jusqu'à présent, le gouvernement n'a encore rien fait.

Il sied de noter qu'à la fin de l'année 1996, 10 777 cas de sida avaient été
notifiés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au Congo. Cependant,
cette notification n'a pas fonctionné de façon systématique depuis des
années. Déjà en 1995, le taux de prévalence du VIH/sida atteignait 7,8 pour cent. Des études réalisées entre 1990 et 2000 ont montré que la
séroprévalence se situait entre 7 et 9 pour cent chez les donneurs de sang,
10 à 15 pour cent chez les femmes enceintes, 30 à 70 pour cent chez les
prostituées, et 17 pour cent chez les patients atteints de maladies
sexuellement transmissibles.

Des années de violence, des violences sexuelles à grande échelle, laissent
supposer un taux de prévalence bien plus élevé à l'heure actuelle. Des
études récentes estiment un taux actuel d'au moins 10 à 12 pour cent. Si la pandémie n'est pas endiguée, elle risque d'annuler tous les efforts
consentis pendant cette période post-conflictuelle.

L'OMS, le Fonds des Nations Unies pour la population, le Programme de l'ONU pour le développement et l'UNICEF mettent en exécution un projet inter-agences comportant des mesures pour ralentir la propagation du VIH/sida, accompagnées d'un investissement à long terme, pour renforcer les capacités nationales. Dans leurs actions, elles s'appuient sur les ONG locales. [A lire, dossier en anglais intitulé « IRIN Focus on multi-agency HIV/AIDS initiative » sur
http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=23111]



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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