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IRIN-CEA Bulletin hebdomadaire 124 (du 18 au 24 mai 2002)

SOMMAIRE :

GRANDS LACS: Publication d’une proposition du Conseil de sécurité pour la tenue d’une conférence régionale
RDC: Efforts en cours pour une reprise du dialogue intercongolais
RDC: Le RCD aurait commis des "violations graves des droits de l’homme", selon l’ONU
RDC: Le gouvernement rencontre ses partenaires financiers
RDC-OUGANDA: Témoignage d´un général devant la commission sur l’exploitation des ressources de la RDC
RWANDA-OUGANDA: Des forces Interahamwe signalées en Ouganda
OUGANDA: Une opération de désarmement tourne à l’affrontement dans le Karamoja
CONGO: Kindamba en état de siège; refus d’y laisser entrer l’aide humanitaire
BURUNDI: Onze personnes tuées dans une embuscade, dont l’unique sénateur pygmée
BURUNDI: L’évêque que détenaient des rebelles Hutu a été libéré
BURUNDI: Le groupe Itéka s’inquiète de l’état de la liberté d’expression

À LIRE ÉGALEMENT:

KENYA: État d’urgence national en raison des inondations, sur
http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=27883

OUGANDA: Rapport spécial sur le retour chez eux des réfugiés de Kikagati, sur http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=27906


GRANDS LACS: Publication d’une proposition du Conseil de sécurité pour la tenue d’une conférence régionale

Une nouvelle proposition du Conseil de sécurité de l'ONU pour la tenue d’un sommet régional sur la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs, en Afrique, suggère que l’accord de «tous les pays concernés» dans les conflits de la région soit obtenu sur la base de «principes et procédures» capables de garantir la paix et la stabilité. La proposition prend la forme d’un addendum au rapport final de la mission du Conseil dans la région, qui a eu lieu du 27 avril au 7 mai. Le Conseil a soumis ce document intitulé «Conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la région des Grands Lacs» pour qu’il soit examiné par les parties en conflit.

L’énoncé vise à «poser les fondations d’une paix et d’une stabilité justes et durables dans les Grands Lacs, en prenant en compte de manière globale et sur le long terme les facteurs pouvant aider à atteindre ces objectifs» (paix, sécurité, démocratie et développement). Le Conseil souligne qu'il sera du ressort des parties au conflit de décider quand la conférence doit commencer, «en gardant à l’esprit que le processus pourrait commencer aussitôt que le retrait de chacun des contingents actuellement déployés sur le territoire de la RDC aura commencé à être mis en oeuvre».

Notant que l'organisation de la conférence représente «un sujet dont seuls les États africains doivent décider», le Conseil suggère qu'elle soit tenue sous la responsabilité de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et avec le soutien de l'ONU.

Pour ce qui a trait aux participants, le Conseil suggère que l'OUA invite les pays de la région directement concernés par le conflit (en l'occurrence l'Angola, le Burundi, la Namibie, la République démocratique du Congo, le Rwanda, l'Ouganda et le Zimbabwe), ceux qui ont pris part à des tentatives de médiation, ainsi que ceux qui hébergent des réfugiés issus des conflits de la région. L'ONU, la Communauté de développement de l'Afrique australe, les institutions financières internationales, l'Union européenne et les pays intéressés, y compris les donateurs, pourraient participer «avec un statut qui pourrait varier en fonction des sujets traités et de l’assistance qu’ils pourraient apporter pour soutenir la mise en oeuvre des résultats de la Conférence». [La proposition peut-être consultée à l'adresse http://www.un.org/french/docs/sc/missionreports/537f1.pdf. Article complet sur http://www.irinnews.org/print.asp?ReportID=27876]

RDC: Efforts en cours pour une reprise du dialogue intercongolais

Le médiateur du dialogue intercongolais, Ketumile Masire, poursuit ses efforts pour une reprise des pourparlers et ce, avec l’aide de l’Organisation pour l’Unité africaine (OUA). Lors d’une réunion tenue jeudi dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba, il a affirmé qu’il ne manquait "plus qu’une fraction de minute" pour achever le dialogue. Dans un communiqué émis par son bureau, il a soutenu que si les parties retournaient à la table de négociation, on pourrait conclure un marché global qui ne ferait "ni vainqueurs, ni vaincus". Le secrétaire général de l’OUA, Amara Essy, qui a activé une équipe pour organiser sa courte visite prochaine en République démocratique du Congo (RDC), a répété qu’un quelconque accord excluant une ou plusieurs parties "ne fonctionnerait tout simplement pas". Le bureau de M. Masire a aussi indiqué qu’à la suite de cette réunion en Éthiopie, il allait rencontrer le président de la RDC, Joseph Kabila, dans la capitale Kinshasa, disant souhaiter poursuivre "dans un très proche avenir" les négociations avec les autres belligérants du conflit.

Durant ce temps, le président zambien, Levy Mwanawasa, président de l’OUA, a annoncé jeudi la convocation d’un sommet régional en Zambie, pour le 30 mai, pour tenter de relancer le dialogue intercongolais, selon Reuters. Le président Paul Kagamé, du Rwanda, a fait part de son soutien envers la réunion du 23 mai. "Ils ont passé en revue le dialogue intercongolais et se sont mis d’accord pour affirmer qu’aussi longtemps que l’on n’aura pas atteint un accord global, incluant toutes les parties congolaises, les problèmes de la RDC et de ses voisins ne seront pas résolus", soutient-il dans un communiqué émis par son cabinet.

Le président ougandais, Yoweri Museveni, qui a rencontré M. Kagamé au sommet de la COMESA (Marché commun de l’Afrique australe et de l’est), à Addis Abeba le 23 mai, a aussi exprimé son appui à la réunion, toujours selon le cabinet du président rwandais. "Ils ont souscrit à la proposition visant à réunir un sommet avec toutes les parties en cause, pour discuter des moyens de parvenir à un arrangement de partage du pouvoir en RDC rendant possible une transition dans la stabilité", poursuit le communiqué.

Lors d’une séance de « remue-méninges » tenue à New York le 17 mai, M. Masire a obtenu un soutien unanime de la part de la communauté internationale pour poursuivre son rôle de médiateur. La rencontre, organisée par le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, bénéficiait de la participation de représentants des Nations Unies, de pays donateurs, du FMI et de la Banque mondiale. [Article complet sur http://www.irinnews.org/FrenchReport.asp?ReportID=3492&SelectRegion=Grands_lacs&SelectCountry=RDC]

RDC: Le RCD aurait commis des "violations graves des droits de l’homme", selon l’ONU

La MONUC, la Mission de l’ONU en RDC, a accusé le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), un mouvement d’opposition armé soutenu par le Rwanda, d’avoir commis des "violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire" dans la ville de Kisangani, dans l’est du pays, où le RCD constitue l’autorité administrative de facto. "A la lumière de preuves accablantes et ce, même si les représailles exercées par le RCD tirent leur origine d’une mutinerie, la MONUC juge injustifiables et inacceptables les exactions qui ont été commises", a indiqué la mission jeudi dans un rapport préliminaire sur la mutinerie survenue au sein du RCD-Goma à Kisangani, du 14 au 21 mai.

Bien qu’elle n’ait pas fini d’établir la liste définitive des victimes, la MONUC a recensé 23 victimes, incluant des civils, qui ont perdu la vie au début des hostilités, en matinée du 14 mai. Les 15 et 16 mai, des exécutions sommaires ont eu lieu sur le pont Tshopo de Kisangani et à l’embarcadère UNIBRA. Le personnel de la MONUC a signalé avoir vu des cadavres flotter sur le fleuve Congo, certains mutilés et placés dans des sacs de plastique. On a retrouvé 20 autres cadavres dans une fosse commune, à l’est de l’aéroport.

Dans une entrevue accordée mercredi à la radio de la Voix de l’Amérique, le porte-parole du RCD-Goma, Kin Kiey Mulumba, a déclaré que son organisation réclamait la mise en place d’une commission indépendante internationale d’enquête. "Tuer un homme, qu’il soit Tutsi, Hutu ou Muntu, constitue une atrocité. Nous devons absolument condamner ces atrocités, d’où qu’elles proviennent. Le RCD, dit-il, fait maintenant l’objet d’accusations, mais je me demande dans quel intérêt notre mouvement se serait engagé dans une opération diabolique ayant pour conséquence de noircir sa propre image? Et qui donc profite de ces sombres événements?" a-t-il demandé. [Article complet sur: http://www.irinnews.org/FrenchReport.asp?ReportID=3509&SelectRegion=Grands_lacs&SelectCountry=RDC]

Par ailleurs, une barge transportant du matériel humanitaire est parvenue à Kisangani mercredi, selon une information communiquée à IRIN par Jean-Bosco Mofiling, un fonctionnaire des questions humanitaires du Bureau de la coordination des affaires humanitaires. Il a indiqué que cette barge a transporté 1000 tonnes métriques de matériel médical, équipements de pêche, semences, nourriture, ustensiles à cuisson, fournitures scolaires, matériaux de construction et autres articles non alimentaires, dont les trois quarts ont été déchargés à Kisangani. Sur la cargaison totale, dit-il, 131 tonnes métriques ont été déchargées dans les ports de Lisala, Bumba et
Isanga, le long du fleuve Congo. Des soldats de la Mission de l’ONU en RDC escortaient la cargaison. [Article complet sur http://www.irinnews.org/print.asp?ReportID=27885]

RDC: Le gouvernement rencontre ses partenaires financiers

Les délégués prenant part à une rencontre entre le gouvernement de la RDC et ses partenaires de développement, se sont dits prêts à répondre favorablement à l’appel lancé par la récente mission du Conseil de sécurité en faveur d’un accroissement de l’aide économique apportée au pays, a révélé la Banque mondiale mardi. Cette dernière a précisé que plusieurs délégations se sont montrées prêtes à fournir des contributions pour un prêt relais permettant de régler les arriérés que le pays doit à la Banque mondiale et au FMI.

Les délégués présents à cette réunion, tenue mardi, ont discuté de la situation économique du pays, de sa dette, des moyens d’accélérer et d’accroître l’aide financière, et de son admissibilité à l’Initiative de la Banque mondiale pour alléger l’endettement des pays pauvres très endettés (PPTE). Prenaient part à la rencontre le ministre des Finances de la RDC, Matungulu Nguyamu, la Banque mondiale, le FMI, le Groupe de la Banque africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et des pays donateurs.

La Banque mondiale a souligné l’existence d’un accord général parmi les délégués pour ce qui concerne leur analyse de la situation économique du pays, notamment sur ces éléments: satisfaction à l’égard de la mise en œuvre du programme économique contrôlé par le FMI et en place depuis plus d’une année; encouragement à la suite des récents progrès politiques en RDC; préoccupations à l’égard des "besoins urgents dans les domaines humanitaire et social" dans le pays, qui pourraient déstabiliser le processus de transition en cours; et soutien au document stratégique provisoire pour réduire la pauvreté, auquel a largement souscrit récemment le dialogue intercongolais. [Article complet sur http://www.irinnews.org/print.asp?ReportID=27908]

RDC-OUGANDA: Témoignage d´un général devant la commission sur l’exploitation des ressources de la RDC

Faisant face à des menaces d’arrestation, le commandant par interim de l’armée ougandaise, le major-général James Kazini, a témoigné lundi devant une commission judiciaire de six membres créée par le gouvernement, pour enquêter sur les allégations relatives au rôle qu’aurait joué l´Ouganda dans l’exploitation illégale des ressources naturelles de la République démocratique du Congo, a déclaré lundi à IRIN le président de la commission, le juge David Porter, un expatrié britannique. Même s´il n’a pas fait de révélations surprenantes, M. Kazini a reçu des réprimandes de M. Porter pour avoir été pris à mentir “au moins à dix reprises” devant la commission au cours de son témoignage, lundi. [Une transcription du témoignage de M. Kazini est disponible sur le site Internet d’un quotidien appartenant au gouvernement, The New Vision Ugandan, sur
http://www.newvision.co.ug/detail.php?story=42143]

M. Porter a déclaré à IRIN que les précédents manquements de M. Kazini à comparaître devant la commission ont retardé l’enquête “de deux à trois semaines”. Il a noté que ce fait a été porté à l’attention du ministère de la Justice, qui doit prendre une décision sur un allongement éventuel du mandat de la commission. Celle-ci doit en principe achever ses activités le 31 mai. [Article complet sur http://www.irinnews.org/print.asp?ReportID=27861]

RWANDA-OUGANDA: Des forces Interahamwe signalées en Ouganda

Des membres de l’Interahamwe, la milice Hutu rwandaise responsable du génocide de 1994, en exil depuis lors, sont en activité en Ouganda, selon des agences de nouvelles. L’AFP cite ce qu’elle désigne comme un rapport d’une commission militaire, l’Équipe conjointe de vérification et d’investigation (JVIT), mise en place par le Rwanda et l’Ouganda pour enquêter sur les activités des dissidents rwandais, rapport signalant "quelques activités de l’Interahamwe dans le secteur du parc national Mgahinga", dans le sud-ouest de l’Ouganda.

Selon le document, "des rumeurs non confirmées font état de la présence des Interahamwe dans la forêt dense de Bwindi", au sud-ouest de l’Ouganda, indique l’AFP, et "de petits groupes d’Interahamwe seraient en transit entre la RDC et le Rwanda". En outre, des accrochages auraient éclaté en février entre des miliciens Interahamwe et l’armée ougandaise, à la suite de la découverte de camps Interahamwe et de tracts contenant de la propagande visant le président rwandais, Paul Kagamé.

Le JVIT, qui comprend deux Rwandais, deux Ougandais et un représentant britannique, a procédé à des entrevues avec des civils, des représentants de l’armée ougandaise, des policiers locaux et le directeur du parc national, du 14 au 16 mai.

En réponses à ces allégations, le porte-parole de l’armée ougandaise, le major Shaban Bantariza, a expliqué à IRIN mercredi que le rapport mentionne bien "certaines activités des Interahamwe", mais qu’il n’a pas précisé ce que signifiait le terme "activité". "Il est très important de définir de quelles activités il s’agit", dit-il. "Il [le JVIT] a été mis en place pour déterminer si les Interahamwe ont établi des camps en Ouganda et si cela s’est fait avec le soutien du gouvernement ougandais", a-t-il ajouté. "Or, on n’a trouvé aucune de ces deux choses. Il n’y a pas de camps en Ouganda et aucune attaque n’a eu lieu à partir de l’Ouganda." [Article complet sur
http://www.irinnews.org/print.asp?ReportID=27889]

OUGANDA: Une opération de désarmement tourne à l’affrontement dans le Karamoja

L’armée ougandaise a reconnu qu’elle rencontrait des difficultés en tentant de convaincre de se désarmer l’un des cinq groupes ethniques des districts de Moroto et Kotido, dans le nord-est de la sous-région de Karamoja. Les Forces populaires ougandaises de défense (UPDF) exécutaient un programme de désarmement dans le Karamoja depuis décembre. Le major Shaban Bantariza, porte-parole de l’UPDF, a déclaré à IRIN que des membres de l’ethnie Jie, l’un des cinq principaux groupes Karamojong, résistait aux efforts pour les désarmer, et qu’ils ont plutôt creusé des tranchées autour de leurs huttes, à partir desquelles ils ont tiré sur les soldats.

"Tous les autres groupes ethniques du Karamoja coopèrent. On ne rencontre des problèmes qu’avec les Jie," selon M. Bantariza. "Lorsque nous y allons, ils tirent sur nous depuis leurs manyattas [habitations] et nous ripostons". M. Bantariza répondait à des allégations à l’effet que l’armée ougandaise aurait harcelé des civils dans la région de Karamoja. Des médias ougandais ont rapporté le 17 mai que des citoyens Karamojong de Moroto avaient manifesté contre les soldats, qu’ils accusent d’avoir pillé leurs propriétés, battu et brutalisé des civils, et agressé des filles et des femmes. Les protestations auraient présumément fait suite à une opération de l’UPDF, le 13 mai dans la municipalité de Moroto, a mentionné le journal New Vision, qui appartient au gouvernement.

Le major Bantariza a mentionné que l’UPDF a procédé, le jeudi 16 mai, à un important ratissage à Kotido, au cours duquel ils ont mis la main sur plusieurs uniformes de soldats, des grenades pour lance-roquettes, plus d’une trentaine de fusils d’assaut et plusieurs centaines de cartouches. Deux soldats ont perdu la vie lors de l’opération, de même que 13 Karamojong, a-t-il ajouté. "Nous avons perdu deux soldats dans cette opération. Ne s’agit-il pas alors d’une bataille? Pourquoi veulent-ils que nous soyons gentils et courtois durant une bataille?" a demandé le major Bantariza. [Article complet sur http://www.irinnews.org/print.asp?ReportID=27857]

CONGO: Kindamba en état de siège; refus d’y laisser entrer l’aide humanitaire

Au moins 5 000 personnes sont prises au piège depuis le 31 mars dans la ville de Kindamba, dans la région de Pool, en République du Congo, et le gouvernement congolais n’a pas encore permis à la communauté internationale d’y avoir accès pour évaluer les besoins en matière d’aide humanitaire, a soutenu lundi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU. "L’ONU et ses partenaires ont tenté à deux reprises de survoler Kindamba pour évaluer ses besoins humanitaires", signale un rapport du Bureau. "Chaque fois, ce droit leur a été refusé parce que les militaires n’étaient pas en mesure de garantir la sécurité de l’avion et du personnel".

"Les informations disponibles semblent indiquer que près de 50 000 personnes ont jusqu’ici été déplacées à la suite des combats dans la région de Pool au Congo, un nombre qui continuera vraisemblablement de croître au cours des prochains jours", selon le Bureau.

Ayant recours aux témoignages de personnes déplacées à l’intérieur du pays, lors de leur arrivée dans la capitale, Brazzaville, l’ONU a développé une meilleure connaissance des conditions de vie de la population de Kindamba. "Tassés dans trois camps de personnes déplacées, (ces gens) sont confrontés aux menaces de la famine et des maladies", selon l’ONU. "Leurs droits sont bafoués et leurs foyers, détruits. On ne sait pas très bien pour combien de temps encore cette situation va perdurer". Le rapport de l’ONU signale également que des femmes sont violées et ce, "par plus d’un soldat à la fois et elles sont menacées d’être abattues si elles portent plainte". [Article complet sur http://www.irinnews.org/print.asp?ReportID=27899]

Par ailleurs, le premier tour des élections législatives nationales doivent avoir lieu ce dimanche au Congo, malgré les exhortations de l’opposition à les remettre à plus tard, pour permettre de vérifier les listes d’électeurs inscrits et en raison des conditions d’insécurité qui prévalent dans la région de Pool, à la limite de la capitale, Brazzaville. Le gouvernement a indiqué que si l’instabilité empêchait de tenir les élections dans certaines régions, elles y auraient tout simplement lieu à une date ultérieure. Le deuxième tour des élections législatives est prévu pour le 23 juin, coïncidant avec les élections locales et municipales.

Pour l’actuelle élection, 137 sièges de l’Assemblée nationale et 66 postes de sénateurs sont en jeu. Depuis 1998, le Congo a été doté d’un Conseil national de transition (CNT) composé de 75 membres non élus. Le CNT a été créé pour remplacer le parlement composé de deux chambres qui existait avant la guerre civile de 1997. Le CNT sera remplacé par un parlement à deux chambres à la suite de la présente élection. Selon l’International Foundation for Election Systems, le nombre des électeurs inscrits en République du Congo serait d’environ 1 600 000, sur une population totale estimée à trois millions. [Article complet sur
http://www.irinnews.org/frontpage.asp?SelectRegion=Great_Lakes&SelectCountry=Congo]

BURUNDI: Onze personnes tuées dans une embuscade, dont l’unique sénateur pygmée

Onze personnes, dont le seul sénateur pygmée, provenant de la minorité Twa, ont perdu la vie mercredi lorsque des rebelles ont pris en embuscade deux mini-fourgonnettes près de Bujumbura, capitale du Burundi, a appris IRIN vendredi d’un journaliste local. L’Assemblée nationale a confirmé la mort du sénateur Jean-Bosco Rutagengwa, selon l’AFP. Le groupe ethnique Twa, ou pygmées, représente 1 pour cent des 6,5 millions d’habitants du Burundi. On croit généralement que les Twa ont été les premiers habitants à s’établir dans la région, précédant les migrations successives des fermiers Hutu et des éleveurs Tutsi. Il semble que M. Rutagengwa n’ait pas été spécifiquement visé.

Huit autres civils et deux soldats gouvernementaux faisaient partie des victimes, et six autres civils ont été grièvement blessés lors de l’incident de Gasozo, à 17 kilomètres à l’est de la capitale, sur la Route nationale 1. De plus en plus, on surnomme cette autoroute "la route de la mort", rapporte l’agence de nouvelles. En neuf années de guerre civile au Burundi, plus d’une centaine de civils ont en effet été tués sur cette route.

Des sources militaires rejettent la responsabilité de l’embuscade sur les Forces nationales pour la libération (FNL), qui opèrent habituellement dans la Bujumbura rurale, la province qui entoure la capitale. "Les rebelles du FNL sont en train de perdre la guerre dans la Bujumbura rurale", a déclaré jeudi à l’AFP un officier de l’armée. "L’armée y a perdu des douzaines de soldats, mais les rebelles en ont perdu 20 fois plus", a-t-il ajouté. Un responsable rebelle a pour sa part déclaré à l’AFP: "Les rebelles n’ont pas seulement perdu beaucoup de combattants, mais maintenant le FNL se retrouve divisé, ce qui nous affaiblit encore un peu plus". [Article complet sur http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=27940]

BURUNDI: L’évêque que détenaient des rebelles Hutu a été libéré

Des rebelles Hutu du Burundi ont libéré jeudi l’évêque catholique romain de Ruyigi, Mgr Joseph Nduhirubusa, enlevé lors d’une embuscade, six jours plus tôt, rapporte l’Agence de nouvelles du service missionnaire, MISNA. Il a été remis au nonce papal du Burundi, Mgr Michael Courtney, dans un village situé près de la ville de Bubanza, à quelque 31 kilomètres au nord de Bujumbura. Mgr Courtney a décrit Mgr Nduhirubusa comme étant épuisé mais "en bonne condition".

Les rebelles en question, membres des Forces pour la défense de la démocratie, ont capturé M. Nduhirubusa et son chauffeur samedi, alors qu’ils circulaient en voiture dans la forêt de Kabiré en direction de Ruyigi, dans l’est du pays. Les rebelles ont abattu deux soldats de l’armée gouvernementale, qui l’escortaient. Dans un communiqué annonçant l’enlèvement, les FDD ont soutenu que Mgr Nduhirubusa a été capturé "pour garantir sa sécurité", étant donné que la guerre fait toujours rage dans le pays.

Citant des diplomates occidentaux dans la capitale du Kenya, Naïrobi, l’agence MISNA a rapporté plus tôt cette semaine que l’enlèvement de Mgr Nduhirubusa résultait vraisemblablement d’une erreur sur la personne. Associated Press avait pour sa part noté que Mgr Nduhirubusa était le deuxième prêtre au rang le plus élevé à être enlevé par des rebelles depuis 1996, alors que l’archevêque de Gitega, Mgr Joachim Ruhuna, avait été détenu, puis abattu.
BURUNDI: La Ligue Itéka s’inquiète de l’état de la liberté d’expression

La Ligue Itéka, une organisation burundaise de défense des droits de l’homme, a fait part jeudi de son inquiétude à l’égard des restrictions aux libertés civiles qu’impose le gouvernement de transition. Dans un communiqué, Itéka se dit préoccupée par "la tendance" du gouvernement à tenter d’atteindre cet objectif en intimidant les médias.

La Ligue Itéka cite en exemple le cas d’une rencontre de journalistes tenue le 16 mai au cours de laquelle le procureur général de l’État et le ministre de la Défense auraient lancé des "menaces". Au cours de la réunion, selon Itéka, le procureur général a interdit à la Radio publique africaine de faire rapport sur les enquêtes relatives à l’assassinat en novembre 2001 du chef des opérations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Burundi, le Dr. Kassi Manlan. Pour sa part, le ministre de la Défense, a ordonné aux journalistes de renoncer à interviewer des rebelles burundais et ce, alors que l’on enregistre des progrès dans la négociation d’un cessez-le-feu.

La Ligue Itéka estime que l’interdiction de couvrir l’enquête sur la mort du Dr. Manlan encourage un phénomène d’impunité tendant à "éroder" la société burundaise. Elle a ajouté que l’interdiction des interviews avec les rebelles ferait en sorte que l’on ne pourrait plus se conformer aux lois qui gouvernent la presse, ni aux codes d’éthique des journalistes, dont la principale mission consiste à informer le public sur la négotiation d’un cessez-le-feu. Par conséquent, la Ligue Itéka réclame que le gouvernement révise toutes les ordonnances qu’il a imposées lors de la réunion du 16 mai, qu’il laisse les médias informer librement le public sur le processus de paix, et qu’il permette à tous les protagonistes du conflit de s’exprimer librement.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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